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L'action politique doit-elle être guidée par la connaissance de l'histoire ?

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« La politique consiste en l'art de gouverner la cité, de diriger l'état.

L'action politique est donc l'action par lequel ceux qui ont en charge la responsabilité de cette gestion, essaie d'amener la paix et le bien-être dans un état.

Il s'agit ici de savoir si l'étude de l'histoire peut permettre dans le présent au dirigeant de mieux gouverner.

Le terme "histoire" recouvre plusieurs sens, étant le devenir historique mais en même temps l'étude du passé.

L'étymologie du mot renvoie, en effet, au terme d'enquête.

Il semble que le sujet prenne en compte le deuxième sens du mot.

Il est en effet, question de savoir si la connaissance du passé, des événements antérieurs permettent de mieux gouverner.

Dans un premier temps, le savoir historique paraît nécessaire : une connaissance du passé permet de comprendre le présent mais aussi de savoir ce qui a fonctionné auparavant.

Pourtant, est-ce sûr que l'histoire puisse aider à mieux agir? Chaque événement historique n'est-il pas unique? L'étude de l'histoire peut aider à agir efficacement et éviter les faux pas L'étude des faits passés permet pour beaucoup d'éclairer le présent et d'agir plus efficacement.

C'est pourquoi Machiavel explique que "Les hommes marchent presque toujours dans les traces laissées par les autres et font leurs actions par imitation.

L'homme sage doit toujours s'engager sur la voie des grands hommes." Il faut voir que l'avenir n'est rien s'il n'existe pas de passé pour le définir.

"Le présent est gros de l'avenir : le futur se pourrait lire dans le passé." Leibniz.

La connaissance de l'histoire nous permet de mieux affronter l'avenir, en nous donnant des solutions aux problèmes qui se présentent.

Jean Ortega affirme que "le passé est le seul arsenal qui nous fournisse les moyens de façonner l'avenir.".

"c'est cette connaissance[ du passé] seule qui lui procure une intelligence plus nette du présent et lui permet même de formuler des inductions pour l'avenir'." Schopenhauer Ainsi, par exemple, Machiavel donne dans le Prince des conseils aux individus qui veulent arriver au pouvoir et le conserver. Son ouvrage ne se fonde que sur l'observation des faits passés et tire des règles d'action à partir du matériau historique. Pour l'auteur, la politique n'est pas une poursuite de quelques fins bonnes telles que la justice,...

mais une question purement technique, un ensemble de manoeuvres.

Et comme toutes les techniques, il faut en apprendre le savoir-faire et donc regarder comment les hommes qui ont réussi, ont fait pour garder le pouvoir, dans le meilleur climat. Il n'y a pas de leçon dans l'histoire Hegel affirme en effet, que les peuples et les gouvernements n'ont jamais rien appris de l'histoire, même si on leur recommande de s'instruire par l'expérience de l'histoire.

Mais cela ne vient pas des hommes mais du caractère même du passé.

"Chaque époque, chaque peuple se trouve dans des conditions si particulières, forme une situation si particulière, que c'est seulement en fonction de cette situation qu'il doit se situer." Le présent est donc unique et ne peut être instruit pas le passé. En effet, l'histoire ne se répète pas.

Nous ne pourrons jamais en effet revivre exactement deux fois la même situation. Comme le dit Héraclite, il est impossible de se baigner deux fois dans le même fleuve parce que le fleuve change et que l'homme lui-même n'est pas le même. De plus, l'histoire n'est constituée que par des évènements qui relèvent la violence et le mal.

Rousseau admet que l'étude de l'histoire est nécessaire parce qu'elle nous donne à connaître les hommes mais affirme que l'histoire nous montre le plus mauvais côté de l'homme : du passé, "nous ne savons donc que le mal"( Émile) Enfin, l'excès de connaissances historiques empêchent les forces vitales de se développer.

Si pour Nietzsche, l'oubli est ce qui rend possible une certaine sérénité, tranquillité d'esprit, il est aussi une condition essentielle au développement de nouvelles facultés.

Ainsi, pour le philosophe, il faut "faire table rase dans notre conscience pour qu'il y ait de nouveau de la place pour faire des choses nouvelles." Ainsi, la connaissance du passé ne peut aider aucunement à l'action politique, située dans un temps, une époque particulière, que ne peut venir éclairer un passé définitivement révolu et mauvais. L'homme doit oeuvrer pour le progrès, à partir d'un passé à améliorer Se dire que l'histoire ne se répète pas, laisse l'espoir à l'homme que s'accomplisse dans l'histoire un progrès de l'humanité, progrès auquel il est amené à contribuer.

Kant affirme qu'un tel progrès n'est pas une connaissance ou une certitude absolue, il doit cependant être pensé comme hypothèse utile.

Penser que l'histoire a un sens présente ce que Kant appelle un intérêt "pratique", c'est-à-dire moral.

Ainsi chaque homme doit refuser de voir son histoire lui échapper et oeuvrer en vue d'un état futur et meilleur de l'humanité. Ainsi, la connaissance du passé, même fait de barbaries, ne peut peut-être rien nous apprendre quant à la conduite de nos actions, mais peut nous donner une conception du monde que nous voulons, un idéal qu'il nous faut atteindre.

Par exemple, après Auschwitz, l'histoire semblait n'avoir définitivement rien à nous apprendre, marquant qui plus est, l'illusion du progrès moral.

Pourtant, cet épisode de l'histoire nous fait prendre conscience que nous ne voulons pas d'une humanité et d'une société telle qu'elle était à cette époque.

C'est donc à chacun de fonder des idéaux qui ne peuvent amener à une telle barbarie et d'agir en fonction, pour permettre à la vie de l'État de ne pas sombrer dans la violence et l'intolérance. La connaissance du passé, même fait de barbaries, doit nous inciter à agir en vue du bien.

Le devenir historique n'est pas encore joué, c'est à chacun qu'il revient de l'écrire et l'action politique concerne chacun dans ses actes. Ainsi, la connaissance de l'histoire semble, au premier abord, apporte une compréhension approfondie du présent et donner des techniques quant à l'art de la politique.

Pourtant, nous ne pouvons pas face à une situation originale et nouvelle apporter d'anciennes réponses.

Il faut prendre un compte que chaque situation ne ressemble pas à une ancienne, que s'il y a des ressemblances, le contexte en son entier à changer.

Pourtant, connaître l'histoire, c'est aussi savoir quelle société nous voulons, quels idéaux gouverne notre action.

La connaissance historique doit nous permettre de nous rendre compte que l'homme peut agir de manière inhumaine et être attentif sans cesse à ce que notre état ne sombre pas dans la barbarie.

C'est à chacun d'agir pour que la politique oeuvre toujours en vue du Bien et du progrès morale de l'humanité.. »

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