la souffrance est elle toujours utile ? (introduction)
Publié le 28/04/2022
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«
La souffrance est-elle toujours utile ? INTRODUCTION
[accroche] Certaines maladies incurables produisent d’atroces souffrances : les médecins savent
qu’ils ne pourront pas guérir le patient, et qu’elle ne fera qu’augmenter.
Sachant que le cas est
désespéré, la question de l’euthanasie se pose : la décision d’abréger les douleurs corporelles et les
angoisses mentales, pour lui éviter une interminable agonie, donc une souffrance inutile.
Ainsi
l'écrivain Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot, ne pouvant plus supporter l'avancée de ses
paralysies, a décidé d'en témoigner publiquement dans la presse et dans un livre, avant d'aller en
Belgique se faire euthanasier en 2017.
[problématisation] Alors, la souffrance est-elle toujours utile ?
[contexte]Cette question concerne avant tout les notions de nature, car la souffrance est un phénomène
naturel du corps, et de liberté, car on se demande si on doit décider de souffrir ou non.
Justice et
religion sont ensuite concernées, car elles définissent une utilité de la souffrance sous forme de
punition.
[fausse évidence]La réponse semble évidente : non ! Comment quelque chose qui fait mal et
qui nous tourmente peut-il avoir une utilité ?! Cette question est provocatrice et scandaleuse :
[définition1]souffrir est un état au mieux désagréable, au pire insupportable, que tout le monde veut
éviter, et la médecine essaie de l’atténuer par tous les moyens.
Au contraire de la douleur qui n’est que
physique, la souffrance touche à la fois mon corps et mon esprit : l’un a toujours des effets sur l’autre.
[définition2]De plus, être utile suppose d’avoir un intérêt, de servir à atteindre un but : on devrait alors
provoquer volontairement de la souffrance, comme les sadiques et les masochistes ?! [présupposé]Plus
encore, l’adverbe « toujours » présuppose que la souffrance est parfois utile, la question est de savoir si
elle l’est tout le temps, or cela n’a rien d’évident, c’est même choquant.
[problème]Pourtant, atteindre
nos objectifs passe souvent par des efforts, du travail, des épreuves, des échecs, des frustrations, et tout
cela fait souffrir.
On comprend alors qu’il ne faut pas rejeter toute souffrance : elle peut nous apprendre
des leçons, et mener à un dépassement de soi.
[définition1+précise] D’ailleurs, l’étymologie sufferre =
« supporter », montre que souffrir ne se réduit pas nécessairement à « avoir mal », à subir
passivement : elle exprime l’idée d’endurance, de résistance au mal (sup-porter c’est porter audessus) : je ne suis pas seulement victime, mais acteur de ma souffrance.
[plan] Il faudra alors
parcourir le chemin qui va de [partie1]l’absurdité et du refus spontané de toute souffrance,
[partie2]jusqu’à sa dimension constructive, lorsqu’on lui donne un sens, voire lorsqu’on la provoque,
au sein d’un projet réfléchi : il existe peut-être des critères objectifs et raisonnables, où ce qu’on obtient
vaut le coup d’avoir souffert.
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------La souffrance est-elle toujours utile ? INTRODUCTION
[accroche] Certaines maladies incurables produisent d’atroces souffrances : les médecins savent
qu’ils ne pourront pas guérir le patient, et qu’elle ne fera qu’augmenter.
Sachant que le cas est
désespéré, la question de l’euthanasie se pose : la décision d’abréger les douleurs corporelles et les
angoisses mentales, pour lui éviter une interminable agonie, donc une souffrance inutile.
Ainsi
l'écrivain Anne Bert, atteinte de la maladie de Charcot, ne pouvant plus supporter l'avancée de ses
paralysies, a décidé d'en témoigner publiquement dans la presse et dans un livre, avant d'aller en
Belgique se faire euthanasier en 2017.
[problématisation] Alors, la souffrance est-elle toujours utile ?
[contexte]Cette question concerne avant tout les notions de nature, car la souffrance est un phénomène
naturel du corps, et de liberté, car on se demande si on doit décider de souffrir ou non.
Justice et
religion sont ensuite concernées, car elles définissent une utilité de la souffrance sous forme de
punition.
[fausse évidence]La réponse semble évidente : non ! Comment quelque chose qui fait mal et
qui nous tourmente peut-il avoir une utilité ?! Cette question est provocatrice et scandaleuse :
[définition1]souffrir est un état au mieux désagréable, au pire insupportable, que tout le monde veut
éviter, et la médecine essaie de l’atténuer par tous les moyens.
Au contraire de la douleur qui n’est que
physique, la souffrance touche à la fois mon corps et mon esprit : l’un a toujours des effets sur l’autre.
[définition2]De plus, être utile suppose d’avoir un intérêt, de servir à atteindre un but : on devrait alors
provoquer volontairement de la souffrance, comme les sadiques et les masochistes ?! [présupposé]Plus
encore, l’adverbe « toujours » présuppose que la souffrance est parfois utile, la question est de savoir si
elle l’est tout le temps, or cela n’a rien d’évident, c’est même choquant.
[problème]Pourtant, atteindre
nos objectifs passe souvent par des efforts, du travail, des épreuves, des échecs, des frustrations, et tout
cela fait souffrir.
On comprend alors qu’il ne faut pas rejeter toute souffrance : elle peut nous apprendre
des leçons, et mener à un dépassement de soi.
[définition1+précise] D’ailleurs, l’étymologie sufferre =
« supporter », montre que souffrir ne se réduit pas nécessairement à « avoir mal », à subir
passivement : elle exprime l’idée d’endurance, de résistance au mal (sup-porter c’est porter audessus) : je ne suis pas seulement victime, mais acteur de ma souffrance.
[plan] Il faudra alors
parcourir le chemin qui va de [partie1]l’absurdité et du refus spontané de toute souffrance,
[partie2]jusqu’à sa dimension constructive, lorsqu’on lui donne un sens, voire lorsqu’on la provoque,
au sein d’un projet réfléchi : il existe peut-être des critères objectifs et raisonnables, où ce qu’on obtient
vaut le coup d’avoir souffert..
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