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La valeur d'un bien est-elle déterminée par le travail qui le produit ?

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« Vocabulaire: PRODUIT: cad le résultat de diverses opérations, de diverses causes qui se sont enchaînées. VALEUR: Du latin valor, « mérite », « qualités ». (1) P ropriété de ce qui est jugé désirable ou utile (exemple : la valeur de l'expérience).

(2) En morale, norme ou idéal orientant nos choix et nos actions (exemple : le bien, la justice, l'égalité).

(3) En économie politique, on distingue la valeur d'usage d'un objet, qui est relative au degré d'utilité que chacun lui attribue, et sa valeur d'échange (son prix), qui résulte du rapport de l'offre et de la demande. DÉTERMINISME : Relation nécessaire entre une cause et son effet.

C omme doctrine, c'est l'affirmation qu'aucune réalité n'échappe à cette relation, que tout est déterminé ou conditionné par des causes.

C onséquences: 1) Le déterminisme permet la connaissance scientifique des phénomènes, qui peuvent être reliés par des lois, c'est-à-dire par des relations de causalité constantes et universelles (nécessaires). 2) Dès lors, la connaissance des causes permet la prévision des effets, donc l'action.

En permettant d'agir sur les causes, la connaissance du déterminisme permet de maîtriser la nature: c'est là le rôle de la technique. «Pour le physicien, il y a déterminisme lorsque la connaissance d'un certain nombre de faits observés, à l'instant présent ou aux instants antérieurs, jointe à la connaissance de certaines lois de la nature, lui permet de prévoir rigoureusement que tel ou tel phénomène observable aura lieu à telle époque postérieure.» (Louis de Broglie, physicien). BIEN: C e qui est avantageux ou utile à une fin donnée. C e qui possède une valeur morale, ce qui est juste, honnête, louable. Souverain Bien : norme suprême de l'ordre éthique, que l'homme poursuit en vue de lui-même, et non en vue d'obtenir un autre bien. En économie, toute chose qui possède une valeur d'échange et qui est susceptible d'appropriation (exemple : biens de consommation). TRAVAIL: Du latin populaire tripalium, «machine à trois pieux » destinée à immobiliser les chevaux pour les ferrer, d'où « instrument de torture ». Toute activité visant à la production d'une oeuvre utile.

Spécialement, ensemble des activités accomplies par l'homme pour produire des biens et des services en contrepartie desquels il est rémunéré. • Le travail est souvent associe a la peine et a la souffrance.

Dans la Bible d'ailleurs, Dieu punit le premier péché en chassant A dam du jardin d'Eden et en l'obligeant à cultiver désormais une terre stérile : « T u gagneras ton pain à la sueur de ton front ».

• Pour Marx, le travail humain contribue à transformer l'homme tout autant que la nature.

En effet, contrairement à l'animal, qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser.

« C e qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, écrit Marx, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche.

» • Le travail salarié constitue, selon Nietzsche, « la meilleure des polices » : « il tient chacun en bride et s'entend à entraver puissamment le développement de la raison, des désirs, du goût de l'indépendance ». O n le sait, notre monde moderne se caractérise par le développement technique inouï auquel nous serions condamnés.

La technique semble du reste tellement imbriquée dans toutes nos activités, qu'elle paraît à la fois omniprésente et difficile à saisir, à isoler, spectaculaire et invisible.

Son aspect le plus frappant réside dans les machines, qui en sont la manifestation constante.

M ais le règne de la technique ne se limite nullement à la seule utilisation de machines et s'exerce dans bien d'autres domaines : en tant que procédure et savoir-faire.

A utre paradoxe : la technique est à la fois ce que nous utilisons et ce qui nous utilise, le symbole de la maîtrise comme de la soumission, de la liberté et de la servitude.

C ela non seulement parce que la technique contraint les corps, puisque en somme elle est une force, mais aussi, et peut-être davantage encore, parce que notre esprit, nos pensées, nos désirs sont suscités ou commandés par elle.

