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La société a-t-elle un rôle dans la formation de la personnalité ? Quel est ce rôle ?

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« Introduction Dire de quelqu'un qu'il a de la personnalité, n'est-ce pas souligner qu'il n'est pas comme les autres hommes ? Et cependant, après Th.

RIBOT, il est commun en psychologie de donner à ce mot le sens de « unité psychologique individuelle », que l'on oppose aux « dédoublements de la personnalité ».

Il y a donc deux sens de ce mot.

Dans un cas comme dans l'autre, la personnalité semble être l'affirmation du moi à l'encontre de l'influence sociale.

La personnalité ne doit-elle rien à la société ? Et, si celle-ci a un rôle en sa formation, quel est ce rôle ? 1.

Rôle de la société dans la formation de la personnalité, au sens de « unité psychologique individuelle » 1) Analyse des faits A.

— La société a un rôle fondamental dans la première élaboration du «Moi» a) Il semble bien qu'il faille admettre avec M.

H.

WALLON que le premier état mental de l'enfant est une « confusion primitive ».

« Au lieu d'aller du moi aux choses par l'intermédiaire des sensations, la perception commence par être diffuse dans les choses, par être ces choses elles-mêmes, dont on ne se distingue pas la conscience et le moi ». Or, pour sortir de cette confusion primitive, ne se fait-il pas d'abord une opposition entre l'univers du propre corps et celui de toutes les autres choses ? Les réactions du tout petit font apparaître cette opposition.

Et tout d'abord, elles manifestent une influence prépondérante : celle d'une réalité vivante qui se détache du moi corporel en raison des multiples contacts qu'elle a avec lui, sa mère ou la personne qui prend soin de lui.

Les premiers linéaments du moi corporel semblent se grouper autour des sensations provoquées par elle et distinctes de cette cause qui les produit. C'est la toute première influence d'autrui en ce premier « moi ». b) Avec la phase du langage, la conscience du « moi » va prendre un développement rapide.

L'intelligence du signe comme valeur de signe (jugement non réfléchi, évidemment, mais implicite dans l'usage même qu'il en fait) donne à l'enfant un instrument exceptionnel pour élaborer et structurer la connaissance de son « moi ».

En effet, avec le langage apparaissent les jugements grâce auxquels et autour desquels va se construire le « moi ». Il faut noter que, outre la nature sociale de tout langage, cette structure du moi s'opère grâce à autrui.

L'enfant se connaît et se juge avec les mots et les jugements que l'on exprime à son sujet.

C'est pourquoi, d'ailleurs, il parle de lui-même à la troisième personne. B.

— La société a un rôle important dans la formation de la personnalité psychique Avec le développement sensoriel et psychique, la personnalité se forme pleinement.

Et en chacun des aspects de cette formation, la société joue un rôle. a) Les perceptions, l'exercice de la mémoire, la vie affective, etc., sont éduquées.

Autrement dit, les synthèses mentales qu'ils supposent et qu'ils enrichissent se construisent grâce aux apports sociaux.

M.

Maurice HALBWACHS et le Dr Ch.

BLONDEL ont montré, par exemple, dans leurs travaux sur la mémoire, l'importance des cadres sociaux pour l'acquisition de la localisation. En se situant par rapport aux autres, le sujet prend conscience de sa place dans le monde.

Et c'est là une pierre d'angle dans l'édifice de sa personnalité. b) Le « moi » s'édifie comme « unité » synthétique surtout grâce au «jugement d'attribution » : le sujet se juge auteur de ses actes (par opposition à une attribution à autrui) ; ou encore, il prend conscience qu'il est l'objet des actes d'autrui.

L'unité s'acquiert par l'identité du sujet sous la diversité des actes et à travers le temps.

C'est le même «je », le même sujet des actes passés dont témoigne la mémoire, des actes présents accomplis avec cette conscience d'appartenance, et des « projets », ou actes que l'on s'attribue d'avance. Or, à travers cette diversité et cette identité, se manifeste cette même opposition, ou au moins distinction, des sujets.

Le langage explicite cette opposition : toute action s'exprime en un mode « personnel ».

Le sujet est « je », « tu », ou « il », etc.

Aucun échange verbal n'échappe à ce climat. c) Très vite aussi, cette attribution devient responsabilité.

Les jugements d'autrui sur les actes accomplis, deviennent des jugements de va-leur.

Certaines actions sont louées; d'autres blâmées; les unes récompensées, les autres punies. Ainsi l'appartenance des actes au sujet est accentué aux yeux de l'intéressé, et avec elle, la conscience de la personnalité. d) C'est au niveau des actes libres que s'achève la première formation intégrale de la personnalité. Il est aisé de constater que d'une part, les premiers.

choix vraiment libres affirment leur auteur par rapport aux autres (particulièrement par rapport aux parents ou aux maîtres) ; et que d'autre part, les raisons d'agir ont souvent été fournies par le milieu de vie.

Cependant, c'est seulement lorsque l'individu a fait siennes ces raisons de choisir. »

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