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La thèse du libre arbitre est-elle indispensable à la morale?

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« Deux opinions en présence. 1° Pas de moralité sans liberté.

« Tu dois, donc tu peux.

» (Kant.) Sentiment de l'obligation, responsabilité, satisfaction morale et remords, choses inexplicables dans l'hypothèse déterministe.

Cette hypothèse, en outre, légitime le mal, en tant que nécessaire. « Tu dois donc tu peux ».

Kant Définition des termes du sujet Cette brève citation de Kant, à la formulation orale et concentrée, s'axe sur deux verbes : devoir et pouvoir.

Devoir, c'est être obligé de faire quelque chose, que ce soit par une contrainte extérieure (on me donne tel ordre) ou par une contrainte intérieure, et alors c'est la morale, et, plus précisément, la moralité, qui entre en jeu.

Pouvoir, c'est être capable de, ou être autorisé à faire quelque chose. Kant pose un rapport de cause à conséquence assez surprenant entre ces deux verbes : le pouvoir faire découlerait du devoir faire.

Or cela pose problème : ce n'est pas parce que l'on doit faire quelque chose que les conditions de possibilité de la réalisation de ce devoir sont réunies.

Il ne faut alors peut-être pas prendre cette citation comme posant des conditions de possibilité, mais comme affirmant un primat absolu du devoir sur tout autre type de motivation de nos actes, et alors l'enjeu du sujet est moral. Proposition de plan I. Explication de la citation Cette première partie doit dégager toutes les implications de la position kantienne, et notamment examiner la pertinence de l'idée kantienne de l'existence d'une ‘conscience morale' (cf.

texte) : il faudra expliquer comment Kant pose cette conscience morale, et non les conditions d'existence concrètes du monde, au principe de nos actions.

Il faut comprendre la citation de Kant non comme un constat, mais comme une exhortation à nous comporter moralement, en nous référant uniquement à notre devoir. Kant « Tout homme a une conscience et se trouve observé, menacé, de manière générale tenu en respect (respect lié à la crainte) par un juge intérieur et cette puissance qui veille en lui sur les lois n'est pas quelque chose de forgé (arbitrairement) par lui-même, mais elle est inhérente à son être.

Elle le suit comme son ombre quand il pense lui échapper.

ll peut sans doute par des plaisirs ou des distractions s'étourdir ou s'endormir, mais il ne saurait éviter parfois de revenir à soi ou de se réveiller, dès lors qu'il en perçoit la voix terrible.

II est bien possible à l'homme de tomber dans la plus extrême abjection où il ne se soucie plus de cette voix, mais il ne peut jamais éviter de l'entendre. Cette disposition intellectuelle originaire et (puisqu'elle est la représentation du devoir) morale, qu'on appelle conscience, a en elle-même ceci de particulier, que bien que l'homme n'y ait affaire qu'avec lui-même, il se voit cependant contraint par sa raison d'agir comme sur l'ordre d'une autre personne.

Car le débat dont il est ici question est celui d'une cause judiciaire (causa) devant un tribunal.

Concevoir celui qui est accusé par sa conscience comme ne faisant qu'une seule et même personne avec le juge, est une manière absurde de se représenter le tribunal; car s'il en était ainsi l'accusateur perdrait toujours.

C'est pourquoi pour ne pas être en contradiction avec elle-même la conscience humaine en tous ses devoirs doit concevoir un autre (comme l'homme en général) qu'elle-même comme juge de ses actions.

Cet autre peut être maintenant une personne réelle ou seulement une personne idéale que la raison se donne à elle même.

» II. Examen et critique du présupposé de la morale absolue On peut opposer à l'absolutisme de la citation de Kant une perspective relativiste qui n'envisage pas le comportement moral indépendamment de ses conditions de possibilité concrètes, et qui peut aller jusqu'à faire de la morale une chose totalement contingente. Nietzsche, Humain trop humain « Morale et moral.

Être moral, avoir des moeurs, avoir de la vertu, cela veut dire pratiquer l'obéissance envers une loi et une tradition fondées depuis longtemps.

Que l'on s'y soumette avec peine ou de bon coeur, c'est là chose indifférente ; il suffit qu'on le fasse.

On appelle « bon » celui qui par nature, à la suite d'une longue hérédité, donc facilement et volontiers, agit conformément à la morale, quelle qu'elle soit (par exemple se venger ; si se venger fait partie, comme chez les anciens Grecs, des bonnes moeurs).

On l'appelle bon parce qu'il est bon « à quelque chose » ; or, comme la bienveillance, la pitié et les autres sentiments semblables finissent, avec le changement des. »

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