la vérité
Publié le 19/05/2024
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«
La vérité
Définition générale :
En générale, on définit la vérité soit comme un jugement
conforme à son objet, on l’appelle alors vérité-correspondance,
soit comme un jugement non contradictoire, et on l’appelle
vérité-cohérence.
Elle est donc la propriété d’une affirmation qui
s’accorde à la fois avec la réalité et avec elle- même.
Son
caractère universel la distingue de l’opinion qui est toujours
particulière.
D’un point de vue théorique, la vérité s’oppose à
l’erreur et à l’illusion.
Elle a aussi un sens pratique, la véracité,
qui désigne le fait de dire la vérité qui, dans ce cas s’oppose au
mensonge.
Nature de la vérité
Le problème de la vérité est au cœur de la réflexion humaine : la
science, la philosophie, la religion, la recherche.
Chacun de nous
nourrit le désir de connaître la vérité ultime qui nous révèle le
sens de l’existence, ce que nous sommes, notre origine et notre
fin.
Cependant, la vérité scientifique, la vérité mathématique, la
vérité affective, la vérité du corps, sont-elles de même nature ?
La vérité de l’objet
La vérité est entendue ici comme la correspondance entre le
jugement porté sur l’objet et l’objet lui-même.
C’est l’adéquation
ou la conformité de la pensée à la chose qui constitue la doctrine
de la vérité.
Les sophistes partaient du principe que l’homme est la mesure
de toutes choses, en d’autres termes l’opinion ou la croyance est
la mesure de la connaissance.
La vérité est relative à chacun.
Ainsi, toutes les opinions sont vraies.
Par conséquent, la
distinction entre le vrai et le faux disparaît.
L’idée même de vérité
perd toute signification puisqu’une opinion quelconque est aussi
vraie que l’opinion qui la contredit.
Platon : Socrate puis Platon vont s’opposer radicalement à ce
relativisme.
La philosophie n’est pas confrontation de croyances
ou d’opinions, il s’agit d’espérer une entente sur ce qui est vrai.
La vérité se trouve ainsi dans l’accord de nos connaissances avec
des réalités suprasensibles (au-delà des sens) que seule la raison
1
peut atteindre, et qui sont des idées que notre âme a
contemplées alors qu’elle n’était pas prisonnière d’un corps et
dont nous avons à nous souvenir grâce à un effet de réflexion qui
nous détourne du sensible et nous en délivre.
Le mythe de la caverne nous enseigne que cette vérité a un
caractère normatif c’est à dire que la participation au monde
intelligible et l’ascension vers lui constitue le seul modèle de vie
digne de l’homme.
(cf.
le mythe de la caverne, Platon)
2
Critique Pour le catholicisme comme pour le scientisme (courant
philosophique pour qui la science serait la seule voie d’accès à la
vérité), l’ensemble des connaissances objectives confirmées par
des méthodes de vérification définies ferait connaître à lui seul les
choses comme elles sont en réalité.
Or la science est un point de
vérité.
Dire la vérité c’est dire ce qui est, et mentir c’est dire ce
qui n’est pas.
Le vrai se trouve donc identifié à l’être.
Une pensée
vraie est une pensée qui correspond à une réalité objective
indépendante du sujet pensant.
Mais comment pouvions nous
dire qu’une idée ou une proposition correspond à la réalité ?
Comment le monde en soi nous serait-il accessible ? Puisque nous
ne saisissons le monde qu’à travers nos représentations ? La loi
scientifique serait-elle dans la nature ? Dans ces conditions, la
vérité ne suppose-t-elle pas une construction élaborée par le
sujet qu’est l’homme ?
Le critère de la vérité
L’évidence, Il importe au philosophe comme au savant de ne
pas confondre ce qui est vrai et ce qu’il croit vrai.
Selon
Descartes, on ne peut considérer une idée comme vraie que si à
son propos le doute est impossible.
Ne devra être admis pour vrai
par l’esprit que ce qui est indubitable, il faut prendre pour règles
de considérer comme faux tout ce qui n’est pas absolument
certain.
C’est cette démarche qui conduit Descartes à affirmer
que, lorsque je pense, ma conscience d’être celui qui pense,
constitue une première vérité.
Ayant ainsi rencontré une première
fois l’évidence absolue (cogito) nous disposons désormais d’un
modèle auquel nous pouvons comparer toutes les autres
connaissances.
Nous pouvons adopter comme critère de l’idée
vraie « la clarté et la distinction » c’est à dire le fait pour une idée
d’être manifestée, clairement présente à l’esprit attentif, l’esprit
de celui qui le pense, tout en n’étant pas confondue avec une
autre.
Donc pour Descartes seules les idées qui s’imposent à
l’esprit comme évidentes doivent être tenues pour vraies.
