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La technique est-elle la condition du bonheur ?

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« Définition des termes du sujet La technique est l'ensemble des moyens artificiels, fabriqués, que l'homme met en oeuvre pour améliorer les conditions matérielles de son existence.

C'est une capacité spécifiquement humaine, dont les productions sont en progrès permanent. On définit le bonheur comme un état de satisfaction durable, et on le pose souvent comme la recherche finale de toute vie humaine.

Le contenu du bonheur pose cependant problème : de quoi le bonheur est-il fait ? Quelles sont les conditions de son obtention ? Cette question est ici posée de manière très précise, car elle se concentre sur le rapport de la technique – donc, d'un confort matériel - et du bonheur.

Etre la condition de quelque chose, c'est avoir un statut par lequel la chose en question n'est pas réalisée si la condition n'est pas remplie.

Autrement dit, peut-il y avoir un bonheur sans technique ? Et, s'il ne peut y avoir de bonheur sans technique, quelle est la nature de la condition que représente la technique ? Proposition de plan I.

Statut du confort technique par rapport au bonheur Le progrès de la technique permet de libérer l'homme de tâches difficiles, tout en lui ménageant davantage de temps libre pour des activités par lesquelles il peut s'épanouir.

En cela, la technique apporte une grande aide à la recherche humaine du bonheur.

A cela s'ajoute le simple plaisir du confort matériel : on peut penser qu'il est plus facile pour l'homme d'être heureux lorsqu'il vit dans le confort. Bacon, Novum Organum « Qu'on daigne aussi songer à la différence qui existe entre la vie des hommes dans les pays les plus civilisés de l'Europe et celle dans les territoires les plus sauvages et barbares des Nouvelles Indes ; on la jugera assez grande pour justifier la formule : « l'homme est un dieu pour l'homme », non seulement à cause des services et des bienfaits que les hommes peuvent se rendre, mais encore par la comparaison des conditions.

Et cette différence ne vient pas du sol, du climat, ni de la constitution physique, mais des arts.

» Bergson « Quand on fait le procès du machinisme, on néglige le grief essentiel.

On l'accuse d'abord de réduire l'ouvrier à l'état de machine, ensuite d'aboutir à une uniformité de production qui choque le sens artistique.

Mais si la machine procure à l'ouvrier un plus grand nombre d'heures de repos, et si l'ouvrier emploie ce supplément de loisir à autre chose qu'aux prétendus amusements qu'un industrialisme mal dirigé a mis à la portée de tous, il donnera à son intelligence le développement qu'il aura choisi, au lieu de s'en tenir à celui que lui imposerait, dans des limites toujours restreintes, le retour (d'ailleurs impossible) à l'outil, après suppression de la machine.

Pour ce qui est de l'uniformité de produit, l'inconvénient en serait négligeable si l'économie de temps et de travail, réalisée ainsi par l'ensemble de la nation, permettait de pousser plus loin la culture intellectuelle et de développer les vraies originalités.

» II.

Les limites et les risques du confort technique Cependant, la foi en la technique présente certains dangers : l'homme risque de ne s'attacher qu'à elle, de réduire le bonheur à une amélioration de ses conditions d'existence matérielles.

Pire, il risque de n'envisager que les aspects positifs de la technique, de ne pas se soucier de ses dangers ou de ses mauvaises conséquences à long terme : la. »

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