La science peut-elle tenir lieu de sagesse ?
Extrait du document
«
Examen du sujet :
-
la question laisse entendre que la sagesse est antérieure à la science ; voir quelle était la source de la
sagesse.
-
Prudence : il ne s'agit pas forcément de traiter tout le sujet sur les relations entre science et
philosophie.
-
Intégrer la réflexion sur les rapports entre savoir et sagesse.
Introduction
La philosophie se définit comme la recherche de la vérité.
Donc, il y a bien un lien étroit entre la philosophie et la
science.
Montrez d'abord que la science (au sens du savoir) semble bien constituer une condition nécessaire pour
accéder à la sagesse : l'ignorance ou la bêtise sont souvent des causes d'erreurs et de conflits entre les hommes.
Cependant si la science "tenait lieu" de sagesse, elle devrait faire office de sagesse ou pourquoi pas, la "remplacer".
Montrez ainsi que cette relation est fort contestable : on ne voit pas pourquoi la possession d'une théorique
scientifique se traduirait par un comportement sage et éclairé dans la pratique.
En effet, un livre de chimie me dit-il
comment je dois agir ? La position qui tendrait à identifier science et philosophie n'est-elle pas dangereuse ? Pensez
aux multiples découvertes scientifiques qui ont été utilisées à des fins de destruction.
En effet, le scientifique n'est
peut-être pas celui qui est susceptible de nous dire ce que nous devons faire.
La science est un phénomène culturel assez récent, du moins si l'on prend le terme dans une acception moderne,
essentiellement liée à la science positive et à la méthode expérimentale.
En revanche, les références à la sagesse et
à la quête de sagesse renvoient à un état de la culture bien antérieur.
Maintenant, science et sagesse sont-elles si
incompatibles que l'une ne saurait tenir lieu de l'autre, prendre sa place, à moins que la science, comme valeur
dominante de la culture moderne, ne révèle des qualités telles qu'elle puisse prendre la place de l'antique sagesse…
1) ce que la sagesse nous apporte : la mise en œuvre d'une morale liée à la « science »
Dans l'Antiquité, la recherche de la sagesse est un but à poursuivre, même si sa possession entière n'est jamais
garantie.
Le personnage du Sage est un idéal de vie, dont la tradition philosophique semble garder la nostalgie.
A cet égard, nul doute que le Sage est celui qui possède un certain savoir ; en outre il sait en faire un certain
usage.
Quand on parle de sagesse, on désigne une conduite qui s'attache à un savoir, une mise en pratique d'un
certain savoir.
Voilà pourquoi la sagesse n'est pas que savoir, mais art de vivre, mise en pratique.
V.
Platon : le
savoir dialectique s'achève dans l'intuition du Bien, et le Philosophe redescend dans la Cité des hommes pour se
charger de son organisation.
Epicuriens et Stoïciens développeront cette maîtrise de soi fondée sur la connaissance des lois de l'univers.
Pour Epictète, La source de tout bien et de tout mal que nous pouvons
éprouver réside strictement dans notre propre volonté.
Nul autre que soi n'est
maître de ce qui nous importe réellement, et nous n'avons pas à nous soucier
des choses sur lesquelles nous n'avons aucune prise et où d'autres sont les
maîtres.
Les obstacles ou les contraintes que nous rencontrons sont hors de
nous, tandis qu'en nous résident certaines choses, qui nous sont absolument
propres, libres de toute contrainte et de tout obstacle, et sur lesquelles nul
ne peut agir.
Il s'agit dès lors de veiller sur ce bien propre, et de ne pas
désirer celui des autres ; d'être fidèle et constant à soi-même, ce que nul ne
peut nous empêcher de faire.
Si chacun est ainsi l'artisan de son propre
bonheur, chacun est aussi l'artisan de son propre malheur en s'échappant de
soi-même et en abandonnant son bien propre, pour tenter de posséder le bien
d'autrui.
Le malheur réside donc dans l'hétéronomie : lorsque nous recevons
de l'extérieur une loi à laquelle nous obéissons et nous soumettons.
Nul ne
nous oblige à croire ce que
l'on peut dire de nous, en bien ou en mal : car dans un cas nous devenons
dépendants de la versatilité du jugement d'autrui, dans l'autre nous finissons
par donner plus de raison à autrui qu'à nous-mêmes.
Enfin, à l'égard des
opinions communes comme des théories des philosophes, ou même de nos
propres opinions, il faut savoir garder une distance identique à celle qui est
requise dans l'habileté du jeu, c'est-à-dire qu'il faut savoir cesser de jouer en
temps voulu.
Dans toutes les affaires importantes de la vie, nul ne nous oblige
en effet que notre propre volonté.
Donc sagesse : liaison entre savoir et conduite.
2) ce que la science nous propose.
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