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La religion est-elle contraire à la raison ?

Publié le 03/09/2023

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« La religion est-elle contraire à la raison ? Introduction Si la raison est la faculté de discerner le vrai du faux, de fonder des connaissances objectives par les démonstrations rationnelles qu’elle permet d’élaborer, la religion quant à elle relève du domaine de la croyance et de la foi que l’on y associe.

En ce sens, la religion renvoie au sentiment religieux, sentiment spéculatif qui n’est pas fondé en raison mais relève de la subjectivité individuelle.

Au premier abord, tout laisse donc à penser que religion et raison sont antinomiques au sens où cette première ne relève pas de la seconde.

Si la raison est la faculté de fonder un savoir ou une connaissance objective, la religion renvoie quant à elle aux domaines de la foi ainsi qu’à la croyance en une transcendance.

La religion est en effet constituée de principes et de préceptes, de dogmes et de pratiques, ainsi qu’à sa source, d’une transcendance par définition inconnaissable.

Pourtant, il est d’usage de nuancer dans la faculté de raison ce qui relève du rationnel et de l’irrationnel.

Se demander si la religion est contraire à la raison, c’est ainsi s’interroger si la religion est rationnelle ou irrationnelle, si l’on peut rendre compte par la raison de ce qui en relève.

La religion est-elle purement subjective et en cela contraire à l’élaboration objective que permet la raison ou peut-on concevoir un rapport de complémentarité entre les deux ? Entre religion et raison y-a-t-il nécessairement antinomie ou une possible compatibilité ? Plan Nous verrons tout d’abord que la religion, parce qu’elle relève de la croyance en une transcendance et de la foi, ne peut être rendue rationnelle par la raison.

Néanmoins, la religion appartient toutefois au domaine du raisonnable et c’est en cela que la raison et la religion peuvent être rapprochées.

C’est pourquoi, plus qu’une relation d’opposition, nous verrons que les deux peuvent être subsumées dans une relation participative qui découle de la nature humaine. La religion ne peut être rendue rationnelle par la raison Toute religion relève d’une croyance que l’on assimile à la foi.

Celle-ci appartient au domaine du sentir que l’on nomme le sentiment religieux et que chacun ne peut ressentir qu’individuellement en son for intérieur.

En cela, ce sentiment de foi est un aspect tout subjectif.

Il appartient à chaque être particulier d’en faire l’expérience. Tandis que la raison est la faculté de l’esprit humain grâce à laquelle l’homme parvient à connaitre des vérités et de s’épargner des erreurs, elle lui permet d’élaborer des principes de connaissances.

Si il est tautologique de dire que la raison est apte à mener des raisonnements, il ne l’est pas de dire que la raison est cette faculté de mener des démonstrations et de discerner le vrai du faux.

En ce sens, elle présuppose de mettre en œuvre des moyens en vue d’une fin qui se veut rationnelle et fondée objectivement par des preuves.

Or, la religion, en ce qu’elle appartient au domaine de la croyance qui suppose une foi aveugle, relève quant à elle de l’irrationalité.

Tout La religion est-elle contraire à la raison ? comme on ne peut pas donner la preuve que l’on aime mais seulement des preuves d’amour, on ne peut produire une preuve démonstrative de sa foi religieuse.

Comme l’écrivait Pascal, « c'est le cœur qui sent Dieu et non la raison.

Voilà ce que c'est que la foi, Dieu sensible au cœur non à la raison ».

Aussi, la religion en tant que pur sentiment subjectif intérieur qui repose sur une foi indémontrable appartient au domaine de l’irrationnel qui ne peut être fondé rationnellement. De même, le fondement d’une religion repose sur des principes et des dogmes, des rites et pratiques qu’elle prescrit.

La raison n’est pas convoquée pour ces prescriptions qui ne sollicitent seulement qu’une adhésion. D’un autre côté, la religion repose également sur l’idée de transcendance, envisagée comme la relation entre l’humanité et un ou des êtres transcendants, un Dieu, des dieux.

Se dit de quelque chose qui est transcendant, ce qui se situe au-delà, qui surpasse.

Aussi, l’idée de Dieu comme transcendance est vue par Kant comme ce qui dépasse toute expérience possible et donc qui n’est pas objet de connaissance.

En cela, on ne peut rendre compte de l’idée de Dieu inhérente à toute religion puisque la raison ne peut la prendre pour objet de connaissance, bien qu’elle y aspire toujours naturellement.

On peut dès lors rapprocher cette vue de celle qu’invoquait Pascal en disant que « le cœur a ses raisons que la raison ignore.

».

La religion est bien ce domaine du « cœur » où la raison est incapable d’en rendre compte.

Elle relève du sentir, de l’adhésion individuelle toute subjective, opposée en cela à la raison objective et à la démonstration. La religion appartient au domaine du raisonnable Pourtant, si la religion est irrationnelle au sens où l’on ne peut en rendre raison puisqu’elle relève du pur sentiment intérieur et de l’adhésion, la raison n’est-elle pas toutefois conciliable avec la religion ? Il n’y a pas de rupture radicale entre religion et raison, mais cette dernière peut être invoquée pour la.... »

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