L'art et l'architecture gothiques
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L'art et l'architecture gothiques
Style artistique se retrouvant dans les édifices religieux et séculiers, la sculpture, et les manuscrits enluminés, ainsi que dans les
autres arts décoratifs, le gothique a connu son heure de gloire entre 1140 et la fin du XVIème siècle.
A l'origine, le terme "gothique" a
été employé par les écrivains de la Renaissance comme un mot générique désignant globalement tout l'art du Moyen Age; ce mot
vient du nom d'une tribu barbare, les Goths.
Depuis, le terme a été restreint à l'art ayant suivi la période romane, et qui correspond à la
dernière époque médiévale.
L'art gothique est désormais considéré comme l'un des mouvements artistiques les plus riches d'Europe.
Architecture
C'est au travers de l'architecture que l'art gothique s'est principalement exprimé.
Bien que de nombreux édifices séculiers aient été
construits dans le style gothique, il est au début essentiellement religieux et au service de l'Eglise, qui est le constructeur le plus
prolifique du Moyen Age.
La caractéristique la plus frappante du style gothique est un type de voûte particulier, consistant en arches
croisées et brisées, dont les membres, en combinaison avec des arches transversales, supportent la maçonnerie légère de la voûte.
C'est avec la construction de nombreuses cathédrales dans le nord de la France, dans la seconde moitié du XIIème siècle, que l'arche
gothique montre tous ses avantages techniques.
En effet, les architectes se rendent compte que le poids de la voûte pèse
principalement sur les colonnes qui la supportent.
Aussi, en multipliant ces supports, et en les renforçant par des arcs-boutants
extérieurs, il devient possible de remplacer les murs épais par de larges vitraux et d'atteindre des hauteurs de voûte inégalées.
L'art
gothique est avant tout une révolution dans les techniques de construction.
En effet, en dépit des voûtes de plus en plus élevées, la
cathédrale conserve le plan qu'elle montrait depuis l'art roman: transept, nef, choeur, demeurent présents.
Pourtant, les immenses et
fins piliers ainsi que l'emploi permanent de la voûte brisée offre une sensation de légèreté frappante, qui constitue l'expression la plus
dynamique du gothique.
A l'exception de la façade ouest, l'extérieur de la cathédrale gothique est essentiellement un exosquelette
conçu pour soutenir la voûte.
De son côté, la façade ouest est composée indépendamment.
Le large parallélogramme qu'elle recouvre
est surmonté par des tours jumelles.
Elle se divise en trois bandes verticales correspondant chacune à un portail.
La rosace centrale,
enfin, sert de point de repère.
Attirant la vue, elle donne une cohérence à l'ensemble de la façade.
Gothique primitif:
En France, pendant la première moitié du XIIème siècle, la voûte gothique commence à apparaître sporadiquement.
La première
apparition du gothique en tant que tel date de 1140, avec la construction de l'église royale de Saint-Denis, nécropole des rois de
France.
Saint-Denis reflète nettement une nouvelle perception de l'espace.
L'expérience de Saint-Denis étant satisfaisante, on
commence, en 1163, à bâtir Notre-Dame de Paris.
On s'efforce alors de percer les murs et de réduire la taille des supports intérieurs.
Gothique à lancettes:
Les expériences menées pendant la période du gothique primitif vont trouver de nouvelles applications, notamment à Chartres
(cathédrale commencée en 1194).
C'est dans cette cathédrale qui, pour la première fois, est ornée d'une rosace sur sa façade ouest,
que le "canon gothique" est établi.
Le gothique à lancettes culmine dans la cathédrale de Reims (entamée en 1210).
Plutôt froid et
impressionnant, en raison de ses proportions parfaitement équilibrées, la cathédrale de Reims représente un monument classique,
évoquant très fortement la sérénité, et marquant un tournant dans l'art gothique.
Gothique rayonnant:
La cathédrale de Beauvais, commencée en 1225, est le dernier représentant du gothique à lancettes.
Pendant le règne de Louis IX de
France (1226-1270), le gothique entame une nouvelle période, connue sous le nom de "rayonnant", dérivé des rayons de la rosace.
La
hauteur de la voûte n'est plus l'unique souci des architectes.
En revanche, on s'efforce de remplacer les murs par des vitraux, aussi
nombreux que possible.
Plutôt que de suivre le mouvement de gothique à lancettes, avant tout monumental, on va tendre vers un idéal:
faire de la cathédrale une sorte de coquillage translucide.
Ces principes président à la reconstruction de la chapelle de Saint-Denis,
mais l'esprit du gothique rayonnant est sans doute mieux illustré par la Sainte-Chapelle de Paris, construite par Louis IX entre 1242 et
1248 sur l'Ile de la Cité.
D'immenses vitraux, s'élevant du sol jusqu'aux arches, transforment la chapelle en un écrin de verre et de
pierre.
L'objectif n'est pas d'améliorer l'éclairage, mais simplement d'accorder une plus grande place au verre, ce qui permet des jeux
d'ombres et de lumières particulièrement frappants, dans la mesure où les couleurs les plus souvent employées dans les vitraux sont
le bleu profond (le fameux "bleu de Chartres", par exemple) et un rouge carmin et brûlant.
Les vitraux représentent souvent des
épisodes de la Bible ou de la vie des saints.
Par la suite, à partir de 1270, les vitraux vont perdre leurs couleurs profondes, délaissant
la pénombre mystique de la cathédrale au profit d'un intérieur un peu plus lumineux, et légèrement grisâtre.
Influence de l'architecture gothique :
L'influence du style gothique sur l'ensemble de l'Europe est profonde et radicale.
En France, l'exemple de Bourges, avec ses arches
géantes et ses fenêtres étroites est peu suivi, contrairement à ce qui se passe en Espagne, dans des cathédrales comme celles de
Tolède, de Palma de Majorque ou de Barcelone.
En Allemagne, toutes les tendances expérimentées en France apparaissent.
Seules
l'Angleterre et l'Italie échappent à l'influence française.
En Italie, les quelques tentatives gothiques, notamment à Florence, ne sont pas
tant un mouvement artistique à part entière qu'une transition entre l'art roman et les réalisations de Filippo Brunelleschi.
En Angleterre,
l'influence française ne se fait sentir que deux fois: à Canterbury et à Westminster.
Les autres réalisations gothiques sont typiquement
anglaises et ne se retrouvent nulle part ailleurs en Europe.
Les architectes anglais rejettent les aspirations verticales et fonctionnelles
des Français, s'intéressant plus à la longueur horizontale.
L'abside polygonale, typiquement française, reste carrée, le plus souvent
poursuivie par un rectangle caractéristique des cathédrales anglaises (c'est notamment le cas de la Chapelle de la Vierge, à
Westminster).
Sculpture.
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