L'art transforme-t-il notre vision du réel ?
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Notre conscience du réel : accès, rapport, au réel; quand on met cette expression en rapport avec le terme de "transformer", on se rend compte que notre conscience du réel peut désigner : notre conscience habituelle du réel, notre rapport habituel au réel. L'art pourrait la transformer au sens où elle le troublerait, le déséquilibrerait; mais aussi et surtout au sens ou au contraire elle le rééquilibrerait : grâce à l'art la conscience aurait enfin accès au réel, car il nous fait prendre du recul (prendre conscience) de nos habitudes; se déshabituer de notre rapport immédiat au réel c'est retrouver le réel, qui était masqué par nos habitudes.
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Notre conscience du réel : accès, rapport, au réel; quand on met cette expression en rapport avec le terme de
"transformer", on se rend compte que notre conscience du réel peut désigner : notre conscience habituelle du réel,
notre rapport habituel au réel.
L'art pourrait la transformer au sens où elle le troublerait, le déséquilibrerait; mais aussi et surtout au sens ou au
contraire elle le rééquilibrerait : grâce à l'art la conscience aurait enfin accès au réel, car il nous fait prendre du
recul (prendre conscience) de nos habitudes; se déshabituer de notre rapport immédiat au réel c'est retrouver le
réel, qui était masqué par nos habitudes.
Ne pas oublier de définir la conscience : la conscience est un rapport au réel, c'est par exemple percevoir le réel et
savoir qu'on le perçoit; il y a toujours une part de réflexion, de recul (c'est le contraire de l'habitude, par
conséquent).
Le terme de "réel" est également important : le réel c'est le monde extérieur, mais aussi, le monde tel qu'il est
vraiment, et non tel qu'il nous apparaît ! -ici la question est celle de savoir si l'art nous masque la réalité ou au
contraire nous y donne un accès privilégié.
Grandes références :
• Platon, allégorie de la caverne
• Kant, Critique de la faculté de juger : le plaisir esthétique ; le génie artistique...
• Bergson, Nietzsche (Le livre du philosophe) : l'art comme moyen d'échapper aux habitudes, au piège des concepts
(qui nous masquent la nature véritable du réel)
I - L'art transforme notre conscience du réel e n u n sens négatif : il nous masque le réel
- l'art, contrairement à la philosophie, se "meut" dans le domaine du sensible : or le domaine sensible n'est pas le
réel, ou n'est pas la voie privilégiée d'accès vers le réel : on opposera ici le sensible aux concepts ; cf.
Platon,
allégorie de la caverne : l'art nous détourne, nous éloigne, de la contemplation de la vérité; il faudrait pouvoir faire
le contraire !
- on insiste ici sur l'art (les beaux-arts) comme séduction, comme moyen de plaire aux sens, de "faire beau"...
-...
et d'exprimer une vision personnelle, subjective, de la réalité (l'art comme expression de soi)
- on peut recourir à la thèse de Kant selon laquelle la spécificité des beaux arts c'est qu'ils sont l'oeuvre du génie :
le génie est quelqu'un qui sait faire quelque chose sans savoir comment il le fait, c'est une personnalité sans
équivalent dans l'histoire, quelqu'un d'absolument original...
qui nous dévoile sa vision originale des choses
- on peut également ici insister sur l'imagination : nous ne sommes plus en phase avec le réel, nous vivons dans un
"faux" monde...
II - L'art est-il entièrement subjectif ? Par conséquent ne transforme-t-il notre conscience du réel qu'au
sens où il la troublerait, qu'au sens où il ne rendrait pas possible u n accès au réel tel qu'il est en soi ?
- retour sur la notion de génie : le génie est, certes, original, mais il est aussi exemplaire : il doit être un modèle
pour d'autres ; nous ne sommes par conséquent pas ici dans la subjectivité pure mais dans l'universalité subjective :
ce qui vaut pour d'autres hommes, vaut aussi pour moi; je suis capable de communiquer avec d'autres âmes..
- le plaisir esthétique n'est pas purement sensible, subjectif : il est désintéressé, il est non sensuel; à travers l'art
nous avons donc un rapport inédit au réel, qui est un mixte de sensible et d'intellectuel, de subjectif et d'objectif.
III - L'art nous fait prendre conscience de ce que le quotidien nous masque (Nietzsche, Bergson)
- nous sommes ici libérés des chaînes utilitaires de la conscience commune : nous ne sommes plus obsédés par le
côté seulement utilitaire, fonctionnel, des choses qui nous entourent
- nous retrouvons par conséquent le rapport originel que nous avions aux choses, avant qu'elles soient recouvertes
par les concepts, par les mots généraux et abstraits (les concepts)
- contrairement à ce que disait Platon le fait que l'art soit sensible, subjectif, permet de retrouver le réel (il ne nous
en détourne donc pas !).
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