La vérité n'est-elle qu'une croyance reconnue de tous ?
Extrait du document
«
Définition des termes du sujet:
VÉRITÉ
La vérité concerne l'ordre du discours, et il faut en cela la distinguer de la réalité.
Elle se définit traditionnellement
comme l'adéquation entre le réel et le discours.
Qualité d'une proposition en accord avec son objet.
La vérité formelle, en logique, en mathématiques c'est l'accord
de l'esprit avec ses propres conventions.
La vérité expérimentale c'est la non-contradiction de mes jugements,
l'accord et l'identification de mes énoncés à propos d'un donné matériel.
On distinguera soigneusement la réalité qui
concerne un objet (ce cahier, cette lampe sont réels) et la vérité qui est une valeur qui concerne un jugement.
Ainsi le jugement : « ce cahier est vert » est un jugement vrai ou bien un jugement faux.
La vérité ou la fausseté
qualifient donc non l'objet lui-même mais la valeur de mon assertion.
La philosophie, parce qu'elle recherche la vérité, pose le problème de ses conditions d'accès et des critères du
jugement vrai.
Croyance:
Du latin credere, « avoir confiance en », «tenir pour vrai ».
Attitude de l'esprit qui affirme quelque chose sans pouvoir en donner de preuve (synonyme : opinion).
Adhésion de
l'esprit à des vérités qui ne sont pas connues par la raison (synonyme : foi).
• Paradoxalement, La croyance n'est pas l'apanage des « croyants ».
Dans la mesure où l'on ne peut produire la
preuve de la non-existence de Dieu, l'athéisme est aussi une forme de croyance.
• La doctrine kantienne de la
moralité admet l'existence de Dieu, la liberté de la volonté et l'immortalité de l'âme à titre de simples « postulats »
de la raison pratique : l'existence de Dieu relevant de la croyance et non de la connaissance.
Cette question est provocatrice.
Elle remet en cause l'existence même de la vérité en la réduisant à une
croyance particulièrement forte et répandue.
Elle reflète pourtant une pratique sociale effective.
Souvent, nous
pensons qu'une affirmation est vraie dans le mesure où elle est intégrée dans un cadre représentatif de l'opinion
générale.
Un exemple frappant en est l'expression « C'est vrai, je l'ai vu à la télé ! ».
On met ainsi l'accent sur ce qui
nous permet de définir ce qui a pour nous valeur de vérité, et non sur ce qui définit la vérité.
On indique par là que
la fonction de la vérité dépasse certainement le cadre des affirmations que chacun peut effectivement vérifier pour
lui-même.
La définition de la vérité peut-elle se passer d'une réflexion sur les conditions de sa reconnaissance par
tous ?
1.
La vérité et ce qui vaut pour vrai.
A ~ Vérité et autorité.
q
Lorsque nous jugeons une affirmation vraie sans pouvoir la vérifier nous-mêmes, nous ne nous fondons pas
sur la connaissance de l'adhésion de tous (comment la connaître ?), mais sur des autorités.
Selon les époques,
cela peut-être la religion, la tradition, la télévision, les professeurs ou l'opinion publique.
q
Il s'agit bien d'une croyance, puisque notre adhésion repose sur la confiance que nous plaçons dans ces
autorités, cad leur capacité à nous faire croire que quelque chose est vrai, et non sur une connaissance des
choses.
B ~ Vérité et connaissance.
q
En l'absence d'une confrontation de nos discours à la réalité, on ne peut donner un statut de vérité à cette
affirmation.
Nous ne pouvons admettre pour vrai que ce que nous pouvons connaître nous-mêmes.
q
Le critère de vérité d'une proposition n'est pas la force de la conviction qui nous pousse à l'admettre, mais la
connaissance de sa conformité à la réalité.
C ~ Une recherche individuelle et universelle..
»
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