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Langage, langue, parole ?

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« Termes du sujet: LANGAGE : 1) Faculté de parler ou d'utiliser une langue.

2) Tout système de signes, tout système signifiant, toute communication par signes (verbaux ou non verbaux).

Le langage désigne aussi la totalité des langues humaines. Il faut distinguer le langage, faculté de constituer des ensembles de signaux et de signes; la langue, manifestation concrète particulière dans un ensemble de signes linguistiques, comme la langue française, chinoise, arabe, etc.

; et la parole, acte individuel, façon dont le sujet s'approprie activement la langue et l'utilise en vue d'exprimer et communiquer Ainsi, au moyen d'une langue, quelqu'un parle de quelque chose à quelqu'un d'autre.

Il y a une intention subjective et une adresse intersubjective, c'est-à-dire qu'un sujet s'adresse à un autre sujet et lui propose sa pensée. Nous pouvons cependant distinguer deux niveaux de langage : objectif et subjectif.

Cette distinction se retrouve dans des situations très diverses, qui touchent aussi bien la connaissance que l'action.

Par exemple, la science veut énoncer la vérité des choses.

En cela, elle se distingue du langage de l'opinion.

Par ailleurs, sur le plan individuel, nous voulons exprimer ce que nous éprouvons, ressentons, vivons. Pour bien comprendre ces aspects et les questions qu'ils suscitent, il faut tout d'abord définir le langage humain. Le langage humain, médiateur culturel. Le langage humain est fait de signes et de symboles culturels.

Un mot est un signe linguistique.

Il associe un son et un sens : on perçoit un son signifiant, c'est-à-dire qu'il exprime ce qui est signifié.

Le signifié relève d'une activité mentale : la signification est conçue. Une langue est composée d'un ensemble fini et structuré de signes.

Mais prononcer un mot n'est pas encore parler. Il faut articuler les mots entre eux.

Cette articulation est essentielle : la combinaison de mots est en nombre indéfini dans les limites des règles de la grammaire. Ainsi, il y a une double articulation.

En effet, tout mot est une articulation de sons plus ou moins complexe.

Et les mots sont articulés les uns aux autres dans des propositions qui expriment la pensée de celui qui les forme.

Les propositions doivent être sensées. La communication linguistique se distingue de la communication instinctive animale, faite de signaux naturels. L'animal, comme l'homme, peut, par les moyens naturels spécifiques, exprimer un état vécu et appeler les individus de la même espèce.

Mais le langage humain dépasse ces deux fonctions par la possibilité d'une description de situations passées et d'une réflexion argumentative abstraite (Popper). Le langage apparaît ainsi comme un médiateur essentiel entre soi et le monde, les autres, soi-même.

Il est ce par quoi nous nous représentons et exprimons la réalité.

La réalité prend ainsi une « forme mentale » (Gusdorf).

Le mot fait exister la chose (res) dans un symbole.

Un sens lui est ainsi donné.

Dans toute culture, la langue est un prisme et un filtre grâce auxquels le monde prend signification.

Par elle, se transmettent des représentations individuelles ou collectives. Langue et identité. Une langue est donnée à l'enfant par les autres.

Idiome acquis par l'éducation, elle révèle ainsi la faculté innée du langage.

L'enfant élabore une représentation du monde qui l'environne, qu'il s'approprie, dont il peut disposer mentalement.

Simultanément, il s'y intègre et y trouve sa propre place, son identité.

En effet, par le « je », se pense et s'exprime une claire conscience de soi.

De plus, par son nom propre, il trouve sa place dans la langue et dans la société. Ainsi, un enfant « se met à parler ».

La langue proposée par ses proches est ce qui permet à la faculté du langage de s'actualiser dans une langue particulière.

D'emblée l'enfant est plongé dans un univers linguistique, avec ses sonorités, ses accents, son rythme, son sens.

L'enfant sauvage, coupé de tout rapport aux autres, demeure infans, c'est-à-dire celui qui ne parle pas et ne s'humanise pas.

Sa potentialité demeure virtuelle, elle ne s'actualise pas. Le rapport aux autres est primordial.

Avec et par eux, l'enfant se réfère aux mêmes choses liées aux mêmes mots et, par là, aux mêmes idées.

La langue est ainsi le milieu grâce auquel se constitue une communauté linguistique, un « nous », une identité culturelle. Cependant, concernant l'expression de ce que sont objectivement les choses, aussi bien que du vécu subjectif, se pose la question du sens, de la vérité et de la valeur du discours, dans sa forme et son contenu. Langage et objectivité : théorie et pratique Qu'en est-il lorsque nous voulons dire ce que les choses sont ? La multiplicité des opinions ne ruine-t-elle pas la possibilité d'un discours vrai ? L'opinion, la doxa des Grecs, exprime un jugement relatif et instable lié à une pratique subjective, une utilisation habituelle des choses : langage quotidien peu maîtrisé, imprécis, non rigoureux, fondé sur de simples croyances.

Elle n'exprime que la vraisemblance, en vue d'une fin pragmatique, en fonction des besoins et des désirs.. »

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