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La violence est-elle le moyen décisif en politique ?

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« INTRODUCTION Définition des termes : Etre violent envers quelqu'un consiste à utiliser sa force contre lui afin qu'il se soumette à ma volonté comme un voleur exhorte une personne à lui donner son argent.

Ainsi la violence est un moyen qui sert une fin individuelle.

A une échelle plus grande nous pourrons parler de violence étatique quand le pays en question est en guerre contre un ou plusieurs états.

La guerre permet alors d'asseoir une autorité en affaiblissant les forces de l'ennemi.

La violence est donc l'indice d'un rapport de force entre deux antagonistes.

Elle est synonyme de force, de guerre mais aussi de terreur et de brutalité.

Ces deux derniers termes donnent à la violence une caractéristique particulière, ils soulignent son immoralité.

En effet la violence est de prime abord affranchie de toute règle morale parce qu'elle vise la domination et donc la servitude d'autrui.

Comment alors pourrait-elle être le moyen décisif en politique ? Si la politique a pour finalité le bonheur de la communauté elle tend plutôt à exclure tout conflit et donc toute violence.

Cependant l'utilisation de violence en politique est indéniable. Son utilisation est nécessaire quand il s'agit d'instaurer une autorité politique, avant donc que la communauté soit constituée, et quand le pays doit se défendre contre une attaque extérieure.

Dans ce cadre il semble que l'immoralité première de la violence soit nuancée par la nécessité dans laquelle se trouve la politique.

Il s'agit donc alors de s'interroger sur la signification à donner à cet instrument politique.

Le qualificatif « décisif » peut être pris en trois sens.

Le premier sens veut que la violence soit condition de possibilité de l'instauration d'une autorité politique.

Le deuxième sens considère la violence comme ne devant être utilisée qu'en dernier recours.

Enfin le troisième sens fait de la violence l'objet d'un choix crucial. Problématique : Si la politique fait de la violence son instrument essentiel ne risque-t-elle pas une insubordination de la violence qui détournerait le droit à son profit ? Mais d'autre part si nous excluons la violence de la politique elle devient par là même inefficace et impuissante.

Deux impasses se dessinent l'excès de violence qui débouche sur une inversion du rapport de force et l'absence de violence qui condamne la politique au silence. PLAN DETAILLE Première partie : La violence est décisive car fondatrice et objet d'un choix crucial. 1.1 La violence permet l'instauration d'un pouvoir, il faut la dissocier d'une autre violence qui, elle, est destructrice. « Ainsi, un habile législateur qui entend servir l'intérêt commun et celui de la patrie plutôt que le sien propre et celui de ses héritiers, doit employer toute son industrie pour attirer à soi tout le pouvoir.

Un esprit sage ne condamnera jamais quelqu'un pour avoir usé d'un moyen hors des règles ordinaires pour régler une monarchie ou fonder une république.

Ce qui est à désirer, c'est que si le fait l'accuse, le résultat l'excuse ; si le résultat est bon, il est acquitté ; tel est le cas de Romulus.

Ce n'est pas la violence qui restaure, mais la violence qui ruine qu'il faut condamner.

» MACHIAVEL, Discours sur la première décade de Tite-Live, I 9. 1.2 L'utilisation de la violence doit résulter d'un choix opportun. « « Si nous avions à trancher maintenant s'il faut ou non prendre les armes, brûler et piller les maisons, dépouiller les églises, je serais de ceux qui jugeraient bon d'y regarder à deux fois, et peut-être que j'approuverais ceux qui préfèrent une misère tranquille à des profits périlleux.

Mais du moment qu'on a déjà pris les armes et commis pas mal de méfaits, je crois que la seule chose à considérer, c'est si on ne doit pas les garder, et comment nous pouvons échapper aux conséquences des méfaits commis.

Or c'est la nécessité, j'en suis convaincu, qui nous le conseille [...] Donc, pour nous, deux objets à nos décisions, deux buts : l'un, échapper au châtiment de nos méfaits de ces jours derniers ; l'autre nous assurer pour les jours à venir une existence plus libre et plus contente.

Il nous faut donc, à mon avis, si nous voulons qu'on nous pardonne les vieux péchés, en commettre de tout neufs, en redoublant de forfaits, en multipliant incendies et déprédations [...] Cette occasion que vous tend la Fortune, elle s'envole ! C'est en vain qu'une fois envolée, on cherche à la ressaisir.

Vous voyez que vos adversaires se préparent ; devançons leurs desseins.

Celui des deux qui aura le premier repris les armes sera vainqueur » MACHIAVEL, Histoires florentines, III 13. Transition : la violence est un moyen décisif en politique en deux sens parce qu'elle est la condition de l'instauration d'une autorité et parce qu'elle exige de l'homme politique un choix crucial.

Cependant si sa subordination à une fin bonne la préserve de toute critique que se passera-t-il si aucune fin ne peut plus la justifier ? Deuxième partie : Faire de la violence un moyen décisif en politique peut être périlleux parce que les moyens peuvent être disproportionnés par rapport à la fin et parce que l'on risque de confondre la force et le droit.. »

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