La technique nous libère-t-elle des contraintes de la nature ?
Publié le 30/05/2022
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Analyse développée du sujet : la technique nous libère-t-elle des contraintes de la nature ?
1° La technique nous éloigne-t-elle de la nature ?
Comme le soulignait Aristote au IVe siècle av.
J.-C., l’homme apparaît comme le plus faible des animaux, car il
n’a ni griffe, ni fourrure, c’est-à-dire aucune protection naturelle contre un environnement hostile.
Mais la force de
l’homme, c’est l’alliance entre ses mains et son intelligence.
“C’est à l’être capable d’acquérir le plus grand nombre de
techniques que la nature a donné l’outil de loin le plus utile, la main” (Aristote, Les parties des animaux).
Son
intelligence peut concevoir des outils que ses mains peuvent ensuite fabriquer et saisir, de manière à augmenter ses
capacités naturelles.
Ce qui apparaissait au départ comme une faiblesse devient en réalité une force puisque l’être
humain peut ainsi changer et adapter ses outils en fonction de l’environnement.
Ce serait donc la technique qui
permettrait à l’être humain de se distinguer et de s’imposer face à la nature.
Il a réussi à survivre et développer des
cultures dans les endroits plus hostiles, dans les zones les plus désertiques, se protégeant aussi bien du froid glacial que de
la chaleur torride.
“Tout éloge de la civilisation, de l’art ou de l’invention revient à critiquer la nature, à admettre qu’elle comporte des
imperfections, et que la tâche et le mérite de l’homme sont de chercher en permanence à les corriger ou les atténuer”
(John Stuart Mill, La nature, 1874).
En inventant de nouveaux objets pour mieux s’adapter à la nature, l’être humain a
progressivement modifié son environnement naturel pour le rendre de plus en plus artificiel, conforme à ses
besoins.
Ainsi, les premières cultures de l’humanité étaient des chasseurs-cueilleurs qui prélevaient directement sur leur
environnement naturel de quoi se nourrir, par la chasse et la cueillette.
Puis, avec les débuts de l’agriculture et de
l’élevage, les êtres humains ont commencé à sélectionner des espèces de plantes et d’animaux pour les rendre plus
productives et plus adaptées à leurs besoins.
Commence alors la distinction entre les êtres vivants sauvages, non
transformés par l’être humain, et les êtres vivants domestiqués, modifiés par l’action humaine de sélection.
Puis, par la
construction de grandes villes, établissant une séparation nette entre la nature sauvage et le monde humain, l’espèce
humaine s’éloigna de plus en plus de la nature, jusqu’à la considérer comme dangereuse, pas assez domestiquée.
Aujourd’hui, la planète toute entière est à tel point envahie par l’empreinte laissée par l’homme qu’il devient de plus en
plus difficile de trouver des endroits vraiment sauvages.
Alors qu’auparavant le monde humain se trouvait dans la
nature sauvage qui l’englobait, on assiste de plus en plus au phénomène inverse, c’est-à-dire la mise en place de
réserves naturelles ayant pour objectif de protéger la nature sauvage de l’invasion humaine.
Il faut néanmoins reconnaître que l’être humain ne peut totalement s’isoler de la nature, déjà pour la simple raison
que la Terre elle-même n’est qu’un grain de sable dans l’immensité de l’Univers, lequel est régi par des lois naturelles que
l’on ne peut modifier.
L’être humain reste donc une partie de la nature si on envisage celle-ci sous un angle bien plus
vaste que notre seule planète Terre.
Par ailleurs, on a besoin de pouvoir exploiter les ressources venant de la nature (eau,
air, pétrole…) pour pouvoir subvenir à nos besoins.
Même quand on parvient à produire de manière artificielle de
l’énergie, comme l’électricité avec des centrales nucléaires, il est nécessaire de connaître les lois de la nature afin de
mettre au point de telles technologies.
Ce sont les sciences de la nature qui nous permettent de transformer de manière
efficace la nature.
La science satisfait dans un premier temps la curiosité humaine, en nous expliquant comment
fonctionne la nature, et on réussit ensuite à tirer profit de cette connaissance pour développer de nouvelles techniques.
2° La technique peut-elle nous libérer de la nécessité de travailler ?
Le travail est longtemps apparu comme une contrainte naturelle, car l'être humain doit fournir un effort souvent
pénible pour prélever ce dont il a besoin dans son environnement et le transformer.
Le progrès technique n'aurait-il pas
alors pour but de remplacer le travail pénible des êtres humains par le travail des machines ? « Si les navettes tissaient
d’elles-mêmes, alors les ingénieurs n’auraient pas besoin d’exécutants ni les maîtres d’esclaves » (les navettes étant un
instrument pour tisser) Aristote, Les politiques, IVe siècle av J.C.
Déjà à son époque, Aristote envisage la possibilité que
les machines puissent tisser les vêtements toutes seules, sans que l’homme n’ait besoin de fournir le moindre effort.
Cela aurait dit-il des conséquences importantes sur le mode de production et les relations entre les individus : les.
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