La violence est-elle toujours destructrice ?
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«
Analyse du sujet
• Un sujet classique, mais fort intéressant, qui fait porter le questionnement sur une notion ambivalente.
La
violence, loin d'être simple, n'est-elle pas ambiguë et contradictoire ? Vous pouvez vous appuyer sur vos lectures,
sur le cours du professeur, mais aussi sur des exemples personnels.
• Elucidez le sens des mots :
— violence: puissance corrompue, à base de colère, par laquelle j'exerce une contrainte sur autrui, de telle sorte
qu'il réalise ce qui est contraire à sa volonté et à ses fins.
— toujours: dans la totalité du temps, quelles que soient les circonstances ; dans tous les cas.
— destructeur: défaire entièrement ; jeter à bas, abattre ; anéantir.
• Le sens du sujet est le suivant : la puissance corrompue, à base de colère, par laquelle j'exerce une contrainte sur
autrui, sur un groupe, etc., de manière à ce qu'ils réalisent ce qui est contraire à leurs volontés, est-elle, dans la
totalité du temps et perpétuellement, vouée à la simple négativité ?
• La violence ne porte-t-elle jamais du positif? Ne serait-elle pas ambiguë ? A côté d'une violence nue et gratuite,
n'est-il pas une violence qui se transforme en médiation et moyen de la raison et du droit ? Le problème est, en
définitive, de savoir si l'usage de la violence est toujours signe de faiblesse.
D'où l'enjeu de l'intitulé, car il nous
interroge directement sur l'idée d'un droit à la révolte et nous engage dans une problématique pratique, et non pas
seulement purement spéculative.
• Le plan sera de type dialectique, par thèse, antithèse et synthèse.
Introduction
La violence doit être tout d'abord distinguée de la force.
La force s'exerce en effet dans le respect des normes des
conventions et de la légalité.
La violence, elle, est instinctive et passionnelle par nature, elle épouvante massacre
égorge et supplicie, elle bouleverse tout dans la confusion.
Une image disciplinée est l'image typique de la force, une
masse soulevée et tumultueuse est celle de la violence.
Difficile dés lors d'envisager une société qui laisserait s'exprimer la violence sans que cette société risque à tout
moment de se dissoudre.
La violence a le caractère du chaos absolu, d'imprévisibilité totale, elle est l'avatar de
l'arbitraire, de l'injuste et du désordre.
La violence semble pourtant constitutive sinon de la nature du moins de la condition humaine.
Doit-on tenter de la
supprimer intégralement ou a-t-elle un rôle à jouer dans l'existence humaine.
Le fait qu'il y ait violence dans les
rapports humains, est-ce le signe qu'elle est constitutive de la nature, ou est-ce à chaque fois l'expression d'une
tendance destructrice et nocive à l'humanité ?
.
La violence est par essence destructive
Hobbes considère que l'homme à l'état de nature doit se déposséder de
l'usage de la violence légitime, c'est à l'Etat qu'il appartient de prendre en
charge la violence légitime.
Puisque au sein de l'état de nature les hommes
font un usage destructeur de la violence.
Leur existence en devient dés lors,
comme le décrit le chapitre 13 du Léviathan, misérable et vaine.
C'est à l'Etat qu'il appartient de prendre en charge la violence et de la
transformer en violence légitime, c'est-à-dire en force.
Le droit mis en place
par l'artifice du souverain a pour tâche de rendre leur existence tout
simplement viable.
Le souverain assure, en effet, protection et sécurité à
tous les individus qui en contrepartie ont délégué au souverain toute la force
et la violence dont ils ne peuvent plus faire usage.
En d'autres termes ils
n'ont plus le droit de se faire justice eux-mêmes.
Le Léviathan réduit « toutes
leurs volontés par pluralité de voix, en une seule volonté », il aura tous les
droits et tous les pouvoirs et en contrepartie il assurera l'ordre, la paix et la
sécurité.
La fin principale que doit se donner le droit selon Hobbes est de permettre
que chacun puisse mener son existence sans craindre une mort subite, dans
le domaine de la vie sociale et économique chacun peut dés lors être laissé à
sa libre ambition.
Pour Freud la violence est certes constitutive de la nature humaine, et de la
civilisation mais elle n'est pas dénuée d'effets néfastes pour le psychisme humain.
Entrant dans la civilisation la
pulsion de mort convertie en pulsion de destruction et l'homme risque à tout moment de mettre en péril sa santé
psychique.
La violence se décline et se manifeste à travers la rencontre de l'autre, entendu comme les autres
individus ou le monde extérieur.
« Si nous admettons que l'être vivant n'est apparu qu'après la matière inanimée et qu'il en est issu, nous devons en
conclure que la pulsion de mort se conforme à la formule donnée plus haut et suivant laquelle une pulsion tend à
restaurer un état antérieur (…) aussi longtemps que cette pulsion de destruction agit intérieurement en tant que
pulsion de mort, elle reste muette,et elle ne se manifeste à nous qu'au moment où, en tant que pulsion de
destruction, elle se tourne vers l'extérieur (…) A l'époque ou s'instaure le sur-moi, des charges considérables de la.
»
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