Critique : Certes, la certitude cartésienne constitue un moment
historique remarquable dans la compréhension que l’homme
élabore progressivement de l’idée de vérité.
On commence à
comprendre que la vérité n’est pas relative à l’être mais que le
sujet participe à la construction de la vérité.
Les vérités
3
objectives s’imposent rarement comme des évidences, elles
provoquent
d’abord
le
scandale
comme
par
exemple
l’héliocentrisme (soleil centre de l’univers) d’où la problématique
suivante : Le critère est-il suffisant ?
La vérité du sujet
Le criticisme, le relativisme Kantien : C’est le sujet
connaissant et non l’objet de connaissance qui est la véritable
origine du savoir.
Kant s’interroge sur les conditions de
possibilités de la connaissance c’est à dire sur les moyens dont
dispose la raison et par conséquent sur les limites de la raison.
Il
distingua ainsi deux domaines : une réalité accessible dans la
sphère de l’expérience humaine formée de phénomènes, et une
réalité d’un ordre inaccessible : noumène.
La
Connaissance est le fruit de l’alliance entre théorie et expérience,
c’est à dire que l’esprit prend connaissance de la réalité
phénoménale par des formes à priori, universelles qu’il dépose en
elle.
Aussi, une idée sera vraie quand elle rendra compte des
phénomènes de façon satisfaisante.
L’idée vraie est donc celle qui
tend à être universelle.
Critique : Le critère proposé par Kant semble être davantage celui
du non fausseté que celui de la vérité.
Mais n’est-il pas vrai que
l’épistémologie du XXème siècle conçoit la vérité comme erreur
rectifiée ?
Le pragmatisme : Les théories ont des applications.
Par
conséquent, on peut considérer que le critère de la vérité est
fourni par le succès pratique.
La vérité est opératrice.
L’idée vraie
est l’idée utile selon James.
En d’autres termes, l’intelligence n’a
pas pour fin de nous faire connaître la réalité mais de nous
permettre d’agir sur elle.
Une proposition scientifique comme « la
chaleur dilate les corps » n’est vraie qu’en tant qu’elle permet de
prévoir un évènement et de préparer éventuellement une action à
l’égard de cet évènement.
En effet, la vérité est un évènement
qui se produit pour une idée : elle devient vraie si elle est rendue
vraie par certains faits.
La vérité d’une idée se ramène à un
ensemble d’opérations concrètes.
Ainsi, la vérité n’est plus un
principe absolu et éternel inscrit dans la réalité.
( réf.
Manuel,
p.457 , texte de W.
James)
4
Critique : Certes, cette conception ne manque pas d’intérêt mais
n’est-il pas difficile de réduire la vérité à l’efficacité ?
En effet, l’efficacité pratiquée peut reposer sur une croyance non
fondée par exemple, un malade peut guérir en croyant à
l’efficacité d’une substance alors même que celle-ci est en réalité
inefficace.
C’est la croyance et non la vérité qui a fait apparaître
l’efficacité.
La phénoménologie : la vérité du vécu
L’homme a un savoir immédiat des choses, une connaissance de
la réalité comme expérience immédiate et du monde vécu qui
possède lui aussi une légitimité.
Le vécu de la perception a un
sens et une vérité qui sont le vécu de sa conscience et celui du
corps.
Le savoir affectif qui se donne par le vécu de nos
souffrances, de nos joies, de nos douleurs et de nos plaisirs ne
saurait être réductible au savoir scientifique.
Il y a savoir et vérité
d’un réel non objectif
5
et non scientifique, cette connaissance immédiate et antérieure à
la science.
Si la dernière est liée à l’action sur le réel extérieur, la
première est essentielle pour l’homme car elle concerne le sens
de son vécu et son être.
S’il existe une vérité objective et
universelle dont se préoccupe la science, il n’empêche qu’il existe
aussi une vérité subjective qui est vérité de soi-même, sans que
l’on mette dans son existence personnelle.
La vérité et la cohérence
Dans les systèmes logico - mathématiques, la vérité n’est pas
définie en termes de correspondance d’une proposition avec un
fait.
Elle n’est pas comprise non plus comme l’authenticité de la
vie intérieure.
Elle est comprise comme cohérence d’une
proposition avec d’autres propositions.
Qu’elle soit considérée ou
non comme vraie, dépend exclusivement de son accord ou de sa
contradiction avec celles-ci.
La vérité des propositions est
fondamentalement dépendante de leur enchaînement logique.
Les
propositions constituent alors un système logiquement consistant,
c’est le cas des systèmes philosophiques de Hegel et de
Spinoza.
Critique : Cette vérité cohérente se fonde sur le caractère à priori
sur le raisonnement de la logique et des mathématiques.
Mais
cette définition de la vérité est-elle généralisable ?
En science expérimentale,....
»
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