La technique, privilège de l'homme
Extrait du document
«
Termes du sujet:
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme
sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ».
Ce
serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature l'aurait pourvu
du langage.
TECHNIQUE
Tout ensemble de procédés pour produire un résultat utile.
La technique moderne s'appuie sur la science; mais elle s'en
distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on
souhaite qui soit — qui n'est pas.
La technique peut se définir comme un vouloir, incarné en un pouvoir par l'intermédiaire
d'un savoir.
Comme adjectif: par opposition à esthétique, qui concerne des procédés susceptibles d'être développés et transmis, et
non des dons ou capacités innées.
Descartes a montré que par la technique, l'homme devient comme « maître et
possesseur de la nature ».
Il faut d'ailleurs noter que les différents de l'histoire de
l'humanité sont distingués par les évolutions de la technique qui marquent la place
de l'homme dans la nature à ce moment là.
La grande révolution serait la révolution
culture-élevage, où l'homme commence à se substituer à la nature créatrice : il l'imite
et la transforme.
L'élevage et la culture nécessitent une connexion réglée de
techniques diverses qui réclament une organisation sociale et qui entrainent une
division des taches.
On voit donc que l'homme, par la technique, humanise la nature
mais également que celles-ci accompagnent les progrès de la science.
Mais là où
Descartes ne fait que comparer l'homme à un maître pour la nature, un projet dit
techniciste marque l'histoire de l'Occident, justement autour de cette notion de
progrès.
On peut parler d'épopée technique, de quête effrénée de la maîtrise et de
la puissance, à la fois de la maîtrise de la vie et de la puissance de la matière.
L'aventure prométhéenne de la technique depuis Descartes se donne libre cours.
L'homme est lancé dans une course à la puissance, dans la domination et même
l'asservissement de la nature.
La science délivre le savoir, la technique offre le
pouvoir, savoir et pouvoir se conjuguent dans un vouloir qui sera celui de la maîtrise
de la Nature.
Ce vouloir apparaît sous nos yeux objectivé dans l'omniprésence des
objets techniques et des machines, comme la libération d'une formidable volonté de
puissance sur la Nature.
Ce n'est plus ce qu'entrevoyait Descartes, un vouloir
modéré et sage qui ne cherchait que « l'invention d'une infinité d'artifice, qui feraient
qu'on jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s'y trouvent, mais principalement
aussi pour la santé, laquelle est sans doute le premier bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie ».
Il faut
même dire qu'il y a un empire de la technique, puisque celle-ci est imbriquée dans le champ économique et industriel et
s'étend ainsi, à quasiment tous les domaines de la vie.
Il n'est plus beaucoup de lieux où l'homme n'a pas encore été et où
il n'a pas cherché à imprimer sa marque.
La technique nous permet non seulement de nous faire une place dans la nature
mais aussi de l'absorber dans le monde culturel.
Le pouvoir de fabriquer
• La technique est le propre de l'homme qui invente et produit ce que la nature n'a pas fourni (cf.
Platon, le Protagoras).
Le
travail humain est donc un prolongement de ce que produit la nature puisqu'il transforme le donné.
• L'homme fabrique et produit ainsi un milieu technique.
Dans la fabrication, c'est la raison qui agit et non les instincts, à la
différence des animaux.
Ce qui distingue la maison de l'architecte de la toile de l'araignée, remarquera Marx, c'est que
l'architecte construit la maison d'abord avec sa tête et dans sa tête.
Les limites de ce pouvoir
L'homme, qui a acquis la technique, regarde le monde différemment, non plus en tant qu'un tout dont il est une partie,
mais en tant que donnée qu'il peut transformer, exploiter à sa guise.
Se pose alors le problème de la place de l'homme
dans l'univers .
• Si l'homme est une partie du tout de l'univers, cela signifie que toucher à l'ordre de l'univers c'est transformer aussi
l'homme, et donc transgresser les lois de l'univers.
Cette vision est divine, mystique.
Ainsi, à Rome, on considérait que
construire un pont, c'était transgresser l'ordre naturel des choses, l'équilibre universel établi par les dieux.
Ce sacrilège
demandait réparation: le maître de la religion avait pour mission de conjurer la menace divine.
Ainsi pendant longtemps, la
religion fut liée à la technique, à un ensemble de savoir-faire, de rites.
• Si l'homme occupe dans l'univers une place privilégiée, s'il est à la fois une partie de l'univers et un sujet autonome
capable d'analyser l'univers, alors on peut croire qu'il est capable de transformer le monde sans transgresser la nature
humaine.
Cette vision, née au XVlle siècle, est scientifique.
Aujourd'hui, la technique démontre qu'exploiter l'univers n'est pas sans danger pour l'homme qui ne maîtrise pas
réellement les techniques (nucléaire, génétique...)..
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