La vengeance peut-elle être légitime ?
Extrait du document
«
L'homme est un être raisonnable et complexe fait de telle sorte que bon nombre des sentiments qu'il ressent
s'opposent dans leur moralité.
Il peut aussi bien éprouver de l'amour, de la joie, de l'affection, de la colère, de la
rancoeur ou de la haine.
Il y a dans cette âme complexe une partie plus « sombre » qui, exploitée, peut le pousser à
commettre des actes horribles et irréparables et la société actuelle est le décor, et la preuve parfaite d'une violence
quotidienne et souvent vengeresse.
La vengeance est un sentiment qui pousse un homme à vouloir affliger à l'autre
ce que celui-ci lui a affligé et, bien souvent, elle lui fait perdre son objectivité et sa raison.
Alors l'homme peut-il
prendre le droit de se venger ? Dans quels cas ? Y a-t-il un point où la vengeance peut-être « tolérable » ? Ou bien
la morale et la vertu empêchent-elles la vengeance de manière catégorique ?
Nous verrons d'abord en quoi la morale interdit l'acte de vengeance, pour ensuite nous intéresser justement à la
moralité pour voir si elle est suffisante pour ne pas céder à celle-ci.
Ethiquement, moralement, la vengeance est un acte immoral et mauvais.
Il ôte à l'homme sa raison et le
remet à l'état instinctivement primitif.
Selon la religion, la vengeance est un pêché.
En effet, se venger, quelle que
soit la vengeance c'est porter atteinte à autrui, en retour à un mal que cette personne aurait causé.
En cela, elle
s'oppose au respect de son prochain.
C'est un acte, qui, loin d'être moral, peut détruire l'autre de manière délibérée.
De plus, même si la vengeance soulage un ressentiment destructeur pour la personne qui désire se venger, elle
s'oppose également à la notion primordiale du pardon et du salut, prépondérante dans la religion chrétienne
notamment.
En effet, dans la Bible, Jésus Christ lui-même donne une véritable leçon de pardon au moment de sa
crucifixion entre autres.
Les prières également nous demandent de pardonner l'autre pour ses fautes : « pardonnenous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés ».
Le pardon entraînerait le repos de
l'esprit, tandis que, au contraire, la vengeance serait la conséquence d'une âme encore profondément tourmentée.
La vengeance n'est également pas morale, car infliger à l'autre ce qu'il nous a infligé, c'est lui infliger ce qu'on lui
reprochait de nous avoir infligé, devenir comme lui, blesser, faire du mal, comme lui avait fait.
Il n'y a donc ni sens ni
moralité dans cet acte.
Enfin, le désir de vengeance peut entraîner l'homme dans un cercle vicieux, car celui-ci veut faire justice par luimême et ainsi il peut augmenter son ressentiment même après l'acte vengeur.
Il n'obéit à aucune autre loi que celle
du Talion : « oeil pour oeil, dent pour dent ».
A l'image des familles stéréotypées corses, où, pour chaque membre
d'une famille assassiné, un membre de la famille responsable sera tué en échange.
Cependant, malgré l'immoralité de l'acte, on est témoin dans la société actuelle de nombreuses
manifestations d'actes vengeurs.
Pourquoi ? On en vient alors à s'interroger sur la moralité de l'homme.
Le désir de
vengeance malgré son côté éthiquement incorrect, est un sentiment que chaque homme a déjà ressenti dans sa
vie, parce qu'il a été blessé par quelqu'un.
Si certaines personnes savent canaliser leurs passions ardentes et leur
désir vengeur, ce n'est pas le cas de tout le monde.
Il est vrai que la vengeance peut soulager une ranc?ur, un
ressentiment, mais la fait-elle de manière définitive ? Nous sommes face à un acte absurde, d'un geste pourtant
humain et malheureusement pas assez rare..
»
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