La religion est-elle essentielle à l'homme ?
Extrait du document
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Termes du sujet:
ESSENCE : Ce qui fait qu'une chose est ce qu'elle est, sa nature.
L'essence est pensée comme éternelle ou au
contraire comme en devenir.
Du latin esse, « être ».
L'essence d'une chose, c'est sa nature, ce qui définit son être.
Une qualité essentielle
s'oppose alors à une qualité accidentelle, c'est-à-dire non constitutive de l'être de la chose.
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens («
homme sage »).
• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique
».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la nature
l'aurait pourvu du langage.
RELIGION
Étymologie discutée.
Cicéron fait dériver le mot du latin relegere qui s'oppose à neglegere comme le soin et le
respect s'opposent à la négligence et à l'indifférence.
D'autres font dériver le mot de religare: La religion est avant
tout le lien qui rattache l'homme à la divinité : «La religion consiste dans un sentiment absolu de notre
dépendance.» (Schleiermacher).
La religion c'est le sentiment que l'homme ne s'est pas donné lui-même l'existence,
qu'il dépend d'un Être qui le dépasse infiniment.
Sociologiquement, les religions sont les divers cultes organisés (avec
leurs dogmes et leurs rites) pour rendre hommage à Dieu.
[Introduction]
De nombreuses et différentes religions ont existé et existent encore dans les sociétés humaines : l'attitude
religieuse semble être une constante de la vie humaine.
Bien que cette attitude recouvre sans doute des modes de
croyances très différents, relatifs aux divers systèmes religieux, sa quasi-universalité peut inviter à admettre que la
religion est un caractère fondamental de l'humain.
Toutefois, l'existence, même minoritaire, d'esprits sans religion
doit inciter à la prudence : la religion pourrait aussi bien constituer, même en étant très fréquente, un caractère «
accidentel » et non « essentiel » de l'homme, car il semble pour le moins délicat d'exclure les athées de l'humanité...
Considérer la religion comme « essentielle » à l'homme, c'est en effet affirmer que, sans elle, l'homme n'existe plus
réellement.
Une telle affirmation semble excessive, et peut-être la présence si fréquente de croyances religieuses
témoigne-t-elle de la présence, dans l'esprit humain, d'attentes ou de problèmes dont la solution pourrait être aussi
trouvée en dehors de la religion.
[I - Diversité de la religion]
[A.
L'état théologique]
Dans l'histoire de l'esprit humain telle que la résume Auguste Comte avec sa « loi des trois états », l'état théologique
n'est que le premier moment : il est suivi d'un état « métaphysique », et enfin d'un état « positif » ou scientifique.
Ce moment théologique ou religieux présente d'ailleurs lui-même une évolution notable.
Il se réalise d'abord dans
l'animisme, avant de se transformer en polythéisme et de trouver son achèvement dans les religions monothéistes.
Cette évolution indique que, si les questions que résout la croyance demeurent constantes — il s'agit de questions
portant sur l'origine des phénomènes et du monde, ainsi que sur leur destination finale —, les réponses apportées
par les pensées religieuses successives sont d'orientation et de nature variables.
Les « esprits » de l'animisme
demeurent en général immanents : présents dans les éléments de la nature, dans les végétaux, les animaux ou les
lieux, leur puissance (à la fois génératrice et explicative) est limitée, puisqu'ils n'ont en charge qu'une petite partie
du monde à expliquer.
Les dieux des systèmes polythéistes restent dotés d'un pouvoir encore « local » (dieu de
l'eau, des océans, de la moisson, etc.), mais un peu plus général, et ils ne sont pas davantage « hors du monde » :
ainsi, pour les Grecs, les divinités sont proches, mêlées aux actions des hommes (qu'elles peuvent d'ailleurs aider ou
contrecarrer, comme Homère en donne de nombreux exemples), dans le quotidien desquels elles interviennent
constamment.
Ce n'est qu'avec le monothéisme que finit par s'imposer le principe de la toute-puissance divine, en
même temps que celui de sa transcendance : dès lors que l'on admet que l'existence d'un seul Dieu doit tout
expliquer, il est nécessaire de penser que son pouvoir est sans commune mesure avec ce que l'homme peut
connaître dans ce domaine, et ce Dieu ne peut plus faire partie du monde.
[B.
Diversité des attentes]
Ce schéma de Comte a l'avantage de suggérer — ce que vérifient aujourd'hui les observations en ethnologie — que
la religion ne se réalise pas partout de la même façon, parce que les hommes n'éprouvent pas les mêmes besoins
d'explications générales ni les mêmes attentes à l'égard de leurs dieux.
Dans certaines sociétés « primitives », les
esprits de la nature, dont il est toujours conseillé de se concilier les pouvoirs avant d'entreprendre quoi que ce soit,
sont avant tout des forces ou des énergies, mais en aucun cas des sources de connaissance ou de protection.
Au
contraire, pour un esprit chrétien, Dieu représente à la fois — entre autres fonctions — la toute-puissance, comme
créateur et comme organisateur de l'univers, la référence morale suprême, comme ayant décidé des valeurs qu'il
convient de respecter, et la promesse d'une justice ultime, comme juge transcendant des actions de tous les
hommes.
Cela ne signifie évidemment pas que le Dieu des chrétiens (ou des juifs, ou des musulmans) constituerait
un « progrès » par rapport aux esprits antérieurs : plus modestement, on peut seulement admettre qu'il comble des
attentes ou des désirs plus complexes que ceux auxquels répondent les croyances animistes.
Si l'on croyait pouvoir admettre que la religion, sous prétexte qu'elle est très répandue, est essentielle à l'homme, on
rencontre ici une première difficulté : l'humanité ne devrait-elle pas être divisée en différentes versions, dès lors que.
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