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L'art nous détourne-t-il de la réalité ?

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« Nous considérons généralement que l'art est un moyen d'évasion, un moyen de nous faire sortir de la réalité quotidienne, de nous divertir.

L'artiste semble alors être celui qui nous transporte dans un autre monde et qui suscite notre imagination.

C'est ainsi à partir de la question de l'imagination que vous pouvez, par exemple, aborder la question du sujet.

Vous pouvez alors, par exemple, penser à ce que nous dit Céline en ouverture du Voyage au bout de la nuit : « Voyager, c'est bien utile, ça fait travailler l'imagination.

Tout le reste n'est que déceptions et fatigues.

Notre voyage à nous est entièrement imaginaire.

Voilà sa force.

Il va de la vie à la mort.

Hommes, bêtes, villes et choses, tout est imaginé.

C'est un roman, rien qu'une histoire fictive.

Littré le dit qui ne se trompe jamais. Et puis d'abord tout le monde peut en faire autant.

Il suffit de fermer les yeux.

C'est de l'autre côté de la vie ".

Vous pouvez ainsi montrer en quoi l'œuvre d'art n'a pas pour but de reproduire la réalité, de la recopier, de l'imiter ou de la restituer.

Faut-il alors en conclure que l'art n'a aucun rapport avec la réalité ? le fait de relever la part d'imaginaire et le travail d'imagination dans l'œuvre d'art doit-il nous conduire à considérer que nous sommes détournés du réel. Il faudrait ici s'attarder un peu plus sur le sens du verbe « détourner » afin de saisir en quel sens nous devons l'entendre.

Dès lors, vous pouvez vous demander si l'art ne nous conduit pas au réel par un autre biais que notre rapport traditionnel et quotidien au réel.

C'est ainsi également la notion de réel que nous devons interroger.

Le réel est-ce ce à quoi nous avons simplement un rapport utilitaire ? Ici, vous pouvez penser aux analyses de Heidegger dans les Chemins qui ne mène nulle part.

Dans ce texte, il fait une analyse du tableau célèbre de Van Gogh, Les souliers.

Il montre en quoi il s'agit d'un objet quotidien auquel nous avons un rapport utilitaire.

Il montre alors en quoi le tableau nous donne à voir une réalité que nous ne saisissons pas quotidiennement.

Vous pouvez également penser à la formule de Klee lorsqu'il dit que l'art n'est pas ce qui reproduit le visible mais ce qui le rend visible.

Les analyses de Bergson sur l'artiste peuvent également vous être utiles.

Il s'agit alors de montrer en quoi l'artiste nous offre un rapport au réel que le langage quotidien ne peut pas offrir. L'art transmet de belles apparences, mais nous détourne de la vie réelle : pourquoi se méfier de l'art s'il est si anodin? Cette critique ne signifierait-elle pas que l'art, par ses oeuvres, bien loin d'être une évasion dans l'imaginaire, produit au contraire une intensification du réel? 1.

Le charme de l'illusion • Pascal parle, dans une de ses Pensées (134-40), de la vanité de la peinture «qui attire l'admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les originaux». Quelle vanité que la peinture qui attire notre admiration par la ressemblance des choses dont on n'admire point les originaux. (Pensées) Pascal reprend ici l'idée antique, contestée aujourd'hui, que l'art imite la nature.

Or si on imite de mauvais modèles, doit-on admirer la copie sous le simple prétexte que l'imitation est fidèle à l'original ? La critique pascalienne se situe surtout au plan moral.

L'artiste doit-il représenter des sujets immoraux ? Cette critique de l'art, classique, est d'inspiration platonicienne. Pascal reprend ici l'idée antique, contestée aujourd'hui, que l'art imite la nature.

Or si on imite de mauvais modèles, doit-on admirer la copie sous le simple prétexte que l'imitation est fidèle à l'original ? La critique pascalienne se situe surtout au plan moral.

L'artiste doit-il représenter des sujets immoraux ? Cette critique de l'art, classique, est d'inspiration platonicienne. Thèse - Dévalorisation de l'art au nom de la vérité.

Cette dévalorisation a pour fondement la dévalorisation du monde sensible an nom de cette même vérité.

Et valorisation ontologique du Beau, Idée ou Essence. La critique platonicienne vise surtout les arts suivants : la poésie, la sculpture, la peinture. Dans la « République » (II), Platon n'est pas loin d'exiler de la Cité idéale les poètes s'ils ne se soumettent pas à la vérité.

Il conteste donc l'autonomie de l'art et la liberté de l'artiste.

Dans le « Phèdre » (248 d-c) Platon établit une hiérarchie des existences humaines en fonction de leur degré de perfection c'est à dire de connaissance.

Il distingue neuf degrés qui vont de la vie philosophique (premier degré) à la vie tyrannique (dernier degré).

L'artiste imitateur occupe la 6e place, l'artisan et le laboureur la 7c, le sophiste la 8e. Pourquoi ? Pourquoi un tel voisinage du sophiste et de l'artiste ? Une telle condamnation de l'art ?. »

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