La théorie de l'inconscient est-elle une hypothèse ou une certitude ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
HYPOTHÈSE: Proposition posée pour opérer un ensemble de déductions.
Exister / Existence:
* Exister: qualifie le fait d'appartenir à un ordre quelconque de réalité même abstrait.
Être réellement, constituer une
partie du monde sensible.
* Existence: Par opposition à néant: le fait d'être ou d'exister.
Par opposition à essence: mode d'être de l'homme,
en tant qu'il ne se laisse enfermer dans aucune essence ou nature déterminée.
CERTAIN / CERTITUDE: 1.
— Un jugement est dit certain lorsqu'il est tenu pour vrai et qu'on ne peut songer à le
nier.
2.
— En calcul des probabilités, l'événement certain est celui dont le complémentaire a une probabilité nulle.
3.
— Certitude : état d'esprit de celui qui tient un jugement pour certain ; par ext., désigne ce jugement (opinion,
croyance).
4.
— Certitude morale : au XVIIe siècle, certitude suffisante pour qu'on ne puisse douter de ce sur quoi
elle porte sans qu'on exclue qu'absolument ce puisse être faux (cf.
DESCARTES) ; c'est une certitude que
n'accompagne pas l'évidence de raison.
INCONSCIENT
Du préfixe privatif in- et de -conscient, d'où « qui n'est pas conscient ».
a) Adjectif : ce qui est dépourvu de conscience.
b) Ce qu'on ressent ou perçoit sans en prendre conscience (cf.
les
« petites perceptions » de Leibniz).
Nom : chez Freud, l'inconscient est fait de tous les contenus psychiques
(pulsions, désirs, souvenirs) qui sont refoulés hors de la conscience, et qui demeurent cependant actifs.
c)
Inconscient collectif : désigne, chez Jung, l'ensemble des images et motifs qui symbolisent les instincts
fondamentaux de l'homme.
• La psychanalyse freudienne accorde une grande importance à l'étude des rêves, des lapsus et des actes
manqués, qu'elle considère comme des manifestations travesties de l'inconscient.
• Certains philosophes nient
l'existence de l'inconscient.
Alain, par exemple, y voit une dangereuse valorisation de nos pulsions et de nos
instincts, tandis que Sartre lui substitue la notion de mauvaise foi.
Introduction :
Le concept d'inconscient a été théorisé au début du XXème siècle par S.
Freud, fondateur de la psychanalyse, qui s'origine justement dans l'existence
de l'inconscient.
Freud se pose donc en « découvreur » de l'inconscient, et
pour lui son existence ne fait aucun doute.
Avant lui, certains philosophes de
la perception, tel J.
Locke, avaient remarqué que nous pouvons être
inconscient de certaines choses, que nous percevons cependant sans y être
attentif.
L'inconscient ne semble certes pas inventé de toute pièce, et la
psychanalyse issue de Freud a prouvé grandement sa réussite.
Pourtant,
l'inconscient, parce qu'il est par définition un mystère, ne pourrait-il pas être
qu'une abstraction conceptuelle dont l'effectivité ne serait qu'hypothétique ?
L'existence de l'inconscient est-elle une hypothèse ou une certitude ?
1ère partie : Seule la conscience est certitude.
- Si l'inconscient par définition échappe à la conscience, s'il est
nécessairement caché, masqué, dérobé à la conscience thétique,
positionnelle d'objet, il ne peut être qu'une hypothèse commode pour la
conscience, purement théorique sans qu'on puisse affirmer que quelque chose
de réel correspond effectivement à cette idée.
- L'expérience cartésienne du cogito l'a prouvé, la première certitude qui nous
permet d'en acquérir d'autres est la certitude de notre conscience réflexive.
Alors que l'on pourrait douter de toutes
les autres existences, des choses qui nous entourent et de notre corps lui-même, qui ne pourraient être que des
apparences trompeuses, Descartes affirme en effet qu'on ne peut pourtant de douter de notre propre existence
d'être pensant.
Je pense, donc j'existe, est l'affirmation de notre pensée réflexive, de notre pensée de nous-même
en train de penser, autrement dit de nous-même.
Il s'ensuit que le premier principe, nommé cogito par Descartes,
n'est autre que notre conscience, et que toutes les autres certitudes ne vont découler que cette prémisse.
Pour
Descartes, l'entendement humain est donc capable d'acquérir des certitudes sur l'existence des choses, car il est
capable de conceptualiser, d'opérer un raisonnement sur ce qu'il perçoit.
Partant, comment, l'inconscient, c'est-àdire, ce qui n'est pas dans la conscience, pourrait-il relever d'une évaluation de la part de l'entendement qui
certifierait ou non de son existence ? Ce qui ne parvient pas à la conscience n'est pas intelligible, il est invisible,
inexistant pour la pensée qui ne peut alors en aucun cas démontrer son existence.
- En outre, la pensée cartésienne nous invite à penser que si on ne peut acquérir de certitude sur l'existence de
l'inconscient, en outre on ne peut même pas en émettre l'hypothèse.
En effet, pour Descartes, on ne peut imaginer
des choses qui n'ont jamais été mise en notre esprit, c'est-à-dire que ce qui n'est pas conscient est inaccessible et
inconcevable.
Son exemple est celui de l'infini, qui pour lui témoigne de l'existence de Dieu puisqu'il faut
nécessairement qu'il existe un être infini qui ait mis en notre esprit l'idée même d'infini, puisque nous ne connaissons
pas l'infini de l'extérieur.
De même, on pourrait dire qu'il est inconcevable d'imaginer un inconscient, même de.
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