La science obéit-elle majoritairement à un marché ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet :
« La science obéit-elle majoritairement à un marché ? » est une question totale.
Elle appelle soit une réponse
affirmative : « oui, la science obéit majoritairement à un marché.
» ; soit une réponse négative : « non, la science
n'obéit pas majoritairement à un marché.
».
Le terme majoritairement est central dans notre question – soit le
marché est un facteur essentiel au développement de la science ; soit le marché est un facteur mineur, voire non
existant.
Afin de pouvoir répondre à cette question, attardons nous sur les notions qui composent cette
interrogation :
Science
Somme de connaissances qu'un individu possède ou peut acquérir par l'étude, la réflexion ou l'expérience
Connaissance approfondie des choses dans ce qu'elles sont.
Connaissance approfondie des règles et des techniques propres à une activité
Ensemble structuré de connaissances qui se rapportent à des faits obéissant à des lois objectives (ou
considérés comme tels) et dont la mise au point exige systématisation et méthode.
Ensemble des connaissances humaines systématisées relevant de telle méthode ou de telle visée spécifique.
Obéir
Se soumettre à quelqu'un, en se conformant à ce qu'il ordonne ou défend.
Se conformer, se plier
-à quelque chose d'extérieur au sujet.
-à quelque chose d'intérieur au sujet.
-à quelqu'un.
Marché
Endroit où se déroulent d'importants échanges commerciaux, ou qui se spécialise dans le commerce d'un
produit particulier.
Ensemble des échanges dans une production donnée.
Ensemble de consommateurs réels ou potentiels d'une production, d'un service.
Marché réel, théorique;
conquérir un marché.
A rapprocher de la loi de l'offre et de la demande.
Problématisation :
La science obéit-elle majoritairement au marché ? Se poser cette question, c'est se poser la question du rapport
entre la science et la sphère économique et plus précisément la sphère de l'offre et de la demande.
La science
obéit-elle à une logique économique et marketing ? Mais accepter cette thèse, c'est se dire que la recherche
scientifique se réduit à n'être qu'un produit commercial parmi tant d'autre cherchant à faire du profit, toujours plus
de profit.
Cependant la science n'est-elle pas avant tout cette quête de savoir désintéressé.
La science n'est-elle
pas curiosité, accroissement des savoirs trouvant sa propre fin en elle-même.
Il semble pourtant que - la science
étant de plus en plus liée avec les technologies de pointe – elle ne puisse faire abstraction du marché.
Mais il y a
une distinction entre prendre en considération le marché, obéir aux lois du marché, et obéir majoritairement aux lois
du marché.
Dans quelle mesure la science ne peut-elle faire l'économie du marché ? Si l'aspect économique est
présent dans les sciences, est-il pour autant prédominant ?
Plan :
I.
La science avant tout une soif de connaissances désintéressées
II.
La science dans son lien avec les techniques et les technologies semble être en partie liée à la logique du marché
III.
Cependant peut-on aller jusqu'à dire que la science obéisse MAJORITAIREMENT à la logique du marché ?
I.
La science avant tout une soif de connaissances désintéressées
1.
La science – originairement : une connaissance désintéressée ?
Exemple la sagesse aristotélicienne.
« Nous concevons d'abord le sage comme possédant la connaissance de toutes les choses, dans la mesure
où cela est possible, c'est-à-dire sans avoir la science de chacune d'elles en particulier.
Ensuite, celui qui est
capable de connaître les choses difficiles et malaisément accessibles à la connaissance humaine, on admet
que celui-là est un sage (car la connaissance sensible étant commune à tous les hommes, est facile, et n'a
rien à voir avec la Sagesse).
En outre, celui qui connaît les causes avec plus d'exactitude, et celui qui est
plus capable de les enseigner sont, dans toute espèce de science, plus sages.
De plus, parmi les
sciences, celle que l'on choisit pour elle-même et à seule fin de savoir, est considérée comme étant
plus vraiment Sagesse que celle qui est choisie en vue de ses résultats.
Enfin une science dominatrice
est, à nos yeux, plus une sagesse que la science qui lui est subordonnée : ce n'est pas, en effet, au sage à.
»
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