La religion est-elle le propre de l'homme ?
Extrait du document
«
Termes du sujet:
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
RELIGION
Étymologie discutée.
Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le
respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.
D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant
tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre
dépendance.» (Schleiermacher).
La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence,
qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.
Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec
leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu.
a religion est partout présente dans l'histoire de l'humanité.
Elle pourrait servir de trait distinctif associé à une
définition de l'être humain.
N'exprime-t-elle pas plutôt la conscience que l'homme a de lui-même, et de sa singularité
comme être mortel et sans définition?
1.
L'animal symbolique
Les pratiques funéraires sont une étape-clé dans l'histoire de l'humanité.
Prenant appui sur la découverte des
tombes néandertaliennes (45000 ans avant 1.-C.), Edgar Morin (Le Paradigme perdu : la nature humaine) y voit le
signe d'une spécificité d'homo sapiens - ou « l'animal doué de déraison ».
Le mort y est couché dans une position
foetale, armes et nourritures l'accompagnent, ses os sont badigeonnés d'ocre.
Tout au long de l'histoire humaine, le
défunt a été l'objet d'attentions particulières.
Pour E.
Morin, surgit là une double conscience, à la fois conscience réaliste qui reconnaît le caractère inéluctable de
la disparition pour tout être, et
croyance que cette transformation est un passage vers un autre état, une autre vie, passage qui va être
accompagné par des rites et des mythes.
C'est l'irruption conjointe d'une vérité et d'une illusion, d'une anxiété et
d'un dépassement.
Par-delà la disparition, l'être humain invente la mort, c'est-à-dire la présence de l'absence - ce
qui va avec le fait qu'il manie un langage, des symboles.
La religion, ensemble de rituels et de croyances exprimant
un rapport de l'être humain à l'au-delà, paraît être l'expression par excellence de l'humanité.
11.
Une réponse sociale à une situation singulière
Pour Bergson, il existe une première forme de religion, la religion statique, définie
comme « une réaction défensive de la nature contre ce qu'il pourrait y avoir de
déprimant pour l'individu, et de dissolvant pour la société, dans l'exercice de
l'intelligence» (Les Deux Sources de la morale et de la religion).
Quand le
développement des capacités humaines est la source de craintes et d'espoirs
(conscience du temps) ainsi que du conflit entre individu et société
(différenciation des individus au sein de l'espèce), l'être humain s'invente un
monde pour servir de « socle » à son existence.
La religion impose un système de valeurs qui ancre l'individu dans la vie sociale.
Pour Auguste Comte (qui y voit un synonyme de synthèse), le terme de religion
« indique l'état de complète unité qui distingue notre existence, à la fois
personnelle et sociale, quand toutes ses parties, tant morales que physiques,
convergent habituellement vers une destination commune».
«La religion consiste
à régler chaque nature individuelle et à rallier toutes les individualités »
(Catéchisme positiviste).
Pour Durkheim et Mauss, qui ont défendu une définition
sociale de la religion, celle-ci est l'expression symbolique de la transcendance de
la société par rapport à l'individu : en vénérant des dieux, en se soumettant à
des valeurs supérieures, l'homme ne fait que vénérer la société..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Travail/Nature/technique: le travail est-il le propre de l'homme ?
- Le langage est le propre de l'homme - DESCARTES
- Le langage est le propre de l'homme
- Emmanuel Kant: La conscience est- elle le propre de l'homme ?
- A l'aide d'exemples tirés de votre expérience de lecteur, de spectateur, d'auditeur, commentez cette opinion d'Alexandre Soljenitsyne : « Les artistes peuvent surmonter la faiblesse caractéristique de l'homme qui n'apprend que de sa propre expérience tan