La recherche du vrai dans les sciences doit-elle se passer du concours de l'imagination ?
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I - LES TERMES DU SUJET
Le terme le plus équivoque du sujet est celui d'imagination.
Il convient de ne pas le réduire à la production d'images
mentales, mais il faut aussi éviter de le prendre en un sens trop large et trop vague.
II - UNE ANALYSE DU PROBLEME
L'imagination est souvent tenue pour une faculté de tromperie (cf.
PLATON).
Les produits de l'imagination nous
conduisent à errer et nous perdent dans des apparences étrangères à la vérité.
En ce sens, la cause paraît
entendue : c'est en jugulant l'action de l'imagination que l'on peut espérer accéder au vrai.
Mais comment expliquer
la genèse des hypothèses scientifiques sans y voir un travail de
l'imagination ?
III - GRANDES LIGNES DE LA REFLEXION
La réflexion doit s'articuler autour des valeurs contradictoires que l'on attribue à l'imagination.
Elle suggère des
rapprochements fallacieux, mais aussi des rapprochements féconds.
Ainsi, à l'origine, la cellule du moine était ce qui a inspiré l'idée de cellule biologique.
Seule l'imagination peut
suggérer un tel déplacement métaphorique.
Elle est donc à la fois instrument et obstacle pour la connaissance.
IV - UNE DEMARCHE POSSIBLE
A - L'IMAGINATION DOIT-ELLE ETRE EXCOMMUNIEE PAR L'ORTHODOXIE SCIENTIFIQUE ?
1 - L'IMAGINATION, PUISSANCE TROMPEUSE
Il faut se méfier des verdicts rapides.
Cependant, force est de constater que les rapprochements suggérés par
l'imagination peuvent être des analogies faciles et trompeuses : ainsi, au XVe siècle, PARACELSE suggérait-il de
soigner certaines maladies du foie par une plante dont la feuille ressemblait par sa forme a un foie.
Et on pourrait
multiplier les exemples.
On en viendrait pour peu à identifier le travail scientifique à une ascèse par laquelle l'imagination, telle une
tentatrice est éloignée.
L'imagination est la plus grande puissance d'erreur qui se puisse trouver en
l'homme, et dont il ne peut se défaire.
Si elle était toujours fausse, il suffirait
d'en prendre le contre-pied pour trouver la vérité, mais nous ne savons jamais
si ce qu'elle nous représente est réel ou irréel.
N'étant pas la règle infaillible du
mensonge, elle ne peut l'être de la vérité.
Elle représente le vrai et le faux
avec la même indifférence.
Sa puissance de persuasion est infinie, même
auprès des hommes les plus sages et les plus raisonnables.
Elle emporte
l'assentiment par surprise et sans difficulté.
Les plus beaux discours de la
rhétorique ne sont pas ceux qui parlent à notre raison mais à notre coeur.
La
raison calcule, soupèse, compare, mesure, établit des rapports, mais elle est
incapable de "mettre le prix aux choses".
C'est l'imagination qui nous fait
estimer, blâmer, aimer ou détester, et non pas la raison dont elle se joue sans
efforts.
L'imagination a produit en l'homme une seconde nature : "Elle remplit
ses hôtes d'une satisfaction bien autrement pleine et entière que la raison."
2 - INSUFFISANCES D'UNE TELLE APPROCHE
Cependant, il faut alors pouvoir rendre compte de l'invention scientifique, de la
formation des hypothèses, etc.
B - L'IMAGINATION AVEC ET SANS LES REGLES
1 - UN USAGE REGLE DE L'IMAGINATION
Il faut donc d'abord distinguer l'imagination et la simple divagation..
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