l'apprentissage de la liberté peut-il se faire sans contraintes ?
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Discussion :
La lecture du sujet conduit à une réaction immédiate : comment peut-on trouver associées deux idées qui
apparaissent comme irréductibles l'une à l'autre, celle de liberté et celle de contrainte ? Effectivement, en première
approche, on pourrait considérer que la liberté n'existe que dans l'affranchissement total, donc la répudiation de
tout ce qui exerce une force coercitive.
En outre, on est à même de s'interroger sur cette
notion
d' »apprentissage », qui va également à l'encontre des représentations spontanées que l'on peut avoir de la liberté.
La liberté n'est-elle pas vécue de l'intérieur, dans une immédiateté qui écarte toute nécessité pédagogique ?
Suggestion de plan :
I.
Première partie : selon Descartes
Dans l'article 37 de la Première Partie des Principes de la Philosophie,
Descartes soulève le paradoxe du rapport entre la liberté et la morale.
Par son
libre-arbitre, par sa volonté, l'homme construit un ensemble de normes
auxquelles il soumet ses actions.
L'apprentissage de la liberté peut-il se faire
sans contraintes ? Sans les limites que nous impose la morale ? Toutefois,
dans un second temps, cette morale que Descartes aborde implicitement ne
restreint-elle pas notre liberté ? En somme, en s'interrogeant sur l'homme, ou
plutôt sur la vision qu'il en a, il mesure en quelque sorte la capacité qu'a la
volonté de se déterminer sans contrainte.
Une question se pose alors : où
commence et où s'arrête la liberté humaine ? Si l'apprentissage de la liberté
se fait par les limites de la morale, cette liberté peut-elle être réellement
pensée ? L'idée d'un libre-arbitre sous-tend une réflexion produite en amont
de l'acte.
Avant l'exécution, l'homme passe par plusieurs phases : la
conception, la délibération, la décision.
Mais en s'imposant un raisonnement
avant l'accomplissement de sa pulsion, l'homme ne réfrène-t-il pas sa
« passion », ne détruit-il pas la liberté qui a fait de lui ce qu'il est ?
Ainsi, dans ce texte, Descartes s'est efforcé de démontrer que l'homme est
artisan de son devenir, et que l'artifice qu'il créé est une morale qui restreint la liberté et qui est en même temps la
condition de celle-ci.
II.
Deuxième partie : Liberté et limite
L'homme est donc un être double, qui s'élève dans la construction des paradoxes.
Il maîtrise la volonté et est
maîtrisé par elle en même temps.
Cependant il paraît difficile de penser la liberté supposant une cause spontanée,
c'est-à-dire non déterminée par l'extérieur mais par l'antérieur.
Ainsi la liberté ne serait pas dans l'a priori mais dans
l'a posteriori, elle n'agirait donc pas en fonction de causes extérieures et de causes morales qui existent
indépendamment d'elle.
Pourtant, cela paraît tout à fait improbable, car la liberté ne peut pas s'appliquer à l'insu de
l'extérieur et de tous les obstacles qui peuvent intervenir.
Elle doit tenir compte de limites qui interfèrent
régulièrement.
Dès lors, il est possible de penser que l'apprentissage de la liberté se fait par les limites qu'impose la
morale et que la connaissance de la morale se fait par l'étendue de la liberté humaine.
De sorte que l'on peut
admettre l'idée que le libre-arbitre résume la construction de l'homme, qui se fait par l'assimilation des rapports
contradictoires (ici entre la liberté et la morale).
La complexité de l'homme, viendrait ainsi du fait d'un lien au monde
réel fait d'oppositions.
Si la liberté humaine n'a pas de limite ni d'harmonie, sommes-nous réellement libre ?
III.
Troisième partie : selon Kant.
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