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La vérité peut-elle avoir une histoire ?

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o Introduction à l'histoire des sciences. Objet. Méthode. Exemples. - Texte de Suchodoloki intitulé L'Histoire des Sciences, histoire du vrai et du faux. Citation : « Il résulterait de ces réflexions que l'histoire de la science ne saurait être rationnellement conçue ni comme histoire de la vérité ni comme histoire du faux. L'histoire de la vérité n'existe pas, car la vérité n'a pas d'histoire. L'histoire du faux peut exister, mais elle n'est pas l'histoire de la science. Comment sortir de ce dilemme ? Comment surmonter le conflit entre la compréhension courante de la science contemporaine en tant que vérité et le fait que son histoire est, à proprement parler, l'histoire de « l'anti-science »... C'est possible seulement si l'on admet que l'histoire de la science est non l'histoire des opinions et théories mais l'histoire de l'activité scientifique déployée par des hommes et de leur conscience liée à cette activité... » - Texte de Bachelard intitulé Différence de l'objet dans l'histoire périmée et dans l'histoire sanctionnée. Citation : « Le point de vue moderne détermine alors une nouvelle perspective sur l'histoire des sciences, perspective qui pose le problème de l'efficacité actuelle de cette histoire des sciences dans la culture scientifique. Il s'agit en effet de montrer l'action d'une histoire jugée, d'une histoire qui se doit de distinguer l'erreur et la vérité, l'inerte et l'actif, le nuisible et le fécond. D'une façon générale, ne peut-on pas dire qu'une histoire comprise n'est déjà plus de l'histoire pure ? En histoire des sciences, il faut nécessairement comprendre, mais juger... »


« La formulation de l'énoncé présuppose l'existence d'une vérité en soi qui se révélerait à la faveur de l'activité humaine se réalisant dans l'histoire.

Le sujet pose donc le problème de savoir si la vérité existe indépendamment de l'homme et de toute éternité.

Nous distinguerons deux domaines : l'investigation scientifique et l'interprétation du réel. I.

La vérité scientifique 1.

Constat : elle se révèle progressivement, de génération en génération ; il existe un progrès historique à la fois dans l'approche des vérités formelles (théorèmes, lois) et dans leur application technique.

Ex.

: Copernic, Fermat, etc. 2.

Pourquoi ? Parce que les lois de l'univers semblent obéir à un mécanisme rationnel complexe établi de toute éternité. 3.

Conséquence : il existe une sorte de progression de l'esprit sur la base de découvertes concrètes. II.

La vérité en sciences humaines 1.

Premier constat : elle semble difficilement conciliable avec le concept de progrès ; ex.

: dans l'art, il paraît inconcevable d'établir une hiérarchie entre les grands maîtres du Quattrocento et les cubistes.

De même, en morale, il n'existe pas de progrès. 2.

Cause : toute vision du monde repose sur une reconstruction plus ou moins systématique du réel ; comme le dit fort bien Proust dans La Recherche, l'art est une question d'optique, de point de vue relatif à la position et à la vision du monde propres à l'observateur ; on pourrait en dire autant de tons les arts mais aussi de bien des philosophies — tant il est vrai que les penseurs ne cessent de se remettre en question. 3.

Conséquence : la liberté d'esprit résulte d'une prise de conscience de sa propre subjectivité.

Il convient donc de tenter de relativiser ses conclusions pour éviter l'écueil du fanatisme.

De même, il faut essayer de résoudre les difficultés au cas par cas : une méthode convenable à une époque n'est pas toujours adéquate à un autre moment. Conclusion : il existe une interaction de l'homme et de l'histoire ; la relation de l'individu à sa culture doit être critique ; il peut progresser sur la base d'une réflexion sur ses propres acquis.

Cette remarque est valable sur tous les plans, scientifiques ou non.

Cependant, si l'histoire de la vérité existe dans les sciences humaines, elle se trouve non sur un plan transcendant — comme voudrait nous le faire croire la religion — mais dans la capacité que l'homme doit acquérir, dans le temps, de se critiquer, de se forger une aptitude à la connaissance abstraite des préjugés.. »

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