La volonté peut-elle vaincre tous les obstacles ?
Extrait du document
«
[La volonté est une faculté autonome et absolue.
Vouloir, c'est
pouvoir obtenir ce qui dépend de nous.
Celui qui fait preuve
de volonté peut vaincre bien des obstacles.]
La volonté nous permet d'obtenir ce qui dépend de nous - Désir ce qui dépend de nous est la clé du
bonheur
"Il y a ce qui dépend de nous, il y a ce qui ne dépend pas de nous.
Dépendent de nous l'opinion, la tendance,
le désir, l'aversion, en un mot toutes nos oeuvres propres; ne dépendent pas de nous le corps, la richesse, les
témoignages de considération, les hautes charges, en un mot toutes les choses qui ne sont pas nos oeuvres
propres.
Les choses qui dépendent de nous sont naturellement libres, sans entrave ; celles qui ne dépendent
pas de nous sont fragiles, serves, facilement empêchées, propres à autrui.
Rappelle-toi donc ceci : si tu
prends pour libres les choses naturellement serves, pour propres à toi-même les choses propres à autrui, tu
connaîtras l'entrave, l'affliction, le trouble, tu accuseras dieux et hommes; mais si tu prends pour tien
seulement ce qui est tien, pour propre à autrui ce qui est, de fait, propre à autrui, personne ne te contraindra
jamais ni t'empêchera, tu n'adresseras à personne accusation ni reproche, tu ne feras absolument rien contre
ton gré, personne ne te nuira; tu n'auras pas d'ennemi; car tu ne souffriras aucun dommage.
Toi donc qui
poursuis de si grands biens, rappelle-toi qu'il faut, pour les saisir, te remuer sans compter, renoncer
complètement à certaines choses, et en différer d'autres pour le moment.
Si, à ces biens, tu veux joindre la
puissance et la richesse, tu risques d'abord de manquer même celles-ci, pour avoir poursuivi aussi ceux-là, et
de toute façon tu manqueras assurément les biens qui seuls procurent liberté et bonheur.
Aussi à propos de
toute idée pénible, prends soin de dire aussitôt : «Tu es une idée, et non pas exactement ce que tu
représentes.» Ensuite, examine-la, éprouve-la selon les règles que tu possèdes, et surtout selon la première,
à savoir : concerne-t-elle les choses qui dépendent de nous ou celles qui ne dépendent pas de nous? Et si
elle concerne l'un des choses qui ne dépendent pas de nous, que la réponse soit prête : «Voilà qui n'est rien
pour moi.»" ÉPICTÈTE
Dans ce texte, Épictète donne la règle essentielle pour atteindre au bonheur : établir la distinction entre ce
qui dépend de nous et ce qui n'en dépend pas.
Or seule notre pensée dépend de nous.
La liberté, pour le
stoïcisme, n'est rien d'autre que la liberté de pensée elle-même.
Ce qui ne dépend pas de nous est ce sur quoi nous ne pouvons pas agir, ce par quoi nous sommes passifs et
qui nous est extérieur.
Ce qui dépend de nous, c'est, au contraire ce sur quoi nous pouvons agir, ce par quoi
nous sommes actifs, ce qui nous est intérieur.
C'est le domaine de la représentation.
Ce qui nous fait souffrir
n'est donc pas la chose en elle-même, mais la représentation que nous en avons, le jugement que nous
portons sur elle.
La mort, par exemple, n'est rien en elle-même, mais c'est la pensée de la mort qui fait
souffrir.
Si nous ne pouvons pas agir sur ce qui nous est extérieur, c'est que la nature est tout entière gouvernée par
la nécessité : tout ce qui arrive devait arriver.
L'univers est entièrement rationnel, les parties qui le
composent sont reliées entre elles par un principe que les stoïciens appellent âme ou raison, ou cause.
La
liberté consiste alors à « vivre en harmonie avec la nature », c'est-à-dire à participer de manière consciente
et active à la raison universelle.
Elle consiste à acquiescer au destin.
Par cet assentiment à l'ordre universel,
le sage stoïcien y participe et devient actif.
II s'agit dès lors de s'approprier ce qui nous est étranger —
l'événement — en y acquiesçant par la faculté qui nous est propre : la raison.
Dire oui à ce qui arrive est la
voie de la sagesse qui procure la paix de l'âme ou l'ataraxie, c'est-à-dire l'absence de trouble.
Parvenir à l'ataraxie suppose un long exercice.
C'est que le chemin qui mène à la liberté est difficile et réservé
à quelques uns qui y consacrent leur existence.
Elle suppose un renoncement aux biens ordinairement
convoités par le commun des mortels, comme la « puissance » ou la « richesse »..
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