L'Assommoir - Gueule d'Or - extrait du chapitre VI
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Et Gervaise, en face de la Gueule-d'Or, regardait avec un sourire attendri. Mon Dieu ! que les hommes étaient donc bêtes ! Est-ce que ces deux-là ne tapaient pas sur leurs boulons pour lui faire la cour ! Oh ! elle comprenait bien, ils se la disputaient à coups de marteau, ils étaient comme deux grands coqs rouges qui font les gaillards devant une petite poule blanche. Faut-il avoir des inventions, n'est-ce pas ? Le coeur a tout de même, parfois, des façons drôles de se déclarer. Oui, c'était pour elle, ce tonnerre de Dédèle et de Fifine sur l'enclume ; c'était pour elle, tout ce fer écrasé ; c'était pour elle, cette forge en branle, flambante d'un incendie, emplie d'un pétillement d'étincelles vives. IIs lui forgeaient là un amour, ils se la disputaient, à qui forgerait le mieux. Et, vrai, cela lui faisait plaisir au fond ; car enfin les femmes aiment les compliments. Les coups de marteau de la Gueule-d'Or surtout lui répondaient dans le coeur ; ils y sonnaient, comme sur l'enclume, une musique claire, qui accompagnait les gros battements de son sang. Ça semble une bêtise, mais elle sentait que ça lui enfonçait quelque chose là, quelque chose de solide, un peu du fer du boulon. Au crépuscule, avant d'entrer, elle avait eu, le long des trottoirs humides, un désir vague, un besoin de manger un bon morceau ; maintenant, elle se trouvait satisfaite, comme si les coups de marteau de la Gueule-d'Or l'avaient nourrie. Oh ! elle ne doutait pas de sa victoire. C'était à lui qu'elle appartiendrait. Bec-Salé, dit Boit-sans-Soif, était trop laid, dans sa cotte et son bourgeron sales, sautant d'un air de singe échappé. Et elle attendait, trés rouge, heureuse de la grosse chaleur pourtant, prenant une jouissance à être secouée des pieds à la tête par les dernières volées de Fifine.
Plan de l'étude Situation du passage dans le roman. L'enjeu de la scène - l'érotisme connoté L'énonciation : la variété des points de vue, un des caractères de l'écriture naturaliste Conclusion À travers Gervaise, l'image qui est donnée de la femme et du peuple - Présentation Situation du passage Le passage est extrait du chapitre VI ; Gervaise, après avoir été abandonnée par Lantier, a trouvé du travail au lavoir, puis comme blanchisseuse. Son courage a forcé l'admiration de deux hommes, un ouvrier zingueur, Coupeau, et un forgeron Goujet. Tous deux s'éprennent d'elle. Elle épouse le premier. À force de travail et d'économie, ils s'apprêtent à acheter uneblanchisserie ; Gervaise va ainsi réaliser son rêve de devenir patronne, et par là bourgeoise. Goujet et sa mère sont disposés à lui prêter la somme qui lui manque pour cette installation. Au dernier moment, Coupeau est victime d'un accident ; dès lors il va se mettre à boire, et sa déchéance est certaine.
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L'Assommoir - Gueule d'Or - extrait du chapitre VI
Et Gervaise, en face de la Gueule-d'Or, regardait avec un sourire attendri.
Mon Dieu ! que
les hommes étaient donc bêtes ! Est-ce que ces deux-là ne tapaient pas sur leurs boulons
pour lui faire la cour ! Oh ! elle comprenait bien, ils se la disputaient à coups de marteau, ils
étaient comme deux grands coqs rouges qui font les gaillards devant une petite poule
blanche.
Faut-il avoir des inventions, n'est-ce pas ? Le coeur a tout de même, parfois, des
façons drôles de se déclarer.
Oui, c'était pour elle, ce tonnerre de Dédèle et de Fifine sur
l'enclume ; c'était pour elle, tout ce fer écrasé ; c'était pour elle, cette forge en branle,
flambante d'un incendie, emplie d'un pétillement d'étincelles vives.
IIs lui forgeaient là un
amour, ils se la disputaient, à qui forgerait le mieux.
Et, vrai, cela lui faisait plaisir au fond ;
car enfin les femmes aiment les compliments.
Les coups de marteau de la Gueule-d'Or
surtout lui répondaient dans le coeur ; ils y sonnaient, comme sur l'enclume, une musique
claire, qui accompagnait les gros battements de son sang.
Ça semble une bêtise, mais elle
sentait que ça lui enfonçait quelque chose là, quelque chose de solide, un peu du fer du
boulon.
Au crépuscule, avant d'entrer, elle avait eu, le long des trottoirs humides, un désir
vague, un besoin de manger un bon morceau ; maintenant, elle se trouvait satisfaite,
comme si les coups de marteau de la Gueule-d'Or l'avaient nourrie.
Oh ! elle ne doutait pas
de sa victoire.
C'était à lui qu'elle appartiendrait.
Bec-Salé, dit Boit-sans-Soif, était trop laid,
dans sa cotte et son bourgeron sales, sautant d'un air de singe échappé.
Et elle attendait,
trés rouge, heureuse de la grosse chaleur pourtant, prenant une jouissance à être secouée
des pieds à la tête par les dernières volées de Fifine.
Plan de l'étude
Situation du passage dans le roman.
L'enjeu de la scène - l'érotisme connoté
L'énonciation : la variété des points de vue, un des caractères de l'écriture naturaliste
Conclusion
À travers Gervaise, l'image qui est donnée de la femme et du peuple Présentation
Situation du passage
Le passage est extrait du chapitre VI ; Gervaise, après avoir été abandonnée par Lantier, a
trouvé du travail au lavoir, puis comme blanchisseuse.
Son courage a forcé l'admiration de
deux hommes, un ouvrier zingueur, Coupeau, et un forgeron Goujet.
Tous deux s'éprennent
d'elle.
Elle épouse le premier.
À force de travail et d'économie, ils s'apprêtent à acheter une
blanchisserie ; Gervaise va ainsi réaliser son rêve de devenir patronne, et par là bourgeoise.
Goujet et sa mère sont disposés à lui prêter la somme qui lui manque pour cette installation.
Au dernier moment, Coupeau est victime d'un accident ; dès lors il va se mettre à boire, et
sa déchéance est certaine.
Gervaise pourtant, achète la blanchisserie grâce à Goujet qui lui.
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