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La société est-elle synonyme de soumission ?

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« La société est un groupe d'individu entre lesquels il existe des rapports organisés et des services réciproques, consolidés en institutions et le plus souvent garantis par l'existence de règles, de lois et de sanctions.

La société crée alors des comportements individuels et collectifs et des manières de vivre différentes.

Nous vivons en société, mais pour nous, la société est présente comme un état de fait : elle est là à notre naissance, avec ses règles et ses lois.

La soumission est une disposition à obéir à une instance ou à une personne.

O r, nous sommes obligés en société d'obéir aux lois.

C ependant, la soumission est-elle soumission à quelqu'un d'autre ? En société, n'obéissons nous pas aux lois que nous avons faites, à la volonté générale dont nous faisons parti ? C ette soumission aux lois est-elle mauvaise ? N'est-elle pas plutôt liberté ? En entrant en société, nous acceptons d'obéir aux lois - Rousseau affirme que la sociabilité se constitue historiquement, sous la pression des conditions extérieures.

Pour l'auteur, tout individu dispose à sa naissance d'une indépendance naturelle et peut très bien survivre en utilisant les dons de la nature. - Dès lors, entrer en société signifie accepter les contraintes qui vont de pair, à savoir ne plus penser à son seul bonheur mais respecter et tenir compte de celui des autres.

C 'est donc une perte de l'indépendance initiale.

Pour Freud, l'homme est obligé dans la société de refouler ses désirs profonds en contrepartie de la sécurité. - Pour Hobbes, dans l'état de nature, chaque individu chaque individu possède les mêmes forces, les mêmes besoins et en résulte une "guerre de chacun contre chacun" pour "dominer l'autre".

Dès lors, quand chacun entre dans la société, il respecte un contrat par lequel il cède tout son pouvoir et sa liberté à l'état, monstre de pouvoir que le philosophe nomme Léviathan. Le système de Hobbes repose sur un double postulat.

Les hommes sont égoïstes et ne recherchent que leur satisfaction individuelle.

Ils sont égaux car le plus faible peut menacer la sécurité du fort.

C e qui caractérise l'état de nature, c'est donc la méfiance mutuelle et la guerre de tous contre tous.

Il n'est pas question, à ce stade, de droit naturel.

Hobbes distingue le droit de nature, c'est-à-dire la faculté qu'a chacun d'agir par n'importe quel moyen en vue de sa propre conservation, et la loi de nature qui est un ensemble de règles découvertes par la raison et qui interdisent à l'homme de faire tout ce qui peut mener à sa propre destruction.

M ais, dans l'état de nature, la loi de nature n'a pas d'effectivité parce qu'elle n'est pas garantie par la force.

L'état de nature est donc un état d'insécurité perpétuelle dont les hommes cherchent à sortir.

Ils sont en conséquence amenés à conclure un pacte par lequel chacun remet à un homme ou à une assemblée les pouvoirs qu'il a sur lui-même, à la seule condition que les autres en fassent autant.

C et homme (ou cette assemblée) acquiert ainsi la puissance souveraine, dont il doit user pour la protection des sujets.

Le fondement de l'obligation d'obéir qu'ont les sujets est à la fois la protection dont ils jouissent et la force du souverain qui les y contraint. Le pacte contient ainsi la garantie de sa propre effectivité.

Il est également clair, d'une part, qu'il n'y a pas de limite au pouvoir du souverain et que celui-ci ne peut être déposé, parce qu'il n'y a pas eu de contrat entre lui et ses sujets, et, d'autre part, que ceux-ci n'ont aucun droit, même si leur protection n'est pas assurée et même si le souverain est un tyran, car, à partir de la conclusion du pacte, toute la force est de son côté.

L'originalité de Hobbes est d'avoir échappé au dualisme roi-peuple en supprimant la dualité des contrats et d'avoir ainsi fondé en logique l'absolutisme.

Le pacte unique qu'il décrit tient à la fois du pacte d'association et du pacte de soumission.

C 'est la soumission commune au souverain qui seule fonde la société et garantit sa pérennité. La société n'est que l'expression de ma volonté - Rousseau refuse la théorie de Hobbes.

P our lui, la société ne peut fonctionner que si l'individu reconnaît que les lois sont bonnes pour lui et pour la volonté générale.

La société et ses contraintes doivent donc émaner de la volonté générale et donc aussi de l'individu particulier.

Selon l'auteur, la loi est générale autant dans son objet( parce qu'elle ne statue pas sur des individus mais sur des règles générales de vie sociale) que dans sa source( elle n'émane pas d'une minorité mais de la volonté générale).

Dès lors, en société, je ne me soumets qu'à ce que j'ai décidé moi-même et il n'y a de soumission à personne véritablement. - De plus, la société me garantit véritablement ma liberté.

En dehors de la société, nous l'avons, c'est la loi du plus fort qui règne.

La société reconnaît l'égalité de tous et protège ses membres contre les dangers et agressions des autres. C 'est dans cette situation que je peux entreprendre réellement ce que je veux faire. - A insi, pour les philosophes antiques, c'est dans la société que je peux réellement me développer et m'épanouir en tant qu'homme. La soumission de la société n'est pas que dans les lois et dans les contraintes - Pourtant, il ne faut pas croire que la soumission dans la société ne se ferait que par rapport à l'état.

Foucault dans son œuvre s'est efforcé de montrer que les pouvoirs en société sont multiples et qu'ils n'émanent pas seulement des lois ou de l'état.

Des rapports de force sont présents partout. - De plus, en société, c'est la majorité qui règne, ce qu'on appelle l'opinion publique.

A dorno dénonce ainsi cette loi du plus nombreux.

Nous ne pouvons pas nier que la société est soumission puisqu'elle privilégie les comportements majoritaires et dénigrent le minoritaire.

De même, c'est la société qui nous impose une morale, plus subtile que les lois puisqu'elle agit de manière inconsciente.

P ensez au surmoi freudien qui n'est que l'assimilation des interdits de la société.

Dès lors, résister à la culture majoritaire, ou aux idées majoritaires demande un certain effort, un travail sur soi. - Il faut dès lors que chaque individu entreprenne une réflexion sur lui-même pour comprendre à quel point il est soumis à la société.

Il s'agit pour chacun de ne pas copier l'autre, mais bien de créer sa propre originalité, ses propres comportements.

Pour Foucault, les seules résistances possibles se trouvent dans cette création permanente de nouvelles manières de vivre.

Le philosophe appelle éthique la transformation que le sujet opère sur lui-même. A insi, la société se veut d'abord soumission puisqu'elle dépouille l'individu de sa liberté initiale.

C elui-ci accepte donc d'obéir à l'état et aux lois, en oubliant ces désirs personnels.

Pourtant, cette soumission même permet à l'homme de vivre en liberté et de pouvoir s'épanouir en sécurité.

La soumission à la société n'est donc pas mauvaise, mais bien au contraire possibilité même de vivre librement et sereinement.

P ourtant, ce n'est pas la loi et l'état qui sont les plus dangereux.

La société implique toute une série de comportements chez les individus et ce sont des comportements induits qui sont une véritable soumission inconsciente.

Il faut donc que chacun puisse prendre conscience des influences de la société pour pouvoir ensuite créer véritablement sa propre manière d'exister.

Il s'agit alors d'inventer toujours de nouvelles manières de vivre et de créer constamment.. »

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