L'art est-il le miroir de l'homme ?
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L’art est condamné car il est double apparence de l’homme, ou u mieux accepté en tant que pâle reflet de l’essence humaine.
Dans l’antiquité grecque, le miroir est un tabou car il est révélateur du temps et qu’il reflète donc sur l’homme la finitude. Dans la société du face à face, chacun vit par le regard de l’autre; d’où le paradigme de la vision dans L’Iliade et l’Odyssée du poète Homère: Ulysse, l’ « homme au mille tours » crève l’œil du cyclope qui est ainsi doublement aveugle – il ne peut plus voir mais ne peut plus non plus être vu-. L’art est mimésis de la nature sensible, elle-même pâle reflet des Eidos du monde intelligible; aussi, l’art est imitation à la puissance deux. Dans cette perspective, l’artiste est celui qui nous enferme dans l’apparence de la Caverne et nous attache aux chaînes de l’illusion; l’artiste est l’anti-philosophe qui doit être banni de la cité. Platon l’oppose dans La République au philosophos qui nous délivre et nous mène sur le chemin de la dialectique ascendante jusqu’à la contemplations des Formes du monde intelligible et de la trilogie platonicienne: Beau-Bien-Vrai. Ainsi, l’art est une double apparence de la vérité, une supercherie, une tricherie.
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Selon la mythologie grecque, l'homme, le plus démuni des animaux, a reçu de Prométhée le feu de la civilisation;
depuis, l'homo faber transforme la nature par une activité utile ou gratuite, par la technique ou l'esthétique.
L'art est la production artificielle d'un objet à partir de la matière: l'art est imitation de la nature par le
mortel, intermédiaire entre les bêtes et les Dieux.
L'art est une ruse, un trompe-l'œil de Zeuxis, un reflet du
créateur, un miroir de l'homme, une réflexion du moi: l'art renvoie à son créateur et au spectateur sa propre image
de lui-même.
Le problème est donc la réflexion du miroir: dans quelle mesure l'art est-il miroir de l'homme? Est-ce
que l'histoire de l'art se confond avec l'histoire humaine? La confrontation des notions d'art et conscience crée une
tension: l'art est apparaître alors que l'homme est être.
L'enjeu de notre questionnement est donc de déterminer les limites de ce reflet.
Notre cheminement s'articule autour de trois axes de réflexion: d'abord, l'art est un miroir de l'humanité,
c'est-à-dire de l'identité de la communauté humaine; puis, l'art est un miroir de la subjectivité, c'est-à-dire de la
singularité du moi; enfin, l'art est un miroir de l'Humanité, c'est-à-dire de l'universalité de l'étant.
L'art est condamné car il est double apparence de l'homme, ou u mieux accepté en tant que pâle reflet de
l'essence humaine.
Dans l'antiquité grecque, le miroir est un tabou car il est révélateur du temps et qu'il reflète donc sur
l'homme la finitude.
Dans la société du face à face, chacun vit par le regard de l'autre; d'où le paradigme de la vision
dans L'Iliade et l'Odyssée du poète Homère: Ulysse, l' « homme au mille tours » crève l'œil du cyclope qui est ainsi
doublement aveugle – il ne peut plus voir mais ne peut plus non plus être vu-.
L'art est mimésis de la nature
sensible, elle-même pâle reflet des Eidos du monde intelligible; aussi, l'art est imitation à la puissance deux.
Dans
cette perspective, l'artiste est celui qui nous enferme dans l'apparence de la Caverne et nous attache aux chaînes
de l'illusion; l'artiste est l'anti-philosophe qui doit être banni de la cité.
Platon l'oppose dans La République au
philosophos qui nous délivre et nous mène sur le chemin de la dialectique ascendante jusqu'à la contemplations des
Formes du monde intelligible et de la trilogie platonicienne: Beau-Bien-Vrai.
Ainsi, l'art est une double apparence de
la vérité, une supercherie, une tricherie.
Pourtant, l'art est propre à l'homme.
Depuis que l'homo faber se sert de l'outil, il est devenu un homo
« estheticus » puisqu'il grave des dessins dessus.
Ainsi, l'art est le miroir d'une société: le cratère grec caractérise
le banquet et manifeste l'esprit grec.
D'ailleurs, m'anthropologie est liée à l'archéologie: les masques des
sarcophages égyptiens tournés vers le ciel révèlent les croyances et les rites.
La peinture médiévale centrée sur la
représentation du Christ et des Saints souligne l'imprégnation de l'Eglise chrétienne.
De plus, l'art est dévoilement
du réel dans la mesure où il imite voire achève le processus de création de la nature.
En effet, l'artiste est selon
Schopenhauer, celui qui déchire le voile de Maya tissé par utilité et par le langage entre la nature et l'homme: en
somme, l'idéalisme réalise le réalisme ou plutôt la réalité.
Quand Aristote dit « L'art imite la nature », il indique que
l'art reproduit de processus de la création divine: la nature produit ex nihilo alors que la l'art reproduit à partir de la
matière.
L'artiste, par une contemplation désintéressée rapproche en réalité l'homme de la réalité.
Ainsi, dans un premier temps, l'art n'est pas une simple copie du réel mais plutôt origine de la réalité et
donc matrice de la civilisation.
Il caractérise une société dans un lieu donné et à un moment donné.
Mais,
l'humanisme lié aux découvertes scientifiques place l'homme et non plus Dieu au centre de ses recherches et amorce
une véritable Renaissance artistique: l'art est le portrait de l'homme.
L'art devient de plus en plus le reflet de la subjectivité et même le miroir de l'identité.
L'intérêt pour l'homme s'accompagne de la découverte de la subjectivité.
En effet, Montaigne qui prône
une sagesse personnelle invite avant tout à l'affirmation de soi.
Mais, c'est Descartes qui opère un tournant
indubitable: il s'isole dans sa chambre seulement en compagnie d'un poêle et fait l'expérience des méditations.
Il
pratique le doute méthodique afin de rejeter les connaissances empiriques grâce à l'argument du rêve et de la folie,
puis le doute hyperbolique afin de rejeter les connaissances a priori grâce à l'hypothèse du Malin Génie.
Mais, en
cogitant, il parvient à trouver une certitude indubitable: c'est par le doute, c'est-à-dire l'activité de sa pensée, qu'il
a l'intuition de sa présence à soi, c'est-à-dire de son existence en tant que « substance pensante » : « je suis,
j'existe ».
L'homme est nécessairement un être, une conscience d'être, une « res cogitans » dont certains attributs
sont la sensation et l'imagination.
L'homme a un pouvoir de représentation et de symbolisation.
C'est ainsi que
l'homme prend figure dans les tableaux: La Joconde est une humanisation de la Madonna particulièrement
significative.
L'artiste s'intéresse aux mœurs et critique les comportements sociaux: Les deux amants placent
l'homme et la femme au centre du tableau et des préoccupations, mais le petit chien symbolise la fidélité tandis que
le miroir est désormais présent dans l'œuvre même.
Ainsi, l'artiste joue avec son œuvre, avec le spectateur et avec lui-même.
Désormais, il signe ses toiles,.
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