La vérité est-elle donnée par l'expérience ou construite par l'esprit humain ?
Extrait du document
«
Introduction :
On entend par vérité, de façon simple, ce qui est le critère qui vrai et du faux, c'est-à-dire plus
spécifiquement la vérité-correspondance donc l'accord entre l'idée et la chose.
(Il y a aussi la vérité-cohérence
mais elle sera moins porteuse pour le sujet et elle est sujette à de nombreuses contradiction).
Par expérience, on
entend l'ensemble des vécus, et a un rapport à l'immédiateté et aux sens.
Et se demander s'il y a une donation par
l'expérience c'est supposer un mode passif d'accès à la vérité, tandis que la construction ainsi sur le côte actif de
l'esprit, la recherche de la vérité.
On saisit pleinement le sujet, on se situera volontairement dans le paradigme de la
science qui est le plus porteur de signification pour le sujet.
Autrement dit, le problème qui nous occupera ne sera
pas centré sur les vérités dans la pratique dans la mesure où de la formulation même du sujet, il pose en creux la
question de l'accès à la vérité.
L'enjeu est donc celui de la science dans son opposition entre empirisme et
rationalisme.
En effet, à travers l'alternative que propose le sujet on peut identifier les deux doctrines.
Ainsi, notre premier objet sera de déterminer la validité de chaque modèle épistémique et leur implication,
tout comme leurs limites ce qui sera l'objet de nos deux premières parties puisque si l'expérience en première analyse
peut apparaître suffisante pour déterminer la vérité, il apparaît tout de même possible de mettre en doute un tel
fondement de la vérité au nom du manque de certitude de l'expérience et de son rôle.
Mais à ce point, on se
trouverait avec autant de raison dans les deux cas, donc à une opposition contradictoire qui risquerait de nous
conduire à un scepticisme et c'est dès lors à ce moment qu'il faudra sans doute rechercher un dépassement de
cette aporie et éventuellement considérer le rôle complémentaire des deux critères (3ème partie).
I – Vérité et expérience, limite et insuffisance[1]
a) L'empirisme est cette philosophie générale qui repose sur l'idée que nos idée viennent de toute de la sensibilité
donc de l'expérience.
Et c'est bien ce que nous dit Hume dans son Enquête sur l'entendement humain, section 2 :
« Tous les matériaux de la pensée sont tirées de nos sens ».
Et pour
comprendre cela Hume nous en fournit un exemple paradigmatique avec le cas
d'un aveugle.
En effet, un aveugle ne peut former aucun de notion de
couleur ; un sourd aucun notion de son.
Cela semble prouver d'une
construction de l'esprit est incapable de rendre compte d'un ensemble de fait
en dehors de l'expérience.
b) De même que nos idées proviennent des sens, la connexion entre nos
idées ont pour seule origine l'observation répétée d'une conjonction régulière
entre des phénomènes.
Or cela exprime un rapport de causalité que l'on
pourrait supposer construit par l'esprit, et la recherche de la cause peut être
définie comme une des vocations de la science et la possibilité d'un accès à
la vérité.
En effet pour Hume dans son Enquête sur l'entendement humain,
la connaissance de la relation de causalité procède de l'expérience : « les
causes et les effets peuvent se découvrir non par la raison, mais par
l'expérience.
» et Hume ajoute « J'oserai affirmer, comme une proposition
générale qui n'admet pas d'exception, que la connaissance de cette relation
ne s'obtient, en aucun cas, par des raisonnements a priori : mais qu'elle naît
entièrement de l'expérience, quand nous trouvons que des objets particuliers
sont en conjonction constante l'un avec l'autre […] Personne n'imagine qu'on
ait jamais pu découvrir l'explosion de la poudre ou l'attraction de la pierre de
la pierre magnétique par des arguments a priori.
»
c) Ainsi, la vérité est bien donnée par l'expérience dans la pratique comme
dans les sciences et c'est bien la conclusion que l'on peut tirer de la section 4 de l'Enquête sur l'entendement
humain de Hume : « Toute les lois de la nature et toutes les opérations du corps sans exception se connaissent
seulement par expérience ».
Et cela est d'autant plus perceptible dans les sciences de la nature comme la botanique
qui semblent ne reposer que l'expérience.
Or même dans l'astronomie, l'expérience est encore source de la vérité
comme le précise Newton en définissant la loi de l'attraction, dans ses Principia, selon la formule célèbre « je ne
forge pas d'hypothèse », c'est-à-dire que la vérité n'est pas construite par l'esprit mais se est donnée par
l'expérience.
Transition :
Pourtant, il est intéressant de voir que la manière dont Newton proposera son modèle trouvera son adhésion et sa
formulation de manière déductive.
De plus s'il semble que la vérité puisse être donné à travers l'expérience, ce mode
de donation apparaît justement passif et bien loin du travail et de l'effort pour produire une science.
En effet,
penser que la découverte de la vérité est une question d'acuité de la perception paraît quelque peu naïf et cela
d'autant plus que les sens peuvent nous donner des informations contraire à ce qui doit être admis pour vrai et c'est
notamment sur ce point que Descartes peut nous permettre de voir les limites de la donation de la vérité par
l'expérience notamment en science, qui est pour nous ici le paradigme.
II – La vérité comme construction.
»
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