la religion conduit-elle l'homme au-delà de lui-même?
Extrait du document
«
La religion place l'homme face à des limites, face à la transcendance.
Parfois elle le constitue lui-même comme
limite de soi.
En effet, en proposant l'existence d'un au-delà, d'un Dieu transcendant, qui ne peut être envisagé par
l'homme que comme un espoir, la religion pose celui-ci face à une limite quasiment indépassable.
L'homme n'est donc
pas libre ou encore tout puissant, il n'est pas ce qu'il y a de mieux, car il y a cet ‘au-delà' qui le surpasse, qui est
plus grand que lui, mais surtout qui est par-delà lui.
L'homme est donc sa propre limite à l'accès de cet ‘au-delà' ; ou
plus précisément son corps fait obstacle.
L'homme n'a donc pas accès à cet au-delà du fait de sa propre existence.
Mais alors, la religion est-elle le moyen d'accès à cet au-delà ? En portant à la connaissance de l'homme cet audelà, la religion lui permet-elle d'y avoir accès ? Et quel est cet ‘au-delà de l'homme' ?
I.
Qu'est-ce que la religion promet à l'homme au-delà de lui-même ? qu'est-ce qu'elle lui fait
envisager ?
Que peut-il bien y avoir au-delà de l'homme ? Pascal répondrait la clairvoyance.
En effet, pour l'auteur des
Pensées l'homme dans le monde est misérable, car il n'est rien dans ce
tout et ne sait rien de ce tout.
L'homme est sans connaissance quant à
son existence.
Il est malheureux et s'effraye.
Pascal compare la situation
de l'homme à celle que vivrait un être vivant débarquant sur une île
déserte, ignorant tout : la nature du lieu, pourquoi il a été mit là.
Pour
Pascal, la religion conduit l'homme bien au-delà de lui-même, c'est-à-dire
bien au-delà de sa petite personne.
La religion permet à l'homme de se
poser les bonnes questions et de partir à la recherche de Dieu, ce dernier
conduisant l'homme, non seulement au-delà de lui-même, mais aussi audelà du monde terrestre.
L'homme est mené vers la vérité du monde.
La
religion conduit l'homme au-delà de lui-même et au-delà de la raison
ignorante des vraies causes, vers la foi.
La vraie voie est la foi du coeur, qui est le mouvement même d'amour qui
nous porte vers Dieu.
Le coeur n'est pas une vague sentimentalité, mais la
partie la plus intime de notre être.
Il s'oppose aux démonstrations mais pas
à l'intelligence.
La raison n'est pas contredite par lui mais dépassée.
«
Deux excès : exclure la raison, n'admettre que la raison.
» (id.)
Les preuves rationnelles sont inefficaces avec les athées, inutiles aux
croyants.
De toute façon, elles ne donnent pas la charité, la conversion intérieure, qui sont l'essentiel de la religion.
Régénéré par la grâce de Dieu, le moi de l'homme nouveau s'ouvre à la charité.
C'est là un troisième ordre de
réalité au-dessus de l'esprit et des corps.
L'amour évangélique, qui est don de soi, qui rend capable d'aimer
quelqu'un indépendamment de ses qualités, est proprement surnaturel.
« De tous les corps et esprits, on n'en
saurait tirer un mouvement de vraie charité » (id.).
C'est la lumière divine elle-même.
Car Dieu est Amour.
Le Dieu chrétien n'est pas le calculateur céleste de Leibniz, le marionnettiste de Malebranche
ou le garant des vérités éternelles de Descartes ; il est le vrai Dieu d'Amour, le « Dieu d'Abraham, d'Isaac et de
Jacob, non des philosophes et des savants » (Mémorial).
Mais alors, si l'homme aveugle regagne la vue grâce à la religion, comment se fait-il que nous n'ayons
objectivement et rationnellement, aucune preuve ni de Dieu, ni de cet au-delà tant convoité ?
II.
Quel est la nature de ‘l'au-delà de l'homme' que nous propose la religion ?
Nous avons deux possibilités pour envisager cet ‘au-delà de l'homme' auquel conduirait la religion : un ‘au-delà'
envisager d'un point de vue spirituel ou bien un ‘au-delà' envisager d'un point de vue rationnel.
Du point de vue
spirituel, nous ne pouvons pas obtenir de réponse objective, car tout dépend de la croyance (incertitude).
Cependant, la philosophie étant hors croyance, mais étant une science rationnelle, peut tenter de dégager
rationnellement une réponse objective.
Ceci montre donc bien que la religion ne conduit pas au-delà de la raison
comme le pensait Pascal, puisque cette dernière est la norme qui va attester de la légitimité de cet au-delà.
Bergson va même aller jusqu'à dire que la religion ne conduit l'homme au-delà de rien, si ce n'est de l'absurdité.
C'est
ainsi qu'il explique l'attachement de l'homme (animal rationnel) à la religion (« croyances irrationnelles »).
Mais si la
religion ne conduit pas l'homme au-delà de lui-même, vers où le conduit-elle ? Qu'est-ce qu'elle permet ou qu'est-ce
qu'elle change en l'homme ?
III.
La religion ne conduit pas l'homme au-delà de lui-même, mais elle lui en procure
l'impression.
Il est impossible d'affirmer que la religion conduise l'homme au-delà de lui-même, c'est-à-dire, soit le mène à un
dépassement de soi, soit à une connaissance plus vraie, ou enfin à un lieu hors du monde, car aucune donnée
rationnelle et objective ne le permet.
Mais alors, où la religion conduit-elle l'homme, car enfin, il faut bien, si les.
»
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