La vérité est-elle une question de courage ?
Publié le 21/11/2022
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«
Dissertation en philosophie :
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Sujet : « La vérité est-elle une question de courage ? ».
Au premier abord, la notion de vérité nous semble n’avoir aucun
lien avec la notion de courage.
(Il faut le montrer)Or, par définition, la vérité est ce qui
correspond à la réalité.
Elle renvoie toujours à un discours ou à un jugement que nous
portons sur les choses.
La vérité n’est pas dans les choses, mais uniquement dans les
jugements que nous portons sur elle.
En d’autres termes, la vérité désigne l’accord, la
conformité, l’adéquation entre un discours et la réalité sur laquelle il porte.
On la doit à
un philosophe du nom de Thomas d’Aquin : « adaequatio intellectus et rei ».
Elle est
ainsi immuable et ne s’appuie nullement sur le courage.
(Soit)Tandis que, selon Platon
dans Le Lachès, « le courage est une endurance de l’âme, dans une situation comportant
un risque pour soi, endurance accompagnée de la connaissance des biens et des maux
espérés et redoutés, c’est-à-dire de la connaissance du bien et du mal, au sens de savoir
quand la vie vaut la peine d’être vécue, et quand elle ne l’est pas ».
À noter que, le
courage est l’une des quatre vertus cardinales avec la prudence, la tempérance et la
justice.
Or, dès notre enfance, on nous a inculqué l’habitude de juger le comportement
d’une tierce personne sur ce qu’elle est profondément.
Une personne qui se dit honnête
nous paraîtra forcément courageuse, tandis qu’une personne qui vit dans le mensonge
nous paraîtra lâche.
(Oui)De plus, la vérité peut-être blessante et présenter un aspect de
réalité insoutenable à nos yeux, le courage intervenant donc pour nous sortir d’une
potentielle illusion.
N’est-il pas courageux celui qui se dit sans peurs mais qui vit dans le
mensonge puisque nous avons tous des peurs au plus profond de nous, ou alors celui qui
accepte ses peurs, les affrontent, et accède ainsi à la vérité.
Dans le livre de l’auteur
anglaise J.
K.
Rowling Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban , il y a un passage où les
personnages principaux affrontent un
« épouvantard » qui est une créature prenant
la forme des plus profondes peurs de nos protagonistes ; les peurs se révèlent ainsi selon
1/6.
leur réalité et ils n’ont d’autres choix que de faire preuve de courage pour les affronter.
Finalement, associé la vérité et le courage n’est autre que d’admettre que la vérité se base
sur un choix personnel et que, par le biais du mensonge, nous pouvons nous y soustraire.
Et pourtant, le courage est-il l’unique source de vérité ? Ou bien, le courage n’est-il pas
plutôt l’illustration d’une vérité partielle ou quasi-inexistante ?(Bien) Il s’établit ainsi un
certain paradoxe entre la vérité qui nous enjoins à faire preuve de courage en la
recherchant, en la disant, et en l’acceptant, ainsi qu’entre le courage qui, se basant sur la
vérité du cœur, entreprend le changement d’une opinion primaire en une vérité certaine
aux yeux de celui qui est courageux.
À partir de toutes ces informations, nous pouvons
légitimement nous poser la question suivante : La vérité est-elle une question de
courage ? Pour répondre à ce questionnement philosophique, nous allons premièrement
nous pencher sur le rapport de nécessité entre la vérité et le courage.
Puis secondement,
nous nous pencherons sur la capacité du courage à nous tromper lorsqu’il s’agit de la
vérité.
(C’est une bonne introduction, elle définit précisément les termes et formule un
problème.
Elle est toutefois un peu trop longue)
Tout d’abord, nous pouvons affirmer que la recherche de la vérité
nécessite du courage.
En effet, le philosophe pose comme condition à la recherche de la
vérité une raison universelle.
Elle est valable pour tous, et est la faculté de l’esprit qui
permet de distinguer un « être rationnelle » avec la raisonnable conscience du bien et du
mal, et nous différencie de l’animal avec la raison.
