La religion est-elle fondée sur la peur de la mort ?
Extrait du document
«
Le terme religion vient du latin religare qui signifie "relier".
Il désigne donc la mise en relation entre les hommes et un
être transcendant, séparé du reste du monde et tout-puissant.
Il existe deux versants du phénomène religieux : un
aspect subjectif qui est le sentiment religieux et un aspect objectif à savoir les cérémonies, rites,...
L'attitude
religieuse par excellence est la foi et celle-ci est foi en ce qui n'est pas démontrable, mais exige un degré de
confiance au moins égal à celui produit par la démonstration.
Il s'agit ici de se demander quels éléments président à
l'établissement de cette foi...
Beaucoup de religions contiennent dans leur livre sacré une mention à un au-delà, à la
possibilité d'une nouvelle vie une fois celle-ci finie.
Et il est vrai que l'une des peurs fondamentales de l'homme porte
sur cet événement.
La principale raison de croire serait alors juste une question de crainte? N'y-a-t-il pas d'autres
aspects dans la religion? Le besoin de se rassurer sur sa propre mort est-il le seul besoin qui pousse l'homme à croire
à un être transcendant?
1.
L'homme a inventé les dieux pour déjouer la mort
Déjà dans l'antiquité, Épicure et Lucrèce voyaient dans la peur de l'homme devant la nature, l'origine de l'idée de
Dieu.
Les religions de l'époque en effet divinisaient les éléments naturels pour tenter de les maîtriser grâce à des
rites, des offrandes et des sacrifices.
Elles attribuaient en effet chaque phénomène naturel à l'intervention d'un
dieu.
Une des premières cause d'angoisse chez les humains est, selon Epicure,
l'inquiétude religieuse et la superstition.
Bien des hommes vivent dans la
crainte des dieux.
Ils ont peur que leur conduite, leurs désirs ne plaisent pas
aux dieux, que ceux-ci jugent leurs actes immoraux ou offensants envers
leurs lois et ne se décident à punir sévèrement les pauvres fauteurs, en les
écrasant de malheur dès cette vie ou en les châtiant après cette vie.
Ils
pensent aussi qu'il faut rendre un culte scrupuleux à ces divinités, leur
adresser des prières, des suppliques, leur faire des offrandes afin de se
concilier leurs bonnes grâces.
Car les dieux sont susceptibles, se vexent pour
un rien, et sont parfois même jaloux du bonheur des simples mortels, qu'ils se
plaisent alors à ruiner.
Toutes ces croyances qui empoisonnent la vie des
hommes ne sont que des superstitions et des fariboles pour Epicure.
Pour s'en convaincre, il faut rechercher quels sont les fondements réels des
choses, il faut une connaissance métaphysique, cad une science de la
totalité du monde.
Celle-ci nous révélera que le principe de toutes choses
est la matière, que tout ce qui existe est matériel.
Ainsi, la science peut
expliquer tous les événements du monde, tous les phénomènes de la Nature,
même ceux qui étonnent et terrorisent le plus les hommes, comme procédant
de mécanismes matériels dépourvus de toute intention de nuire, et nullement
d'esprits divins aux volontés variables.
Par exemple, les intempéries qui
dévastent vos biens et vous ruinent ne sont nullement l'expression d'une
vengeance divine pour punir vos fautes passées, mais seulement la résultante de forces naturelles aveugles et
indifférentes à votre devenir.
C'est ce qu'établira de façon complète Lucrèce, en donnant même le luxe de plusieurs
explications possibles des mêmes phénomènes, arguant du fait que l'essentiel n'est pas de connaître la vraie cause
du phénomène, mais de savoir qu'il possède une cause matérielle non intentionnelle.
C'est en effet cela seul qui
importe à notre bonheur, puisque ce savoir nous délivre des angoisses religieuses.
Vico, de même, voit le passage du bestioni( ancêtre de l'homme) à l'humain dans la fondation de la religion.
Mais
quelle est-elle? Le philosophe voit dans la création d'un dieu la réaction face à un événement naturel qui a effrayé
les premiers hommes, la foudre.
Dès lors, ils ont inventé un dieu et y ont cru.
Cette idée est reprise par les philosophes empiristes au XVIIe et XVIIIe siècles.
Pour Hobbes, comme pour Hume, la
croyance religieuse est motivée par des raisons psychologiques.
Elle découle d'un sentiment d'impuissance devant la
fragilité de la destinée humaine.
Mais la religion n'est pas seulement crainte, elle est aussi consolation et espérance.
En croyant à la vie éternelle
après la mort, l'homme rend d'une part son malheur et sa propre fin plus supportable.
" l'angoisse humaine en face des dangers de la vie s'apaise à la pensée du règne du bienveillant de la Providence
divine." Ainsi pour Freud la religion est une illusion qui se veut résolution des conflits psychiques tenant à la
condition humaine.
De même, Nietzsche voit Dieu comme une création de l'homme face à la souffrance et à la mort et Marx le suivra
dans cette voie, en voyant dans la religion " le soupir de la créature accablée."
C'est donc la crainte de la nature et de la mort qui pousse les hommes à croire en une divinité, aussi bien pour
pouvoir maîtriser les éléments naturels que pour se consoler de la mort.
2.
La religion est une aspiration fondamentale de l'homme
Il est un peu réducteur de ne voire dans la religion que la peur de la mort.
Il y en effet d'autres aspects dans le
sentiment religieux.
Pour Plotin, la religion est une évidence à laquelle l'âme parvient par la contemplation.
Elle est fondée non sur la.
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