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La solitude est-elle le destin de l'existant) ?

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« Définitions La solitude désigne la situation d'une personne laissée à elle-même à l'écart des autres : elle peut être comprise par degrés soit comme isolement, soit comme séparation radicale. Le destin désigne la force de ce qui arrive et qui nous semble être imposé sans qu'aucune de nos actions n'y puisse rien changée.

Par extension, on emploie ce mot pour qualifier tout ce qui dans sa nécessité demeure irréductible à l'action humaine. L'existant est l'être qui s'oppose à l'être qui demeure dans son être, ce qu'on pourrait appeler un in-sistant comme les végétaux ou les animaux.

Ex-ister signifie alors sortir de son essence, ce qui implique de vivre dans la durée temporelle.

Si les animaux vivent bien dans le temps, ils n'en ont pas conscience si bien qu'ils vivent comme s'ils n'y étaient pas.

Par conséquent, c'est par sa conscience qui lui permet de se saisir lui-même comme jeté dans le temps que l'homme seul peut être appelé un existant par opposition à tous les autres êtres qui se contentent de vivre, ou d'insister dans leur être. Introduction Si la solitude désigne la situation d'une personne isolée des autres, il ne semble pas que cette situation constitue le destin de l'existant qu'est l'homme.

En effet le destin est ce à quoi on ne peut jamais échapper même quand on tente de le fuir à l'image des héros de la tragédie grecque qui réalisent ce qu'ils croient fuir par leur fuite même.

Or si la solitude peut être subie par des personnes qui désireraient la fuir, elle peut aussi faire l'objet d'un choix.

Par conséquent, si la solitude se présente comme une possibilité à la volonté humaine, nous sommes libres de l'accepter ou de la rejeter grâce à la compagnie des autres.

En ce sens, la solitude se réduit à un prédicat accidentel et non essentiel de la vie humaine. Cependant certains moments critiques de notre existence nous laissent désemparés et comme seuls malgré l'aide et la présence de nos amis.

L'annonce d'une grave maladie, un départ sans retour ou la mort de nos proches sembler creuser autour de nous un fossé invisible qui semble nous révéler une solitude essentielle.

C'est alors seulement que nous avons le sentiment amer de nous être trompés lorsque nous croyons que notre entourage nous éloignait de toute solitude.

La mort est sans doute l'exemple paradigmatique de ma solitude.

Par conséquent, en tant que nous sommes rivés à notre seule et unique existence, on peut affirmer que le destin de l'existant. Cependant si la solitude est constitutive du destin de l'existant, cela implique t-il nécessairement l'isolement comme condition d'une vie authentiquement humaine ? Nous sommes alors confrontés à ce problème : la solitude désigne t-elle une situation essentielle ou accidentelle pour l'existant qu'est l'individu humain ? Autrement dit l'existant que nous sommes chacun pour nous-mêmes peut-il échapper à la solitude ou bien y est-il nécessairement condamné ? I la connaissance de mon existence par ma seule conscience constitue la solitude irréductible de l'existant _ Nous vivons sans cesse dans la présence d'autrui.

La solitude se révèle alors être une situation assez exceptionnelle.

Or elle peut être soit subie soit choisie.

En effet un individu délaissé par d'autres peut subir sa solitude, mais elle n'est pas irréductible, il peut toujours rencontrer quelqu'un qui vienne vers lui.

De même si nous choisissons parfois de nous mettre à l'écart en nous isolant, nous pouvons dès que nous sommes lassés de nousmême revenir vers les autres.

Ainsi il semble que dans les deux cas, la solitude ne soit pas un destin, mais une simple possibilité à laquelle nous pouvons acquiescer ou que nous pouvons refuser.

Cependant ce problème ne peut être posé au niveau de la vie quotidienne.

Il nous faut en effet l'envisager au niveau de l'existence elle-même. _ L'homme est le seul être qui, à proprement parler existe.

En effet il entre comme une propriété constitutive nécessaire de l'existant sa capacité à s'appréhender comme existant.

Or la capacité qu'à l'homme à se saisir est la conscience.

Par opposition aux animaux qui vivent la vie sans conscience réflexive, l'homme vit sa propre vie sur le mode de la réflexivité.

Exister, c'est d'abord savoir qu'on existe.

Ainsi dans la seconde de ses Méditations. »

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