L'affirmation de la liberté peut elle se concilier avec le déterminisme de la nature ?
Extrait du document
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Définition des termes du sujet:
CONTRADICTION: (1) Fait de soutenir en même temps une chose et son contraire.
(2) En logique, incompatibilité
entre deux propositions qui s'excluent mutuellement (exemple : « il pleut » et « il ne pleut pas »).
(3) Principe de
non-contradiction (parfois appelé principe de contradiction) : en logique, principe selon lequel il est impossible que le
même attribut appartienne et n'appartienne pas en même temps au même sujet.
DÉTERMINISME : Relation nécessaire entre une cause et son effet.
Comme doctrine, c'est l'affirmation qu'aucune
réalité n'échappe à cette relation, que tout est déterminé ou conditionné par des causes.
Conséquences:
1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'està-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires).
2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action.
En permettant d'agir sur les
causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique.
«Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant
présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir
rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie,
physicien).
LIBERTÉ:
Ce mot, en philosophie a trois sens :
1° Libre arbitre.
Pouvoir mystérieux de choisir entre les motifs qui me sollicitent sans être déterminé par aucun
d'eux.
2° Liberté de spontanéité.
S'oppose non plus au déterminisme mais à la contrainte : état de celui qui agit sans être
contraint par une force extérieure.
3° Liberté du sage.
État de celui qui est délivré des passions et agit à la lumière de la raison.
Problématique:
L'explication causale est-elle adéquate pour expliquer les comportements humains, comme elle l'est pour expliquer
les phénomènes de la nature?
L'homme peut-il être intégralement objet de connaissance scientifique, qu'il s'agisse des sciences naturelles ou des
sciences sociales?
Les sciences sociales ou humaines laissent-elles une place à la liberté humaine?
La logique à l'oeuvre dans les événements nous échappe, car ils proviennent de données initiales qui nous
demeurent inaccessibles et dont les conséquences ne nous plaisent pas toujours.
Peut-on alors prétendre choisir
son être ou sa destinée ? Faut-il par conséquent suivre la voie de la raison, celle de l'éducation et de la logique,
bien qu'elle puisse nous renvoyer à une perte de liberté ? La raison n'est-elle pas illusoire ?
Il peut arriver que la liberté se fonde sur l'ignorance, faisant ainsi l'économie du savoir.
À travers le risque qu'elle
implique, l'épreuve du doute et la notion de responsabilité qui en semblent indissociables, la liberté peut aussi
représenter un fardeau dans l'existence.
Le jeu est un bon exemple de la liberté qui s'exprime au travers de la prise
de risque.
Liberté humaine et déterminisme naturel
• L'affirmation de la liberté humaine pose en effet le problème du rapport de l'homme avec la nature.
De fait, la
nature (le monde), pour peu que nous la pensions, que nous essayions de la comprendre, nous apparaît comme le
règne du déterminisme : tout phénomène a une ou plusieurs causes et « s'explique » par sa ou ses causes.
Comprendre quelque chose, c'est donc nécessairement le déterminer.
• Or, l'homme fait partie de la nature, du monde : comment donc peut-il concilier sa liberté avec le déterminisme
naturel ? Les principales et classiques réponses possibles sont les suivantes :
a) Poser que le déterminisme naturel n'est pas absolu, et qu'il existe une certaine contingence naturelle (cf.
par
exemple, le clinamen des atomes chez Épicure et Lucrèce) qui s'accroîtrait à mesure que l'on passe de l'ordre
physique à l'ordre biologique et à l'ordre humain.
Épicure: Vide, atomes et agrégats
1.
Un système matérialiste
Pour Épicure, rien ne naît de rien, si bien que tout ce qui commence à exister n'est pas créé, ne surgit pas du
néant, mais provient d'assemblages d'atomes, infinis en nombre, inaltérables et indivisibles.
Ce qui existe de tout
temps, ce sont ces corps premiers, auxquels Épicure attribue une forme, une grandeur et un poids, et qui sont
animés d'un mouvement perpétuel dans le vide (Lettre à Hérodote).
C'est à partir d'eux que se forment tous les
corps dont nous faisons l'expérience.
2.
Le clinamen et la composition des corps.
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