Aide en Philo

La vérité a-t-elle une origine ?

Extrait du document

« INTRODUCTION S'interroger sur l'origine de la vérité signifie que celle-ci vient de quelque part.

L'origine représente le lieu de provenance, la terre natale de la vérité ? Y a-t-il une origine de la vérité ? D'où vient la vérité ? Ce questionnement nous invite à nous demander si la vérité se donne à l'homme, si elle se dévoile ou si elle se construit.

Y –a-t-il un lieu d'où la vérité émergerait ? Si la vérité a une origine, cela signifie qu'il faudra la chercher en un lieu précis ? En ce cas il y aurait plusieurs vérités et donc plusieurs origines de la vérité ? PROPOSITION DE PLAN I L'âme, la terre natale de la vérité et des Idées 1 Texte Phédon, 66b-67a, traduction Dacier et Grou révisée par É.

Saisset (1873). SOCRATE.

— [...] Tant que nous aurons notre corps et que notre âme sera embourbée dans cette corruption, jamais nous ne posséderons l'objet de nos désirs, c'est-à-dire la vérité.

Car le corps nous oppose mille obstacles par la nécessité où nous sommes de l'entretenir, et avec cela les maladies qui surviennent troublent nos recherches.

D'ailleurs, il nous remplit d'amours, de désirs, de craintes, de mille imaginations et de toutes sortes de sottises, de manière qu'il n'y a rien de plus vrai que ce qu'on dit ordinairement : que le corps ne nous mène jamais à la sagesse.

Car qui est-ce qui fait naître les guerres, les séditions et les combats ? Ce n'est que le corps avec toutes ses passions.

En effet, toutes les guerres ne viennent que du désir d'amasser des richesses, et nous sommes forcés d'en amasser à cause du corps, pour servir, comme des esclaves, à ses besoins. Voilà pourquoi nous n'avons pas le loisir de penser à la philosophie; et le plus grand de nos maux encore, c'est que, lors même qu'il nous laisse quelque loisir et que nous nous mettons à méditer, il intervient tout d'un coup au milieu de nos recherches, nous embarrasse, nous trouble et nous empêche de discerner la vérité.

Il est donc démontré que si nous voulons savoir véritablement quelque chose, il faut que nous abandonnions le corps et que l'âme seule examine les objets qu'elle veut connaître.

C'est alors seulement que nous jouirons de la sagesse dont nous nous disons amoureux, c'est-à-dire après notre mort, et point du tout pendant cette vie. Et la raison même le dit; car s'il est impossible de rien connaître purement pendant que nous sommes avec le corps, il faut de deux choses l'une : ou que l'on ne connaisse jamais la vérité, ou qu'on la connaisse après la mort; parce qu'alors l'âme s'appartiendra elle-même, délivrée de ce fardeau, et point du tout auparavant. Pendant que nous serons dans cette vie, nous n'approcherons de la vérité qu'autant que nous nous éloignerons du corps, que nous renoncerons à tout commerce avec lui, si ce n'est pour la nécessité seule, que nous ne lui permettrons point de nous remplir de sa corruption naturelle, et que nous nous conserverons purs de toutes ses souillures jusqu'à ce que Dieu lui-même vienne nous délivrer.

Par ce moyen, libres et affranchis de la folie du corps, nous converserons, comme cela est vraisemblable, avec des hommes qui jouiront de la même liberté, et nous connaîtrons par nous-mêmes l'essence pure des choses, et peut-être la vérité n'est que cela. 2 Définition du Vrai et du Faux Texte Spinoza, Pensées métaphysiques (1663), 1er partie, chap.

VI, Gallimard, " La Pléiade ", trad.

R.

Caillois. « Pour comprendre ces deux choses, le Vrai et le Faux, nous commencerons par la signification de ces mots ; ce qui nous permettra de voir que ce ne sont que des dénominations extrinsèques des choses et qu'on ne peut les leur attribuer qu'en rhéteur.

Mais comme c'est le vulgaire qui a d'abord trouvé les mots que les philosophes emploient ensuite, il appartient à celui qui cherche la signification première d'un mot de se demander ce qu'il a d'abord signifié pour le vulgaire ; surtout en l'absence d'autres causes qu'on pourrait tirer de la nature du langage. La première signification de Vrai et de Faux semble avoir son origine dans les récits ; et l'on a dit vrai un récit, quand le fait raconté était réellement arrivé ; faux, quand le fait raconté n'était arrivé nulle part.

Plus tard, les philosophes ont employé le mot pour désigner l'accord d'une idée avec son objet ; ainsi, l'on appelle idée vraie celle qui montre une chose comme elle est en elle-même ; fausse, celle qui montre une chose autrement qu'elle n'est en réalité.

Les idées ne sont pas autre chose en effet que des récits ou des histoires de la nature dans l'esprit.

Et de là on en est venu à désigner de la même façon, par métaphore, des choses inertes ; ainsi, quand nous disons de l'or vrai ou de l'or faux, comme si l'or qui nous est présenté racontait quelque chose sur lui-même, ce qui est ou n'est pas en lui.

» 3 Transition L'âme est l'origine de la Vérité, c'est le lieu d'où elle émane.

De quelle définition de la vérité s'agit-il ici ? Comment comprendre l'idée d'une origine de la vérité ?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles