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La recherche du bonheur peut-elle compromettre notre liberté ?

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« Le bonheur est un bien que recherche universellement les hommes.

Pour Aristote, toutes les activités humaines ont comme but d'atteindre le bonheur soit directement, soit indirectement.

Pascal le réaffirme d'ailleurs plus tard dans ses Pensées : : "Tous les hommes recherchent d'être heureux .

Cela est sans exception, quelques différents moyens qu'ils y emploient.".

Le bonheur se définit comme un état de satisfaction et de sérénité durable.

Pourtant définir les moyens d'arriver au bonheur est une tâche compliquée. Chacun a une idée du bonheur et des choses qui lui apporteront satisfaction.

Ainsi, le bonheur semble supposer la liberté de faire ce que l'on veut, ce que l'on croit source de bonheur pour nous.

Mais la recherche du bonheur ne nous empêche-t-elle pas de voir autre chose ? Dans l'obsession de trouver le bonheur, ne se rend-on pas prisonnier d'une passion ? N'est-ce pas plutôt dans la libération, dans le contournement des obstacles que naît le bonheur ? Le bonheur coïncide avec la liberté - Le bonheur est affaire personnelle et est le but des actions de tous les hommes.

Le bonheur sous-tend toutes nos actions, comme le dit encore Aristote : "nous choisissons l'honneur, le plaisir, l'intelligence ou toute vertu quelconque aussi en vue du bonheur." (Ethique à Nicomaque, I, 2 et 5).

Mais chacun choisit ce qu'il croit pouvoir le satisfaire et ce choix est personnel. - Si le bonheur est une satisfaction durable, il faut que l'on puisse jouir de ce qui nous rend heureux sans être perturbé, empêché dans notre état de bien-être.

Si un obstacle s'interpose entre moi et l'objet qui me rend heureux, cela me fait souffrir et m'empêche d'accéder au bonheur. Ainsi, par exemple, le travail est une contrainte nécessaire qui m'empêche de vivre tel que je le souhaite à tout moment.

Si je suis obligé de faire quelque chose que je n'aime pas, je ne peux atteindre la sérénité.

Le bonheur semble alors être lié à la liberté, comme possibilité de faire ce que je veux. La recherche du bonheur peut être aliénante Pourtant nous l'avons dit, nous ne savons pas réellement comment atteindre le bonheur.

Voltaire affirmait que ceux qui cherchent le bonheur ressemblent à un ivrogne qui ne trouve plus sa maison, mais qui sait pourtant qu'il en a une.

Le bonheur est un but ultime pour chacun, mais est difficilement atteignable, voire illusoire. - Pour Kant, dans la critique de la raison pratique, le bonheur est un idéal de l'imagination.

Il est impossible à définir et personne ne peut réellement savoir ce qu'il veut et ce qu'il lui en coûtera pour atteindre un objectif, qui ne lui amènera pas le bonheur. "Veut-il la richesse ? Que de soucis, que d'envie, que de pièges ne peut-il pas par là attirer sur sa tête! Veut-il beaucoup de connaissance et de lumières ? Peut-être cela ne fera-t-il que lui donner un regard plus pénétrant pour lui représenter d'une manière d'autant plus terrible les maux qui jusqu'à présent se dérobent encore à sa vue et qui sont pourtant inévitables" Kant - La recherche du bonheur peut donc s'apparenter à une passion, à une affection durable de la conscience.

Si la recherche du bonheur devient une idée fixe, nous sommes aliénés.

Nous ne voyons plus que ce but sans profiter de l'instant, de la vie tout court.

Nous courons après ce que nous pensons être le bonheur, mais nous nous épuisons dans cette quête et nous sommes prisonniers d'une illusion. - La liberté se définit à la suite des stoïciens, non comme possibilité de faire ce que l'on veut, mais comme capacité morale de se déterminer en suivant la raison et non les passions.

Pour Spinoza, être libre, c'est connaître les causes de nos actions et être à l'origine de ses actes.

Or, dans la quête du bonheur, je peux être aveugler par le but et me laisser totalement déterminé par l'objectif sans réfléchir sur les conséquences de mes actes. Le bonheur vient de la libération, du travail sur nous-mêmes Mais le bonheur peut ne pas devenir une passion aliénante que l'on suit sans réfléchir, en essayant tous les plaisirs.

Puisque les moyens de parvenir au bonheur sont compliqués à connaître.

On le sait l'homme est originairement insatisfait.

Mais connaître la raison de l'insatisfaction, chercher la vie susceptible de m'apporter la satisfaction, tout cela nécessite une réflexion théorique qui consiste à déterminer la nature du "souverain bien" et les conditions de son acquisition. Pour Aristote, chacun doit chercher l'activité spécifique pour lequel il ressent la plus grande satisfaction.

Il revient à chacun d'apprendre à se connaître, à savoir ce qui est bon et mauvais pour lui et essayer de trouver l'existence qui lui évitera les malheurs et qui corresponde le plus à son être, son individualité. - Dès lors, le bonheur n'interviendrait qu'après un travail sur soi, pour comprendre ce qui nous pousse à agir et quels sont les moyens pour vivre sans être déterminé, mais en faisant pleinement ce que j'ai envie de faire. Le bonheur est donc un processus de libération, dans lequel je m'épanouis et je deviens moimême. Ainsi, le bonheur et la liberté semble coïncider dans le choix de l'activité qui correspond à mes désirs.

Pourtant, l'obsession du bonheur peut aliéner notre raison, nous empêcher de raisonner et de tout sacrifier pour trouver mon bonheur.

Je ne décide plus librement de mes actes mais je me laisse déterminer par des causes, des objets.

Pour être libre, il faut être capable de comprendre ce qui me pousse, me connaître et ainsi être véritablement capable de me déterminer moi-même. Or, faire cela, c'est chercher les véritables moyens de mon bonheur et la recherche même de liberté est une quête qui mène au bonheur.. »

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