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L'amour peut-il côtoyer la haine ?

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« RESUME: L'amour a une origine sexuelle.

S'associe à lui le désir de posséder.

Insatisfait, il se transforme en haine.

Il n'est pas rare que l'homme, au nom de l'amour, cherche à se venger, tue l'être aimé.

L'amour est loin d'être un sentiment pur.

Il a pour origine deux pulsions qui ne cessent de s'opposer. L'amour est un sentiment absolument altruiste qui n'obéit à aucun calcul.

Celui qui aime ignore ce qu'est la haine.

Seul l'homme aime.

Le sentiment amoureux n'est gouverné par aucune pulsion d'origine sexuelle.

Il est également étranger à toute forme d'égoïsme.

Amour et haine s'excluent mutuellement. PROBLEMATIQUE: Aimer, c'est vouloir posséder l'objet du désir.

Cette possession est déjà une forme de violence qui se transforme vite en haine dès l'instant où cet objet contrarie la réalisation de ce désir. L'amour est dévouement et non désir de posséder autrui, d'être, en retour, aimé de lui.

Ce n'est qu'à partir du moment où l'amour cesse d'être pur amour qu'il peut en venir à côtoyer la haine. THESE: La haine conduit au crime passionnel L'amant trompé peut tuer celle qui l'a trahi.

Cela prouve que son amour a toujours été mêlé d'une haine latente. Gouverné, sans en avoir conscience, par un puissant instinct sexuel, il en vient à nier l'objet de ses désirs parce que ce dernier lui échappe.

La jalousie est une passion qui exprime très bien ce lien étroit entre amour et haine. L'amour est ambivalent Freud, à propos de l'amour, a parlé d'ambivalence de la pulsion.

Le couple amour/haine caractérise la relation amoureuse. A la fois on aime un être et à la fois on lui en veut inconsciemment de nous contraindre à tant dépendre de lui.

D'où le fait que l'on puisse aimer faire souffrir celui à qui pourtant l'on tient par-dessus tout. Désir de vie et désir de mort s'affrontent Bien que n'étant jamais parvenu à définitivement conceptualiser ce point, Freud a cru nécessaire d'opposer à la libido, c'est-à-dire cette pulsion de vie qui nous conduit à nous préserver et à aimer l'autre, la «destrudo», qui serait une pulsion de mort rendant compte de bien des phénomènes affectifs dont l'étrangeté est de mêler à l'amour l'agressivité, le désir de détruire l'être aimé. ANTITHESE: Amour, désir, besoin L'homme, comme l'animal, a besoin de manger pour vivre.

Son instinct de conservation peut le conduire à se montrer agressif.

Son désir d'aimer, de posséder, peut, quant à lui, le conduire à haïr la personne qui frustre ce désir.

Mais l'amour est un sentiment qui se situe au-delà du pur instinct, du pur désir.

Il est parfaitement désintéressé, essentiellement humain. Amour et possession Ainsi que l'écrit Ghandi, «l'amour et la possession exclusive ne peuvent jamais aller de pair.

En théorie, là où l'amour est parfait, il doit y avoir absence totale de possession» (Tous les Hommes sont frères).

L'amour cesse d'être pur amour dès l'instant où il éveille un désir de possession.

Vouloir posséder est un acte égoïste, et seul l'égoïsme conduit à la haine. Dieu est amour L'amour de Dieu, tel que le décrit saint Augustin, prouve que l'amour est bien un sentiment sans fondement instinctuel, sexuel et qu'il peut être absolument désintéressé.

Les grands théologiens, les grands mystiques n'ont jamais connu, à côté de leur amour pour l'être suprême, le sentiment d'une haine dont l'origine ne pourrait qu'être égoïste.

On aime Dieu pour ce qu'il est, non pour les services personnels que l'on attend de lui. SYNTHESE: Schopenhauer, Nietzsche, Freud ont fait dériver l'amour de forces instinctives, pulsionnelles.

Ce qui n'est pas totalement faux.

Mais, d'un point de vue conceptuel, il convient de ne pas confondre cette expression de l'amour, louée par les romantiques, et qui n'est jamais qu'une forme sublimée de la pulsion sexuelle, de cette autre expression de l'amour qui ne se rattache à rien d'autre qu'à elle-même.

L'amour dont le substrat est la libido côtoie effectivement la haine.

On aime pour posséder, on aime parce que l'amour est un miroir narcissique, on aime en exigeant de l'autre qu'il nous aime.

Dès l'instant où autrui frustre ces attentes, en fin de compte purement égoïstes, l'amour peut aisément se transformer en haine.

Mais cette autre forme d'amour qui ne s'associe à aucun désir, qui ne concerne que l'être et non son corps, qui conduit à vouloir son bien, indépendamment de toute considération égoïste, jamais ne peut côtoyer la haine.. »

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