La volonté est-elle libre ?
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«
« Je suis libre de faire ce que je veux » : telle est l'expression qui montre que notre volonté est l'expression de notre
liberté.
En effet, si nous nous considérons comme des êtres libres c'est parce que nous sommes causes de nos
actions.
Une action sera dite libre dès lors qu'elle sera volontaire.
La volonté peut donc être considérée comme un
principe interne d'action émanant directement d'un sujet.
Mais avec le développement des sciences humaines,
notamment la psychanalyse, l'homme semble être inséré dans un réseau de causes qui tend à lui abolir sa liberté :
c'est par exemple la thèse des déterminismes inconscients qui montre que l'homme est toujours déterminé par une
cause inconsciente même dans ses actions les plus insignifiantes telles que les lapsus.
Ainsi dans une telle
perspective la volonté est-elle libre ?
La volonté semble être l'expression de notre liberté dans la mesure où elle semble nous appartenir et parce qu'elle
est cette force grâce à laquelle nous accomplissons des actes dans le monde.
Mais si la volonté est une faculté
psychique comment peut-elle échapper au déterminisme prôné par la psychanalyse? La volonté n'est-elle qu'un outil
au service de déterminations inconscientes, ou est-elle capable de s'en affranchir ?
I La volonté comme pouvoir
A : Si la volonté semble nous appartenir c'est parce que nous en faisons l'expérience quotidiennement : « nos
actions sont toutes nos volontés, à cause que nous expérimentons qu'elles viennent directement de notre âme, et
semble ne dépendre que d'elle » ( Descartes Passions de l'âme, art 17 ).
Si la volonté se révèle c'est d'abord comme
effort : je pousse un objet je sens à la fois qu'une force me résiste et en même temps que j'en imprime une autre
pour lui faire face.
Cette expérience de l'effort me montre qu'il y a une simultanéité entre ma volonté et l'acte de
pousser, en revanche elle ne me dit pas la nature du processus par lequel ma volonté engendre tel acte.
Autrement
dit comment une modalité psychologique peut-elle produire un mouvement physique ?
B : Puisque l'homme agit, il faut comprendre en quoi un acte est-il volontaire ? Aristote définit l'action volontaire
comme un acte dont le principe réside à l'intérieur du sujet et dont il connaît les circonstances extérieures.
L'action
sera dite libre car l'homme en est la cause.
La volonté est une force dont le sujet s'empare pour lui donner un sens :
on distinguera la force qui produit l'action et l'intention qui lui confère un sens ou sa direction.
En fait la volonté
emprunte le dynamisme du désir et coopère avec lui.
Aristote dit que la volonté doit se faire raison désirante ou
désir raisonnant ( Ethique à Nicomaque, 1139b4-5 ).
Mais comme le désir tend déjà vers une fin comment l'intention peut-elle rendre l'action volontaire alors qu'elle ne
peut la déterminer que si elle correspond à la fin naturelle involontaire de la faculté de désirer ?
II La volonté et la question du choix
A : le désir est une force, mais celle-ci reste tout de même aveugle dans la mesure où elle ne fait que tendre vers
un bien abstrait tel que le bonheur.
En effet nous désirons tous être heureux, mais le bonheur reste tout de même
une notion abstraite tend que nous ne lui avons pas conféré un contenu.
Ainsi fixer un contenu au bonheur, voilà ce
qui nous appartient.
Ce qui semble dépendre de nous c'est la question du choix des moyens pour obtenir ce que
nous voulons.
Or chez Aristote, délibérer désigne la manière dont nous déterminons les moyens qui sont susceptibles
de réaliser notre bonheur, et le jugement qui découle de la délibération constitue le choix.
Une action volontaire sera
donc déterminée par le choix qui aura clôt la délibération.
Mais si je suis toujours déterminé par des raisons, puis je
encore affirmer que je suis libre ? Etre libre n'est-ce pas être indifférent à toutes raisons ?
B : La liberté d'indifférence peut-elle incarner la liberté absolue ? Etre indifférent c'est comme le souligne Descartes
c'est lorsque je ne suis poussé par aucune raison à agir de telle manière plutôt que de l'autre.
La liberté serait donc
définie comme absence de contraintes.
Or Descartes souligne que cette liberté est le plus bas degré de la liberté
car elle montre plus un défaut dans la connaissance qu'une perfection dans la volonté.
( Méditations métaphysiques,
quatrième ).Pour Descartes je me sens d'autant plus libre que je me sens poussé par quelques raisons.
Mais
comment savoir si ces raisons sont déterminées par mon propre choix ? Ne puis-je pas affirmer que je subis
passivement le poids d'une raison plutôt q'une autre ?
C : C'est ce qu'affirme Leibniz dans les Essais de théodicée para 46 : pour Leibniz nous sommes toujours déterminés
par des petites perceptions à accepter telle raison plutôt que telle autre.
Nous croyons être libre parce que nous
sommes conscients de nos actions tout en étant ignorants des causes qui nous font agir .L'effectivité du choix
conscient relève d'un déterminisme inconscient..
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