La vérité est-elle le résultat d'un simple constat ?
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PREMIERE CORRECTION
INTRODUCTION
Comment définir la vérité ? La réponse la plus immédiate à cette question est : la vérité est une correspondance
entre le réel et la pensée.
La vérité est une correspondance issue d'un constat.
La vérité ne serait-elle alors le
résultat que d'un simple constat ? Que faut-il comprendre par cette idée de constat ? La véritable fait-elle l'objet
d'une observation ? En ce sens peut-on dire que cette observation est simple ? La vérité peut-elle relever d'autre
chose que d'un constat ? Est-elle le fruit d'une réflexion ?
PROPOSITION DE PLAN
I De la nécessité de rechercher la vérité
1 Vérité et Opinion droite
Texte Platon, Le Banquet, 202a, trad.
Brisson, GF, 1998.
Diotime — T'imagines-tu [...] que celui qui n'est pas un expert est stupide ? N'as-tu pas le sentiment que, entre
science et ignorance, il y a un intermédiaire ?
Socrate — Lequel ?
Diotime — Avoir une opinion droite, sans être à même d'en rendre raison.
Ne sais-tu pas [...] que ce n'est là ni
savoir — car comment une activité, dont on n'arrive pas à rendre raison, saurait-elle être une connaissance sûre ?
— ni ignorance — car ce qui atteint la réalité ne saurait être ignorance.
L'opinion droite est bien quelque chose de
ce genre, quelque chose d'intermédiaire entre le savoir et l'ignorance."
2 Distinction du Vrai et du Faux
Texte Méditations métaphysiques (1641), Méditation seconde,
traduction du duc de Luynes revue par Descartes
La méditation que je fis hier m'a rempli l'esprit de tant de doutes, qu'il n'est plus désormais en ma puissance
de les oublier.
Et cependant je ne vois pas de quelle façon je les pourrai résoudre; et comme si tout à coup
j'étais tombé dans une eau très profonde, je suis tellement surpris que je ne puis ni assurer mes pieds dans le
fond, ni nager pour me soutenir au-dessus.
Je m'efforcerai néanmoins, et suivrai derechef la même voie où
j'étais entré hier, en m'éloignant de tout ce en quoi je pourrai imaginer le moindre doute, tout de même que si
je connaissais que cela fût absolument faux; et je continuerai toujours dans ce chemin, jusqu'à ce que j'aie
rencontré quelque chose de certain, ou du moins, si je ne puis autre chose, jusqu'à ce que j'aie appris
certainement qu'il n'y a rien au monde de certain.
Archimède, pour tirer le globe terrestre de sa place et le transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu'un
point qui fût fixe et assuré.
Ainsi j'aurai droit de concevoir de hautes espérances si je suis assez heureux pour
trouver seulement une chose qui soit certaine et indubitable.
Je suppose donc que toutes les choses que je vois sont fausses; je me persuade que rien n'a jamais été de tout ce
que ma mémoire remplie de mensonges me représente; je pense n'avoir aucun sens; je crois que le corps, la figure,
l'étendue, le mouvement et le lieu ne sont que des fictions de mon esprit.
Qu'est-ce donc qui pourra être estimé
véritable ? Peut-être rien autre chose, sinon qu'il n'y a rien au monde de certain.
Mais que sais-je s'il n'y a point quelque autre chose différente de celles que je viens de juger incertaines, de
laquelle on ne puisse avoir le moindre doute ? N'y a-t-il point quelque Dieu, ou quelque autre puissance, qui
me met en l'esprit ces pensées ? Cela n'est pas nécessaire, car peut-être que je suis capable de les produire
de moi-même.
Moi donc à tout le moins ne suis-je pas quelque chose ? Mais j'ai déjà nié que j'eusse aucun
sens ni aucun corps.
J'hésite néanmoins, car que s'ensuit-il de là ? Suis-je tellement dépendant du corps et
des sens que je ne puisse être sans eux ? Mais je me suis persuadé qu'il n'y avait rien du tout dans le monde,
qu'il n'y avait aucun ciel, aucune terre, aucuns esprits, ni aucuns corps; ne me suis-je donc pas aussi
persuadé que je n'étais point ? Non certes, j'étais sans doute, si je me suis persuadé, ou seulement si j'ai
pensé quelque chose.
Mais il y a un je ne sais quel trompeur très puissant et très rusé, qui emploie toute son
industrie à me tromper toujours.
Il n'y a donc point de doute que je suis, s'il me trompe; et qu'il me trompe
tant qu'il voudra, il ne saurait jamais faire que je ne sois rien, tant que je penserai être quelque chose.
De
sorte qu'après y avoir bien pensé, et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et
tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la
prononce ou que je la conçois en mon esprit.
3 Transition.
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