La facilité dans la vie et le travail, justification essentielle et atout majeur de la technique, ne nous prive-t-elle pas, par exemple, de l'effort essentiel à la constitution de notre être ? Tout travail s'applique à la transformation d'un donné, qu'il soit naturel ou artificiel, c'est pourquoi il est souvent défini comme une activité productive.

La notion de production semble toutefois réductrice, car bien des activités y échappent sans qu'on puisse si facilement les exclure de la sphère du travail, pour en faire des jeux ou des loisirs, par exemple la création artistique.

L'enseignement ou l'industrie du service en général posent un problème semblable.

La technique nous renvoie également à la sphère de la production, où l'élément intellectuel semble prendre une place variable.

Il a peut-être plus d'importance aujourd'hui, dans la mesure où techniques et sciences semblent devenir indissociables, mais de multiples tâches sont encore dotées d'un caractère répétitif et peu créatif.

En ce sens, sciences et techniques peuvent se distinguer, dans leur fonctionnement, leur nature et leur genèse.

Néanmoins, à travers leur développement, l'homme explore un nouveau rapport avec la nature et sa possible transformation, et sur ce plan technique et travail sont solidaires.

La technique, moyen d'action, volontiers conquérante, dominatrice, plus efficace que jamais, apparaît aussi comme une source de dangers et de risques, suscite des suspicions, plus ou moins bien fondées, en tant que symbole d'une volonté de puissance qui inquiète.

L'homme contemporain se voit donc confronté à des enjeux inédits et conséquents. O n peut hésiter quand se pose la question de savoir si le développement technique est un facteur de libération ou d'asservissement, d'aliénation pour l'homme.

La technique opère une mise en ordre, une organisation d'un monde accordé à l'homme, si bien que son rôle ne peut être négligé dans la réalité sociale.

Elle s'accompagne, par exemple, d'une division du travail, aux conséquences sociales importantes, dont on ne sait s'il faut y voir liberté ou servitude.

Si elle engendre de fait une solidarité entre les hommes, la complexité de la technique cantonne chacun à un aspect réduit des processus, tant au travail que dans le quotidien, risquant ainsi d'éloigner l'immense majorité des citoyens des lieux de décision, abandonnés aux experts ou aux puissants.

On constate aussi que le progrès technique apparaît de plus en plus comme une puissance indépendante, dont la maîtrise ou le contrôle nous échappent, ou semblent largement illusoires, ce qui constitue une menace pour l'homme s'il voulait se définir comme un sujet autonome, producteur libre de sa propre histoire.

Subjectivement, nous vivons souvent le progrès technique sur le mode d'un désir, de consommation en particulier, qui reste pris à son propre piège et incapable de se séparer de l'objet qui le fascine.

P ouvons-nous interrompre ce progrès, le ralentir ou revenir en arrière ? Rien n'est moins certain. Surtout dans un contexte général où la technique est un des instruments premiers de la rentabilité économique et du pouvoir. On ne peut voir dans le travail une activité qui serait séparée et isolable d'un contexte social précis dans lequel il s'effectue, cette constatation valant aussi bien pour ses produits que pour les conditions dans lesquelles il s'effectue.

On constate de nos jours un affaiblissement de la valeur sociale et économique du travail, qui ne semble pas tellement provenir d'une dégénérescence qui lui serait propre, comme s'il avait perdu toute utilité, mais plutôt du modèle de civilisation, de la culture moderne, en particulier la domination inconditionnelle, le règne de l'argent, dont on ne sait s'il faut y voir une cause ou un symptôme.

A insi la justice sociale, qui présuppose de garantir une certaine égalité d'opportunités et de moyen d'existence, se confronte aux questions de rentabilité, principalement des entreprises.

L e s coûts de production eux-mêmes s e heurtent aux « réalités » du marché.

L e s salariés s'opposent directement aux machines susceptibles de les remplacer.

Le développement de la technique semble parfois assigné à la réalisation d'objectifs trop particuliers pour rencontrer une adhésion universelle.

Des hommes en exploitent d'autres.

L'homme accroît son pouvoir sur la nature, souvent sans souci autre que ses propres désirs et volontés.

Sont-ce là la destinée humaine, une erreur de la nature, ou des problèmes temporaires de croissance ?. »

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