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L'avenir peut-il être objet de connaissance ?

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« Vocabulaire: AVENIR: Le temps à venir, le futur, cette partie du temps qui n'est pas encore. OBJET (n.

m., étym.

: latin ob-jectum : ce qui est placé devant ; chose).

1.

— Tout ce qui est présenté par la perception, avec un caractère stable et indépendant du sujet (objet externe) ; pour la phénoménologie, l'objet est déterminé par la visée de la conscience (cf.

sens 3).

2.

— Tout ce qui se présente à un sujet, s'offre à la pensée, et qui est distinct de l'acte de représentation ou du sentiment (donc du sujet), c.-à-d.

aussi bien le percept, l'image, l'idée, que l'objet externe ou la personne aimée.

3.

— Le but qu'on se propose d'atteindre (cf.

un objectif). CONNAÎTRE / CONNAISSANCE: 1.

— Être familier de quelqu'un ou quelque chose.

2.

— Discerner, distinguer quelque chose : « Le premier et le moindre degré de connaissance, c'est d'apercevoir » (CONDILLAC) 3.

— Posséder une représentation de quelque chose, en part.

une représentation exacte.

4.

— Connaissance: a) Acte par lequel un sujet s'efforce de saisir de saisir et de se représenter les objets qui se présentent à lui.

b) Résultat de cet acte. Examen de l'énoncé: * L'avenir : dimension indéterminée du temps vers quoi tend tout moment présent ; les événements qui adviendront mais ne sont pas encore. * Objet de connaissance : toute connaissance porte sur un objet.

On en a connaissance lorsqu'on sait ce qu'il est à travers la construction de son concept. Reformulation: Si nous avons la certitude de l'avenir comme dimension du temps vers quoi tend notre esprit, peut-on connaître à l'avance de quels événements l'avenir sera fait ? Le présent s'ouvre-t-il sur un champ totalement inconnu ? Démarche possible: Partir de l'analyse des notions pour montrer leur incompatibilité. Nous vivons tendus vers l'avenir, tout mouvement de l'esprit se maintient sur la certitude qu'il y aura un "tout à l'heure" ou un "demain". Ceci est une nécessité pour toute action.

Seule la mort peut arrêter cette tension.

Cependant les événements qui constitueront cet avenir ne sont pas encore advenus, par définition même ; ils ne sont pas là.

Or la connaissance suppose la présence de son objet. Cela est clair pour les sciences expérimentales où l'on constate, observe, provoque un phénomène pour mieux l'observer.

Il semble bien qu'en dehors de sa présence, l'objet ne peut être qu'imaginé comme possible, mais non connu.

C'est bien le rôle de l'expérimentation que de produire le phénomène pour vérifier notre attente et ainsi confirmer une hypothèse.

Il n'y a donc connaissance qu'en présence du fait, ce qui suppose que le fait soit présent. Pourtant une certaine connaissance de l'avenir est indispensable comme terrain de toute action.

Puis-je continuer d'écrire si je n'ai pas la certitude que les conditions de mon action se maintiendront au moins dans le proche avenir ? Puis-je entreprendre sans savoir quel sera le contexte de mon action ? Le moment présent ne peut s'ouvrir sur un total inconnu. Chercher les conditions de possibilité d'une connaissance de l'avenir. Deux conditions s'imposent : une stabilité des choses et des êtres, et une régularité dans l'avènement des phénomènes.

Une stabilité d'abord.

Il faut bien que la feuille reste sous ma main pour que je continue d'y écrire.

Cette stabilité permet de prévoir si ce n'est l'événement futur, du moins son contexte.

De même la stabilité du caractère d'autrui permet de prévoir sa réaction en telle situation. La stabilité des êtres permet de prévoir, de connaître à l'avance.

La deuxième condition est la régularité des phénomènes.

En effet, comment prévoir si ce n'est en projetant dans l'avenir ce que nous connaissons des lois d'apparition d'un phénomène ? Tout domaine où règne le déterminisme, c'est-à-dire la régularité des lois telle que dans les mêmes conditions les mêmes causes provoquent les mêmes effets, peut être l'objet d'une prévision.

Et plus le déterminisme y est intégral, plus la prévision est certaine.

Nous avons dégagé deux conditions qui rendent possible une connaissance de l'avenir. Chercher les raisons des limites d'une telle connaissance. D'une part il est des systèmes dont la complexité empêche de parvenir à une véritable connaissance.

Par exemple en météorologie les facteurs qui interagissent sont trop nombreux et variables pour que la prévision soit certaine. D'autre part, tous les événements n'appartiennent pas à des systèmes soumis au déterminisme.

En particulier ceux qui dépendent d'un projet et de l'action humains.

En effet le projet est la projection dans l'avenir de l'événement que l'homme veut construire ; il suppose une volonté libre.

On peut trouver dans la psychanalyse un terrain de démonstration.

Le névrosé dont les actes sont déterminés par des processus inconscients ne fait que répéter des gestes qui manifestent son manque de liberté.

Sur le terrain de sa névrose il est incapable de projet.

Par ailleurs il n'y aurait pas d'histoire des sociétés humaines si tous les événements étaient déterminés selon des lois.

Ce qui fait l'histoire et son intérêt, c'est l'imprévisibilité des événements du fait que s'y inscrit la liberté des hommes. Un autre argument pourrait être tiré de la philosophie bergsonienne du temps.

Le véritable temps qu'il appelle durée est création de perpétuelles nouveautés engendrées par l'accroissement de l'être.

Alors l'avenir est fondamentalement imprévisible. Lire: Bergson, La pensée et le mouvant in la perception du changement. Ce qui était en jeu: Comment l'avenir peut être suffisamment prévisible et suffisamment indéterminé pour que s'y exerce la liberté de l'homme ?. »

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