En outre, la vérité s’oppose à l’opinion.
L’opinion, aussi intime soit-elle, relève toujours d’une paresse de la pensée.
Elle donne et
offre des idées reçus déjà toutes faites permettant de répondre à toutes sortes de questions
sans vraiment y prendre la peine d’y réfléchir.
L’opinion se situe donc sur le terrain de
l’incertitude, notamment car elle constitue le plus bat niveau de la connaissance.
De plus,
l’opinion rentre en totale contradiction avec la vérité de part sa nature profonde.
L’opinion est subjective, particulière et contingente, tandis que la vérité est objective,
universelle, et nécessaire.
De facto, il est toujours plus facile pour nous, en tant qu’être
humain rationnel, de se soumettre à l’opinion que de la remettre en question.
Or au
contraire, la recherche de la vérité suppose de remettre en question toutes visions de la
réalité.
La recherche de la vérité nous oblige donc à sortir de notre « zone de
confort intellectuel » et de réfléchir à la signification de nos propres idées reçus héritées
de nos opinions primaires.(Bien) Pour illustrer mes propos, le film Le labyrinthe du
silence du réalisateur italien Ricciarelli datant de 2014 est un bon exemple.
En effet, dans
ce film, le protagoniste Johann Radmann est un jeune procureur allemand fraîchement
diplômé qui décide d’enquêter sur les nazis qui ont échappé à la justice après la fin de la
Seconde Guerre Mondiale, mais nul ne l’écoute ou ne prête attention à sa cause,
l’Allemagne dans son ensemble voulant tourner la page.
Il aura donc le courage de
rechercher la vérité en se penchant sur les atrocités commises auprès des déportés juifs,
et avec leurs témoignages, sera confronter à cette triste vérité.
La tâche s’avérera colossale
2/6.
et dans ce labyrinthe, il pourra aussi bien se perdre que faire éclater la vérité au grand
jour.
La recherche de la vérité est tout simplement difficile et nécessite du courage, mais
il est d’autant plus difficile de la dire.
(D’accord)
Tel qu’il a été mentionné plus haut, nous pouvons affirmer que dire
la vérité nécessite du courage.
En effet, tout le monde condamne le mensonge, mais en
même temps, tout le monde ment.
Au final, c’est assez paradoxale.
Selon l’Évangile de
Saint Matthieu : « Observons donc et faîtes tous ce qu’ils vous diront, mais ne faîtes pas
ce qu’ils font, car ils disent ce qu’il faut faire et ne le font pas ».
De plus, on apprend aux
enfants à ne pas mentir en leur mentant car on leur raconte que le mensonge se voit, et
qu’il enlaidît, comme dans Pinocchio de Collodi.
L’hypocrisie sociale est alors ici à son
paroxysme.
Les Hommes, en tant qu’être rationnel, ne veulent donc pas dire la vérité car
celle-ci est périlleuse et nécessite de l’intellectuel et du courage.
De fait, la société est une
vaste pièce de théâtre dans laquelle tout le monde joue un rôle, et où personne ne montre
jamais son vrai visage.
On peut ainsi penser aux deux moralistes que sont La
Rochefoucauld et la Bruyère.(Pourquoi ne pas approfondir l’une de ces références?) Pour
illustrer mes propos, le livre République livre VII du philosophe grecque Platon est un
bon exemple.
En effet, les prisonniers de la caverne nous ressemblent.
Ils sont enchaînés
dans le noir de la caverne, avec comme seule lumière, le feu.
Ils perçoivent ce feu comme
la vraie lumière et ne savent pas qu’ils vivent, en fait, dans un monde d’illusion.
Comme
eux, nous prenons pour la réalité ce que nous voyons.
Cette allégorie nous invite à
changer notre rapport au monde sensible et à entreprendre le cheminement vers la vraie
connaissance.
L’issue de ce cheminement, le même qu’entreprend le prisonnier hors de
la caverne, est la contemplation de la vérité, symbolisée par le soleil.
Cette connaissance
supérieure est ce que Platon nomme « la connaissance intuitive ».
