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l'art peut-il nous affranchir de l'ordre du temps ?

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« Analyse des terme: Art: ici, création de choses belles procurant une satisfaction désintéressée. Pouvoir: détenir la possibilité (mais aussi un accès à la légitimité). Affranchir: ici, libérer de.

Ce terme sous-entend que l'homme est prisonnier du temps, qui lui manque sa structure. Ordre: ici, organisation, structure, disposition. Temps: en première approche, changement perpétuel transformant le présent en passé. Reformulation de la question: La création par l'homme de choses belles suscitant une satisfaction désintéressée rend-elle une libération de l'organisation temporelle de l'esprit humain, à savoir la mise à distance du changement perpétuel transformant le présent en passé ? Mais l'écoulement temporel n'est-il pas inéluctable ? Le temps n'est-il pas la forme nécessaire de mon expérience ? Et si la plénitude de la mémoire ou de l'art nous faisait échapper à la "facticité" temporelle ? En définitive, on peut se demander si, dans le temps, l'homme se perd ou se trouve.

Ne faut-il pas distinguer le temps de la corruption et un temps salvateur, où l'homme retrouve son essence, temps irréductible à une séquence et à une série ? Plan: Le plan sera de type dialectique, par thèse, antithèse et synthèse. A) L'art ne peut nous affranchir de l'ordre du temps, forme nécessaire de notre expérience. B) La mémoire et l'art peuvent nous soustraire au temps. C) L'art peut nous affranchir du temps corrupteur pour nous faire accéder à une durée pénétrée d'éternité. Introduction: La création de choses belles procurant, non point un plaisir immédiat entraînant vers le désir impur, mais une satisfaction désintéressée, a-t-elle le pouvoir de nous libérer de l'organisation en passé, présent et futur, du changement perpétuel transformant le présent en passé ? Le temps n'est-il pas toutefois la forme nécessaire de mon expérience ? De plus, l'homme se perd-il ou se trouve-t-il dans le temps ? Et s'il fallait distinguer deux temps, celui de la corruption et de la mort et un temps salvateur, où l'homme retrouve sa véritable essence ? L'enjeu est à la mesure d'un sujet qui nous interroge sur le sens de la conduite humaine et sur celui de l'art et qui peut nous faire accéder à une certaine vision de l'art réconciliateur. Première partie: Qu'est-ce que l'art ? Une recherche du beau et une quête spirituelle qui ne sont pas concevables sans cette notion de liberté, concept normatif fondamental auquel revoient les jugements esthétiques.

Mais pour quoi l'art et que peut l'art ? Que veut-il et qu'est-il capable de réaliser ? L'art représente la création d'une réalité nouvelle et spirituelle: il est démiurgie et invention de formes.

Il arrache ces dernières au monde simplement empirique pour les faire entrer dans l'ordre de l'intelligence et du spirituel.

Paul Klee disait dans ce sens: "L'art ne reproduit pas le visible, il rend visible." La parole de Klee est un plaidoyer pour l'art « non figuratif » ou abstrait.

Non, l'art n'est pas une imitation de formes. Devant une oeuvre, la question « qu'est-ce que cela représente ? » est une question plate.

Mais cela ne veut pas dire que l'artiste se détourne du réel, bien au contraire : tout artiste est hanté par la question : « Comment le visible devient-il visible, en quoi l'art peut-il nous permettre de voir ce qui ordinairement ne se voit pas : le surgissement du visible lui-même ? Comment le réel devient-il sensible ? » Cette question suppose que le visible ne soit pas une appréhension confuse de la réalité intelligible mais constitue une sphère propre de réalité qui mérite d'être explorée.

Le peintre, luttant avec la lumière, les couleurs et les formes, explore les éléments de cette réalité, et de même que le poète se bat à la frontière du langage et du silence, de même le peintre se bat-il à la frontière du visible et de l'invisible. Si l'art nous détourne de la réalité sensible; s'il transmute le plomb du réel en or spirituel, ne s'ensuit-il pas qu'il puisse nous affranchir et nous libérer de l'ordre du temps ? Ce dernier étant changement perpétuel transformant le présent en passé, l'oeuvre d'art ne met-elle pas à distance cette fuite spirituelle, cette perpétuelle évanescence qu'incarne la temporalité et son irréversibilité ? Non, dirons-nous en premier lieu: comment pourrait-on échapper au temps et s'affranchir de l'ordre de la temporalité ? Kant, dans la "Critique de la raison pure", nous signale que nul ne saurait se soustraire au temps, cette représentation nécessaire qui sert de fondement à toutes les intuitions.

On ne saurait supprimer le temps lui-même. »

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