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La suppression de l'État ?

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« L'anarchie • Cependant, on pourrait apporter l'objection suivante : ce n'est pas parce que l'État a fait son apparition avec la division du travail et le développement de l'économie, l'écriture et le passage d'une mémoire collective à une histoire écrite – c'est-à-dire avec l'apparition de véritables sociétés –, que cet ensemble d'institutions est nécessaire. • On peut critiquer l'État pour défendre la liberté de l'individu.

L'État n'est-il pas un principe au nom duquel on dépossède l'individu d'une partie de sa liberté d'expression et d'action ? Or, que vaut la liberté sitôt qu'on lui ôte une partie d'elle-même ? • Comme le suggère Bakounine, dans L'État et l'anarchie, en relisant le mythe de La Genèse, la liberté s'effondre tout entière dès lors qu'un seul interdit subsiste.

Les hommes disposaient du jardin d'Eden, mais l'interdit touchant l'arbre de la connaissance suffit à transformer le paradis en prison et à faire de Dieu un tyran.

Il s'agirait donc de supprimer l'État pour revenir à l'organisation de la société par elle-même. Le communisme La vision marxienne du communisme Selon Marx, le travail, libéré de l'aliénation issue de la propriété privée des moyens de production, donnera naissance à une société sans classe.

En effet, le prolétariat constitué en classe dominante détruit par la violence l'ancien régime de production et anéantit par là même les conditions de l'antagonisme des classes.

En mettant fin à celui-ci, il détruit aussi sa propre domination comme classe [Manifeste..., p.

69701.

Les détracteurs de Marx, et en premier lieu Proudhon, ont vu, dans cette proposition d'une société communiste sans classe, la fin de l'histoire.

Prenant appui sur la maxime du Manifeste selon laquelle « l'histoire de toute société jusqu'à nos jours n'a été que l'histoire des luttes de classes », ces détracteurs avançaient qu'une société sans classe était une société sans histoire.

Marx, au contraire, considère que l'histoire continue dans le communisme, au-delà de l'antagonisme de classes qui est détruit.

Tous les textes de Marx et d'Engels s'accordent sur ce point, des textes philosophiques de jeunesse au Capital, au Manifeste ou aux textes plus sociologiques d'Engels : «Dans son principe, le communisme se situe au-dessus de l'antagonisme entre bourgeoisie et prolétariat ; il le reconnaît dans sa signification historique pour le temps présent, mais ne le considère pas comme justifié pour l'avenir ; il veut précisément abolir cet antagonisme » [La Situation de la classe laborieuse en Angleterre, p.

359]. La fin de l'antagonisme de classes, avec l'abolition de la propriété privée et de toutes les aliénations qui lui sont liées, signifie « le retour de l'homme hors de la religion, de la famille, de l'État, etc., à son existence humaine, c'est-à-dire sociale » [Manuscrits de 1844, p.

88].

C'est l'occasion pour Marx de définir la place de l'homme dans la société et dans la nature et de développer sa conception de l'individu en tant qu'être social [ibid., p.

88-89].

En même temps, le communisme n'est défini que par antithèse : « Il n'est pas en tant que tel le but du développement humain, la forme de la société humaine » [ibid., p.

99].

Plus encore, écrivent Marx et Engels, il « n'est pour nous ni un état qui doit être créé, ni un idéal sur lequel la réalité devra se régler.» [L'idéologie allemande].

Dans la société communiste pourront émerger de nouvelles tensions ou de nouvelles contradictions, évidemment fort éloignées de celles que nous connaissons dans le régime de propriété privée des moyens de production. • On peut aussi critiquer l'État en tant qu'il émanerait d'un groupe dominant.

C'est ainsi que, dans L'Anti-duhring, Engels dénonce la soi-disant impartialité de l'État.

Loin d'être au-dessus des groupes d'influences qui composent la société, afin d'arbitrer les conflits, l'État ne serait en réalité qu'un instrument d'oppression aux mains du groupe dominant. • Là encore, il s'agirait pour le prolétariat exploité de se libérer de l'oppression, de se réapproprier les moyens de production, de réaliser une société sans classe et de supprimer, d'un même geste, l'État.. »

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