L'amour est-il folie ou maladie ?
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L'amour est-il folie ou maladie ?
Analyse du sujet :
Amour : L'amour est l'attirance d'une personne pour une autre, cette attirance peut être de deux natures : physique, sexuel d'une part ou intellectuel, presque
morale.
L'amour le plus complet serait donc une attirance qui serait à la fois physique et morale.
Mais cette attirance est parfois poussée jusqu'à la passion, l'amant passionné n'est plus lui même, ni seulement maître de lui même, il est l'esclave de son désir,
c'est « plus fort que lui », il faut qu'il tente de le satisfaire.
Folie : La folie est le dérèglement de la raison, elle fonctionne comme une altération.
Le fou n'est pas maître de lui même, son corps délire jusque dans sa raison.
Il
est poussé par sa folie à des actions déraisonnables et irrationnelles.
Maladie : La maladie s'exprime par le symptôme qui en est la manifestation visible.
Elle est une altération de la santé qui peut mettre en péril la vie elle-même.
La
santé peut se définir comme la capacité de tomber malade et de s'en remettre tout de même.
Du point de vue formel :
« Ou » : Le « ou » peut être de deux formes : inclusif d'une part, l'alternative est triple : « ou l'un, ou l'autre, ou les deux » ; exclusif d'autre part, l'alternative est
double : « ou bien l'un ou bien l'autre ».
Néanmoins il ne faut pas négliger que cette réflexion sur le rapport de l'amour à la folie ou la maladie peut aboutir à
l'abandon de ces termes pour leur préféré une autre caractérisation dont la détermination devra dans ce cas être issue de la dite réflexion.
Problématisation :
Nous nous interrogeons sur la caractérisation de l'amour.
L'amour est-il folie ou maladie ?
En première analyse ne semble-t-il que l'amour, en tant qu'il est physique est avant tout l'expression d'un désir ? Dès lors sa dimension passionnelle, implique de
considérer ses effets du point de vue de la raison.
Ne semble-t-il pas que l'amant passionné est exclu de lui même, que sa raison a abdiqué le commandement de ses actions aux désirs et que ses conduites, en tant
qu'elles ne sont plus rationnelles s'apparente du point de vue rationnelle à la folie ? Ne faudrait-il en déduire que l'amour est maladie de la raison, folie ?
Mais si, l'amour et le désir en général, du point de vue de la raison apparaissent comme pure folies, ne faudrait-il reconnaître que du point de vue de l'individualité
et de la vie apparaissent comme le moyen de se manifester soi-même dans le monde ? Comment expliquer que cette manifestation prenne des allures de folies pour
la raison ? C'est ce que nous tenterons de comprendre en dernier lieu.
Proposition de plan :
1 .
En première analyse, l'amour s'apparente quand il est attirance physique à un désir.
a) L'amour intellectuel n'est pas un désir, il ne signal pas un manque, il signal une affinité entre deux esprits conduits par les vicissitudes de la vie à partager les
mêmes idées, les mêmes goûts ou au moins le même goût pour la discussion et les plaisirs de l'esprit.
b) L'amour physique est à comprendre sur le mode du désir, il signal un objet, le corps de l'autre, comme manquant, digne d'envie, signe d'un plaisir dont l'obtention
est éminemment souhaitable et fait tendre celui qui l'éprouve vers cette obtention.
c) Du point de vue intellectuel et rationnel, celui qui éprouve le désir n'en est pas le maître, il n'a pas choisi de désirer tel ou tel corps, il y est poussé par quelque
chose de plus fort que lui.
La raison abdique sa maîtrise des actions devant le désir qui prend désormais les commandes.
C'est pourquoi l'on peut dire que l'amant,
n'est plus lui même du point de vue de la raison, ses actions ne sont plus guidées par « la saine raison », mais par une part de lui même qu'il ignorait en tant qu'être
rationnel qui dit « je ».
Transition : Mais l'amour compris comme désir doit-il être qualifié de folie ou de maladie ?
2 .
Du point de vue de la raison, l'amour en tant qu'il est désir a tous les symptômes de la folie, et de la maladie de l'âme.
a) L'amant peut se laisser mourir par amour, rien ne lui apparaît nécessaire à sa survie que celle/ou celui qu'il aime.
Il peut même aller jusqu'à risquer sa vie dans des
attitudes dangereuses pour attirer l'attention de l'être aimé.
b) Du point de vue de la raison, il ne fait aucun doute que l'amour s'exprime sur le mode de la folie, il menace la raison, il met en péril la conservation biologique de
celui qu'il éprouve, il le pousse à des actions déraisonnables, il le pousserai même à tuer, c'est-à-dire à transgresser les règles fondamentales que la raison pose.
c) Le désir amoureux semble donc l'ennemi de la raison en ce qu'il met en péril l'intégrité physique de celui qui l'éprouve, lui fait adopter des comportements que la
raison condamne.
L'amour semble donc manifester une folie : il serait le symptôme d'une maladie de l'âme.
Transition : Pourtant, l'amour et le désir ne sont-ils pas pour nous l'occasion de devenir plus que de simples sujets de grammaire, plus que des « je »
rationnels, mais plutôt simplement nous-mêmes : vivre ?
3 .
Du point de vue de la vie, l'amour et le désir ne sont ni folie ni maladie, ils sont la vie elle-même.
a) Sans désir, il n'y a pas de vie, il y a de la raison mais personnes pour la vivre.
Le « je » rationnel qui se voit mis en péril par le désir et l'amour physique, est en
réalité dépendant d'eux pour son existence.
Sans la vie, sans le corps vivant, c'est-à-dire le corps désirant, point de raison.
b) Le désir est le moyen que l'énergie créatrice a trouvé pour s'exprimer dans ces organismes compliqués que sont les hommes.
Ils sont à la fois, des êtres naturels,
dotés d'un corps et des êtres rationnels, doués de raison, ni seulement l'un ni seulement l'autre.
c) Dans le désir et dans l'amour, l'homme se réalise en tant que réalité, en tant que corps pensant.
Il s'exprime dans le monde soi-même, c'est-à-dire plus qu'un
simple « je » mais ce qui est attaché à ce « je », son histoire, sa réalité concrète.
Sans les désirs ce « je » reste une figure de style, il ne peut être un être moral parce
que sa liberté reste sans conséquence, inexprimée.
C'est donc dans le désir l'accomplissement de certain, le refoulement de certains autres, que l'homme devient luimême.
C'est pourquoi puisqu'il est libre bien souvent, il doit agir responsablement, à se laisser aller à satisfaire tout ses désirs, évidemment contre ceux auquel il ne
peut s'opposer, il pourrait bien devenir ce qu'il ne veut pas devenir : une bête, à n'en satisfaire aucun il pourrait bien se réveiller un matin avec la terrible sensation
d'avoir manqué sa vie, de s'être manqué soi..
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