La technique réalise-t-elle notre humanité ?

« DM n° 3 de philo sur la technique Si nous venions un jour à rencontrer une population extra-terrestre évoluée, la première chose qui nous viendrait à l’esprit de faire, qui sonnerait comme un besoin urgent (après avoir trouvé un moyen de communication), serait de leur donner une définition, du moins une représentation, de l’humanité ; c’est d’ailleurs le but du Voyager Golden Record lancé en 1977 dans l’espace et se baladant bien au-delà des frontières du Système Solaire à l’heure actuelle. La question de la définition de l’Humanité est donc une réelle problématique, même pour les astrophysiciens les plus savants de l’histoire de cette dite humanité. Peut-on définir l’Homme par l’espèce biologique qu’est Homo Sapiens ? Faut-il aller plus loin ? Peut-être est-ce justement la capacité d’envoyer des sondes telles que Voyager 1 des millions de kilomètres au dessus de nos têtes qui font de l’humanité ce qu’elle est ? Peut-être est-ce la technique qui nous a permis de prendre les photographies, de créer les morceaux de musique, ou d’enregistrer les battements de cœur que l’on peut trouver sur le Voyager Golden Record qui font que nous sommes l’humanité, et que nous nous réalisons à part entière en s’opposant aux autres espèces ? Alors, la technique est-elle un moyen de réaliser notre humanité ? Il faut déjà voir pour cela qu’est-ce que la technique : on pourrait la définir par la production (nécessitant d’abord un certain travail sur la nature) par un être humain d’un objet autre que lui, un objet technique donc.

La technique s’oppose à la morale, dans le sens où l’homme moral se réalise par sa conduite, comment il agit, et non pas par ce qu’il produit ; elle s’oppose au hasard car la technique est un savoir-faire, qui, dans une sorte de dialectique, se place en opposition à la méthode empirique et hasardeuse, il n’y a pas de chance ou de hasard dans la technique : on sait ce que l’on fait, pourquoi on le fait, et pourquoi ça va marcher ; enfin elle s’oppose à la nature car on agit sur elle et que l’on détruit son cycle et son fonctionnement naturel en la modifiant avec les objets. L’humanité peut de son côté se définir simplement par l’espèce Homo Sapiens, ou bien par une vertu de générosité, abnégation et conscience de soi et des autres, une valeur dont nous devrions tous montrer l’exemple, et que nous exploitons lorsque l’on demande à quelqu’un que l’on trouve un peu trop cruel de « faire preuve d’humanité », enfin l’humanité pourrait être la nature de l’être humain, qui se définit par la civilisation, la culture, en opposition à la nature. Un moyen est avant tout un outil, une façon de faire quelque chose, de la réaliser, il se distingue du but et est amoral, le moyen prend la couleur morale du but final : une lame peut tuer comme sauver des vies mais reste une lame. Pour finir ces définitions, l’acte de réaliser peut désigner soit le fait de produire un objet matériel, soit de prendre conscience de quelque chose qui était déjà vrai, ou de faire en sorte qu’une chose affirme sa réalité et son existence. Pour répondre à la question nous allons tout d’abord nous pencher sur le lien entre la technique et la nature humaine au sens de la civilisation et plus concrètement de l’espèce Homo Sapiens, puis nous allons voir pourquoi la technique ne colle pas à la définition de l’humanité en tant que valeur, et enfin nous essayerons de voir la technique non pas comme un moyen ou une réalisation de l’humanité, mais comme une partie intrinsèque d’elle-même, un moteur qui la fait perpétuellement avancer. Tout d’abord, on peut commencer par regarder le monde et se demander ce qui nous différencie des autres animaux, des arbres et des cailloux.

Qu’est ce qui nous différencie seulement des grands singes, nos plus proches cousins ? La réponse saute aux yeux, les humains habitent dans des maisons, conduisent des voitures et tapotent sur des claviers d’ordinateurs, et sont les seuls à le faire.. »