La violence est-elle l'échec de la justice ?
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Cependant, bien que la violence ne puisse totalement provenir de l'échec de la justice, en particulier si l'on entend par justice une institution juridique commune, il est évident qu'elle peut y contribuer, ou en tout va l'encourager. En effet, le laxisme de la justice peut nourrir la violence en ne la sanctionnant pas réellement. En 1923, Hitler est condamné à cinq ans de forteresse après avoir tenté un coup d' Etat à Berlin. Cependant, il ne purge pas totalement sa peine et sort au bout d'un an seulement d'emprisonnement. Ceci peut signifier, selon la façon d'interpréter, que la violence ne nécessite pas de réelle sanction. Sans aller jusqu'à dire que la violence est l'échec de la justice, nous pouvons envisager que la justice contribue dans certains cas à autoriser la violence.
Par ailleurs, on ne peut certifier que la justice sanctionne toute forme de violence. Lorsque l'on s'intéresse aux manifestations de violence dans le monde entier, on constate qu'elles ne sont pas sanctionnées . La guerre en Iraq, qui oppose les Etats Unis aux Irakiens, entraine une terrible violence, autorisée par la justice, puisque tout pays a le droit de déclarer la guerre à un autre. Alors que la violence exercée par un individu sur un autre lors d'une simple bagarre est examinée par la justice et condamnée, la violence provoquée par une guerre semble légitime. Dans ce cas, la violence peut apparaître comme l'échec de la justice au sens où la justice internationale, universelle, ne suffit pas à l'empêcher. Il est alors possible de penser que la violence rencontrée chaque jour dans notre société est due à notre « mauvais exemple » de la justice des Etats.
«
Un enfant qui en maltraiterait un autre dans la cour de l'école en exerçant sur lui une violence physique serait sans doute immédiatement puni par une
institutrice attentive aux événements de la récréation.
Dès lors, nous pouvons nous demander en quoi la violence peut être l'échec de la justice ou si elle
est au contraire ce qui engendre la nécessité d'avoir recours à cette dernière.
Nous tenterons tout d'abord de dégager une définition des termes du sujet et
à en déterminer les enjeux, puis nous essaierons de savoir en quoi la violence ne peut être un échec total de la justice.
Enfin, nous verrons comment la
justice peut dans certains cas participer de la violence.
Tout d'abord, il faut définir le mot justice.
C e mot vient du latin « jus, juris », signifiant le droit, et plus largement, la justice.
La justice semble alors
être étymologiquement parlant ce qui respecte le droit, ou encore ce qui le « fait respecter ».
A partir de là, le mot « justice » peut s'entendre de deux
façons différentes : il peut vouloir signifier l'idée de justice , fondée sur ce qui est « juste », ou encore l'institution de la justice, en place dans chaque
société.
Il est ensuite nécessaire de définir ce qu'est la violence.
La racine latine de ce terme est « vis », qui signifie en tout premier lieu la force.
Dans une
société humaine, la violence possède un sens péjoratif, puisqu'elle est l'expression de la force d'un individu sur un autre, ou sur quelque chose.
Dans notre
société d'ailleurs, la violence semble sévèrement réprimandée, surtout lorsqu'il s'agit de violence physique, plus visible que la violence morale.
Il nous faut par ailleurs analyser les termes du sujet en insistant sur ce qu'implique leur « lien » .
Au premier abord, on entend le mot « justice » au
sens d'institution juridique et l'on constate que toute violence, lorsqu'elle est connue et révélée, est punie par les institutions de la justice.
Cependant, cela
implique que la violence est antérieure à la justice, puisque la violence d'un individu sur un autre est réprimandée par cette dernière.
Or, la question est de
savoir si la violence est due à l'échec de la justice, c'est-à-dire si elle en est le résultat induit par la défaite de ce qu'elle est normalement chargée
d'accomplir.
Cela sous-entend que la justice est antérieure à la violence.
Il est alors nécessaire d'envisager un autre sens du mot « justice » que celui
d'institution, si l'on veut étudier la violence en tant que phénomène postérieur à la justice, puisqu'elle semble en être l'échec.
Dès lors, nous pouvons étudier la justice dans son sens plus moral et plus individuel, au sens de ce qui est juste pour l'être humain en
général.Puisque la violence est échec de la justice, elle serait dans ce cas là considérée comme une injustice, comme quelque chose qui n'est pas juste
pour l'individu.
Un individu violent devient alors quelqu'un qui ignore ce qui est juste ; la violence est dans ce cas l'échec de la justice de chaque être
humain, une perte de repères.
Mais la justice humaine n'est-elle pas censée être universelle, c'est-à-dire répondre à une idée du « juste » commune à tout
être ?
Bien que l'idée de justice semble en effet être commune à chaque être humain, il est évident qu'elle est dans certains cas corrompue, notamment par
la violence.
Si nous reprenons le mot « violence », on put y retrouver « viol », au sens de ce qui n'est pas respecté, par exemple une loi, qui peut être violée.
Mais la violence peut porter atteinte à l'intégrité d'une personne, dans le cas notamment d'un viol d'une jeune fille, ou d'une victime, quelle qu'elle soit.
