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La technique permet-elle de résoudre les problèmes politiques ?

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« Il s'agit ici de s'interroger sur les rapports entre la technique et la politique.

Est-ce que la technique peut aider à résoudre les problèmes politiques ? On peut noter que le sujet est assez exclusif dans sa formulation : il ne s'agit pas de "quelques problèmes politiques", ni de "certains problèmes politiques" mais des problèmes politiques en général.

Or, on a plutôt tendance à séparer la politique et la technique.

La technique résout des problème pratiques, elle facilite le travail, elle apporte le progrès.

Mais est-elle en mesure d'apporter des solutions aux questions politiques ? Peut-elle par exemple, réaliser la justice sociale ? Peut-elle parvenir à faire en sorte que la société soit plus équitable ? Peut-elle améliorer le fonctionnement des institutions ? Si la technique peut faire évoluer une société dans le bon sens (elle permet par exemple de réduire le temps de travail, elle met fin aux famines, elle fait circuler les informations...), il peut en revanche être dangereux qu'elle soit instrumentalisée par la politique.

Sous ce rapport, elle risque en effet de se retourner contre les citoyens eux-mêmes.

Par ailleurs, remplacer la politique par la technique, c'est réaliser ce qu'on peut appeler une technocratie.

A quels problèmes se heurte cette substitution ? Le bien commun est de nature économique Aristote, dans La Politique, montre que l'économie est le premier problème que rencontre toute société humaine, aussi restreinte soit-elle.

Une famille (structure sociale de base) doit gérer les richesses qu'elle a produites et acquises.

Cette gestion est avant tout technique: technique du travail de la terre, technique d'élevage, mais aussi technique comptable. La technique crée la richesse Le développement des sociétés est étroitement lié aux progrès techniques. Avec l'avènement de l'ère industrielle, le rôle de la technique est devenu prépondérant.

La technique a produit les machines, mais a également permis d'améliorer les cadences de travail.

Les solutions techniques qui ont été apportées aux problèmes de la gestion des usines, des entreprises sont des solutions qui peuvent être applicables aux problèmes politiques. Une société marchande se dirige comme une entreprise Puisque tous les problèmes politiques actuels sont liés au travail, il suffit d'appliquer à la gestion politique de la cité les techniques de gestion de l'entreprise.

D'autre part, c'est encore la technique qui permet de résoudre des problèmes aussi divers que la surpopulation (techniques de stérilisation), la pollution, la santé publique, la désertification des campagnes, etc... Selon les «technocrates », le pouvoir doit appartenir à une élite compétente, qualifiée par sa connaissance des «sciences politiques».

Dès 1819, Saint-Simon déclarait que l'État doit être gouverné par ceux qui ont le maximum de compétence.

Aux «pouvoirs» doivent succéder les «capacités».

Le vrai politicien sera un ingénieur très savant susceptible d'analyser une situation et de trouver des remèdes rationnels.

La politique doit cesser d'être le gouvernement des «hommes» pour devenir celui des «choses»'.

Auguste Comte, disciple de Saint-Simon, prétendra à son tour jeter les bases d'une politique «scientifique» en son Système de Politique positive (1851-1854).

Il critique la mystique de la liberté de conscience, «maladie occidentale» issue du protestantisme.

Selon lui il n'y a pas plus de liberté de conscience dans les sciences politiques qu'il n'y en a en géométrie ou en astronomie.

Il importe d'ôter aux citoyens «leur droit absolu d'examen individuel sur des sujets supérieurs à leur véritable portée ».

Dans la société positiviste dont rêve Auguste Comte, l'autorité législative appartient à un «pouvoir spirituel» constitué par des savants et des sages et qui a à sa disposition le concours «spontané, permanent et systématique» d'un pouvoir exécutif fort.. »

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