Platon distingue le
monde sensible, accessible aux sens, du monde intelligible ( c’est-à-dire le monde des
idées ), accessible à l’âme.
Pour lui, c’est l’intelligible qui fonde le sensible.
C’est pourquoi
on dit que sa pensée est un idéalisme.
Pour passer du monde sensible au monde
intelligible, pour passer des apparences des choses à l’essence des choses, il faut quitter la
caverne des apparences et se tourner vers la lumière de la connaissance.
(Attention, ici
vous développer la référence pour elle-même sans vous soucier du sujet)Or, notre monde
est dominé par l’importance des apparences.
Pourtant, il faut faire plus qu’explorer la
surface des choses et aller au fond de celles-ci.
Mais, à la fin de l’allégorie de la caverne,
une fois que le prisonnier libéré est de retour, il dit aux autres prisonniers ce qu’il a
découvert et clame haut et fort qu’il existe une autre vérité.
Malheureusement pour lui, il
sera incompris et finalement réduit au silence.
Il aura eu le courage de dire la vérité, mais
dans ce cas précis, cela lui aura porté préjudice.
Et c’est pourquoi l’Homme dans sa
globalité est tant réticent à dire la vérité, il trouve la voie du mensonge plus facile et se
conforte dans cette idée pour se protéger d’une potentielle réaction des autres aux
3/6.
conséquences imprévisibles.
Dire la vérité est tout simplement difficile et nécessite du
courage, mais il est d’autant plus difficile de l’accepter.
(Soit)
Pour finir, nous pouvons affirmer qu’accepter la vérité nécessite du
courage.
En effet, la vérité est aussi une épreuve pour l’Homme.
Elle dévoile nos limites,
nos mensonges, et notre ignorance.
Son acceptation peut constituer une épreuve d’autant
plus redoutable qu’on est éloigné d’elle et que le contexte n’est pas amical ou bienveillant.
Comme le rapporte Platon dans son Apologie de Socrate : « La vérité a des ennemis ».
Dans cette œuvre, l’ignorance dévoilée par Socrate est double : l’ignorance sur ce que l’on
croit savoir, et l’ignorance de sa propre ignorance.
À noter que c’est cette double
ignorance de certains hommes d’État grecs qui est à l’origine de la haine qui a emporté
Socrate.
Ainsi, cette vérité dévoilée apparaît comme un mal mortel puisque que la haine
qu’elle engendre auprès de l’élite grecque aboutira à sa condamnation à mort.
La vérité
manifestée par Socrate éprouve les Hommes de manière vitale.
La vérité, qui est
d’ordinaire le bien naturel de l’intelligence, et qui est par cela cause du bonheur, peut
donc aussi être perçue comme un mal et engendrer la haine.
Ici, l’acceptation de la vérité
y est impossible et a bel et bien mener en partie à la mort de Socrate.
De plus, le
dévoilement de nos limites, de nos mensonges, ou de notre ignorance, provoqué par la
confrontation avec la vérité, est forcément perturbant.
Les remises en questions de soi
sont donc douloureuses.
Plus nous sommes loin de la vérité, plus cela risque de
provoquer une perte de crédibilité ou de légitimité avec des conséquences sociales
potentiellement importantes pour notre position, notre réputation ou nos acquis ; on peut
avoir peur du risque, d’une humiliation, et c’est ainsi que la vérité peut en arriver à être
perçue subjectivement comme un mal.
Ainsi, la vérité nous oblige parfois à des profondes
remises en cause de son être qui sont douloureuses pour notre égo.
Lorsque l’ignorance,
les erreurs ou les mensonges sont mis à nu, cela peut conduire à la perte de ce qui semble
être notre légitimité à posséder divers biens et avantages, une position, des
responsabilités, un pouvoir, ainsi que l’image de soi valorisante qui en découlait.
Or,
croire perdre une telle légitimité, c’est craindre de perdre tout ce que l’on possède grâce à
elle, chose qui nous apparaît souvent difficilement acceptable.
En outre, la vérité nous
fait peur.
Elle nous fait peur parce qu’elle bouleverse....
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