C eci
est la preuve d'un échec de la justice morale d'une personne.
De plus, on constate que cet acte de violence, s'il est connu d'autres individus, va être puni
par la justice en tant qu'institution juridique d'une société.
A partir de là, nous pouvons constater que la justice est à la fois antérieure et postérieure à la
violence.
Il semble alors que la justice morale de chaque être humain, qu'elle soit la même pour tous ou pas, nécessite la mise en place d'institutions afin
d'établir une justice commune.
Cependant, les institutions juridiques ne suffisent pas, dans certains cas, pour « réparer » un acte de violence, comme le viol.
On pourra indemniser
la victime et punir le coupable, mais la souffrance engendrée par un tel acte ne peut être réellement évaluée par la justice.
De plus, certaines condamnations
peuvent apparaître plus ou moins « justes » ; certains individus jugeront des peines trop lourdes, ou trop légères.
La justice apparaît alors comme quelque
chose de fragile, de propre à chaque être humain ; il est alors impossible de parler d'échec de la justice en tant que justice universelle et dès lors, on ne
peut considérer la violence comme l'échec de la justice, mais plutôt comme l'absence du respect d'un individu pour un autre ou pour lui même.
En effet, la justice est dans l'incapacité à la fois d'engendrer et de sanctionner la violence dans certains cas.
Nombreux sont notamment les films
empreints de longues scènes de violence, qui ne sont pas pour autant interdites par la justice.
Il est possible d'imaginer que c'est à chaque être humain de
considérer ceci comme de la fiction, et d'être assez juste et réfléchi pour ne pas reproduire ces scènes autour de lui.
La liberté de chacun implique que l'on
peut créer ce que l'on souhaite, comme le fait le réalisateur d'un film, et regarder ce que l'on souhaite à la télévision.
Le rôle de la justice sera alors de
sanctionner tout excès de violence, et le fait qu'un film soit en partie responsable ne changera rien.
Nous ne pouvons donc pas imputer à la justice la
responsabilité de la violence visible dans de nombreuses sociétés.
C ependant, bien que la violence ne puisse totalement provenir de l'échec de la justice, en particulier si l'on entend par justice une institution
juridique commune, il est évident qu'elle peut y contribuer, ou en tout va l'encourager.
En effet, le laxisme de la justice peut nourrir la violence en ne la
sanctionnant pas réellement.
En 1923, Hitler est condamné à cinq ans de forteresse après avoir tenté un coup d' Etat à Berlin.
Cependant, il ne purge pas
totalement sa peine et sort au bout d'un an seulement d'emprisonnement.
Ceci peut signifier, selon la façon d'interpréter, que la violence ne nécessite pas
de réelle sanction.
Sans aller jusqu'à dire que la violence est l'échec de la justice, nous pouvons envisager que la justice contribue dans certains cas à
autoriser la violence.
Par ailleurs, on ne peut certifier que la justice sanctionne toute forme de violence.
Lorsque l'on s'intéresse aux manifestations de violence dans le
monde entier, on constate qu'elles ne sont pas sanctionnées .
La guerre en Iraq, qui oppose les Etats Unis aux Irakiens, entraine une terrible violence,
autorisée par la justice, puisque tout pays a le droit de déclarer la guerre à un autre.
A lors que la violence exercée par un individu sur un autre lors d'une
simple bagarre est examinée par la justice et condamnée, la violence provoquée par une guerre semble légitime.
Dans ce cas, la violence peut apparaître
comme l'échec de la justice au sens où la justice internationale, universelle, ne suffit pas à l'empêcher.
Il est alors possible de penser que la violence
rencontrée chaque jour dans notre société est due à notre « mauvais exemple » de la justice des Etats.
Nous pouvons alors nous interroger sur le rôle de la justice en général, et constater que cela semble être ce qui doit structurer une société , et faire
respecter les droits de chacun, c'est-à-dire la liberté et l'égalité.
Or, si l'échec de la justice est pris au sens d'impuissance, d'une absence de capacité à
faire respecter ce qui est juste nous pouvons alors considérer que la violence peut constituer dans certains cas l'échec de la violence.
Un régime politique
anarchique peut entrainer une certaine violence, puisqu'il n'existe pas d'institutions capables d'empêcher cette violence.
Le phénomène est également
visible lorsque le gouvernement d'une société est en réalité une dictature.
Un seul individu prétend faire régner la justice, mais il use dans certains cas de la
violence pour imposer sa propre justice.
La violence est alors l'échec de la justice au sens de la volonté de faire, de respecter ce qui est juste, c'est-à-dire
ce qui respecte les droits fondamentaux de l'être humain.
Que la justice définisse une institution présente dans la plupart des sociétés, ou un principe humain visant à juger ce qui est juste ou injuste, il
semblerait qu'elle soit liée à la violence d'une façon ou d'une autre.
En effet, qu'elle la sanctionne ou qu'elle en soit l'origine, la justice contribue à l'évolution
de la violence.
Mais il existe trop de sortes de violence différentes et de cas particuliers pour affirmer que la violence est l'échec de la justice, c'est-à-dire
ce qu'il advient lorsque celle dernière ne fonctionne pas..
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