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«L'absolu seul est vrai» (Hegel)

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« Thème 522 «L'absolu seul est vrai» (Hegel) Parce qu'elle use de soi comme méthode où seul le résultat compte, la connaissance scientifique est une pensée unilatérale ; une pensée qui a les vérités qu'elle pense, sans conscience de la pensée qu'elle est.

Cette pensée sans sujet, qui n'est qu'en soi vérité, Hegel la nomme abstraction.

La philosophie, au contraire, doit être la pensée qui se produit comme vérité.

Un tel acte de penser, Hegel le nomme spéculation.

En effet, quand il se connaît dans sa vérité, le sujet pensant à partir de soi et sur soi, accomplit l'acte de la pensée.

Conscience à la fois du savoir qu'il connaît c'est-à-dire, vérité, et de la vérité qu'il est, c'est-à-dire certitude, le sujet est devenu en et pour soi vérité.

Cet acte de devenir vérité est celui d'une pensée à « double sens », dialectique.

Si la pensée scientifique est une vérité positive, c'est-à-dire unilatérale, la pensée dialectique de la conscience philosophique, étant toute la vérité, est savoir absolu. La dialectique est donc le mouvement d'une pensée, qui fait de la vérité, une expérience complète, un système. L'expérience philosophique de la conscience consiste à se représenter sous leur point de vue tous les autres savoirs, manifestations extérieures de la vérité.

La dialectique est un mode de la pensée, son mode critique et réflexif.

Ce n'est pas, ainsi que le voudront les corrections historicistes et positivistes d'un Engels par exemple, la loi ultime des êtres, loi d'on ne sait quelle évolution qui serait à l'être total du monde ce que la gravitation universelle de Newton n'a été que pour le monde physique.

La philosophie n'est pas une discipline scientifique mais l'expérience d'une raison qui se possède et accède à la liberté. HEGEL (Friedrich-Georg-Wilhelm).

Né à Stuttgart en 1770, mort à Berlin en 1831. Il fit des études de théologie et de philosophie à Tübingen, où il eut pour condisciples Hölderlin et Schelling.

Il fut précepteur à Berne de 1793 à 1796, puis à Francfort de 1797 à 1800.

En 1801, il devient privat-dozent à l'Université d'Iéna puis, les événements militaires interrompirent son enseigne- ment, et il rédigea une gazette de province.

En 1808, il fut nommé proviseur et professeur de philosophie au lycée classique de Nuremberg.

De 1816 à 1818, il enseigna la philosophie à l'Université de Heidelberg ; enfin.

à Berlin, de 1818 à sa mort.

due à une épidémie de choléra.

Peu de philosophes ont eu une influence aussi considérable que celle qu'exerça Hegel.

Peu aussi furent plus systématiques dans l'expression de leur pensée.

L'idéalisme hégélien part d'une conception de la totalité.

Le Tout est l'unité des opposés, la non-contradiction.

Mais la réalité est contradictoire, parce qu'elle est vivante, et vice versa.

L'étude du développement des notions universelles qui déterminent la pensée, constitue la logique.

Réel et rationnel (la réalité est raisonnable et le raisonnable est réel), être et pensée, se concilient dans l'idée, principe unique et universel.

L'idée, c'est l'unité de l'existence et du concept.

« Nous réserverons l'expression Idée au concept objectif ou réel, et nous la distinguerons du concept lui-même, et plus encore de la simple représentation.

» Le développement de l'Idée détermine l'être.

La science étudie ce développement la logique en précise les lois, qui sont la contradiction et la conciliation des contraires.

Le mouvement de l'idée, qui se traduit par la marche de la pensée, procède par trois étapes successives : la thèse, l'antithèse qui est sa proposition con- traire, et la synthèse, qui concilie les deux, les dépasse.« La synthèse, qui concilie les opposés, ne les nie pas.» Ce mouvement de la pensée est la dialectique.

Le développement dialectique de l'idée engendre la Nature (qui est le développe- ment du monde réel extérieur à l'idée) et l'Esprit ; il explique l'ordre et la suite nécessaire des choses.

La philosophie de l'Esprit, selon Hegel, se divise en trois parties : l'esprit subjectif (anthropologie, phénoménologie, psychologie), l'esprit objectif (droit, moralité, moeurs) et l'esprit absolu (art, religion, philosophie).

L'Esprit est l'intériorisation de la Nature.

On retrouve dans les trois notions d'Idée, de Nature et d'Esprit, le schéma parfait de la dialectique.

L'Idée est la pensée absolue, pure et immatérielle.

La Nature est sa dissolution, dans l'es- pace et dans le temps.

L'Esprit est le retour de l'absolu sur lui-même ; il devient la pensée existant pour ellemême.

Hegel définit l'histoire « le développement de l'esprit universel dans le temps ».

L'État représente alors l'idée ; les individus ne sont que les accidents de sa substance.

Les guerres conduisent à la synthèse, qui est la réalisation de l'idée.

L'histoire a un sens dernier, auquel contribuent le passé et le présent.

Ce qui réussit est bien.

La force est le symbole du droit.

C'est certainement par sa philosophie de l'histoire —« la philosophie est compréhension du devenir » — que Hegel a laissé libre cours aux plus diverses interprétations.

L'hégélianisme de droite (représenté de nos jours par M.

H.

Niel) effectue un retour vers un théisme chrétien traditionnel ; c'est le courant qui se développa surtout en Angleterre, avec Bradley et Boyce.

L'hégélianisme de gauche (que M.

A.

Kojève représente actuellement) s'est orienté vers l'athéisme.

Il connut une grande faveur en Allemagne et en Russie, avec Feuerbach, Karl Marx et A.

Herzen.

On peut dire que les chrétiens traditionnels, les athées, les conservateurs, les socialistes, les humanitaristes ou les. »

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