La recherche du bonheur est-elle le fondement de la morale ?
Extrait du document
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Analyse du sujet :
Bonheur : Il faut noter que le terme « bonheur » s'écrivait auparavant « bon heur » et qu'il dérive ainsi du latin
augurium, qui signifie « augure », ou encore « chance ».
On a donc attaché au bonheur l'idée selon laquelle celui-ci
dépendrait de la fortune et qu'il nous arriverait sans qu'on s'y attende.
Dès lors, la question se pose de savoir
comment on peut faire son bonheur si celui-ci ne dépend pas de nous ? Cela le rend aléatoire, ce qui entre en
contradiction avec le fait qu'on estime généralement que le bonheur, contrairement à la joie ou le plaisir, est
quelque chose de stable, quelque chose qui dure.
En effet, un trait caractéristique du bonheur est le sentiment de
satisfaction éprouvé à l'égard de sa vie entière, et l'espoir qu'elle se poursuive de la même façon.
Par ailleurs, en
imaginant que le bonheur puisse dépendre de nous, on se retrouve cependant confronté à toute une série d'autres
questions : par quel moyen parvient-on au bonheur ? Existe-t-il un moyen objectif de parvenir au bonheur, un
moyen qui soit le même pour tous les hommes, ou bien le moyen de parvenir au bonheur est-il différent pour
chacun ? Enfin, s'il n'y avait pas de moyen universel de parvenir au bonheur, faudrait-il en conclure que le bonheur
ne serait qu'une illusion après laquelle chacun courrait sans relâche ? On peut rappeler que la morale chrétienne ne
fait d'ailleurs pas du bonheur le but de l'existence et qu'elle se détourne de celui-ci pour se réorienter vers la vertu,
cette dernière constituant alors le but dernier de la vie humaine.
Morale : La morale a principalement pour objectif de répondre à la question : « comment dois-je me conduire ? » Elle
est constituée de normes communes et intériorisées qui permettent de juger les actions.
La morale que nous
connaissons vient du monde antique, particulièrement du stoïcisme.
Elle a ensuite été façonnée par le christianisme
et elle connaît un nouveau visage comme morale impérative avec Kant, qui insiste sur l'importance des principes
d'universalité et d'impartialité.
Enfin, elle se continue sous l'influence de l'utilitarisme, d'où découle l'éthique de la
responsabilité.
Depuis Paul Ricœur, on distingue parfois la morale de l'éthique.
La morale serait ainsi associée aux
valeurs universelles héritées, alors que l'éthique serait plus à même de répondre aux problématiques individuelles.
Suivant les différentes théories, la morale peut être guidée par le bien, le bonheur ou le devoir.
Pour les doctrines
qui placent le bien au-dessus de tout, ce dernier doit être recherché en tant que tel car il est la perfection, ce qui
est bon en soi et pour soi.
Le bien est alors souvent considéré comme un principe d'ordre.
Pour les philosophies qui
s'appuient sur le bonheur, seul ce dernier peut motiver nos actions et nos désirs, et il serait absurde de vouloir
rompre avec cette recherche du bonheur qui constitue la tendance naturelle de l'homme.
La morale est donc ce qui
incarne le moyen le plus certain de parvenir au bonheur, et c'est pourquoi il faut y souscrire.
Enfin, pour les morales
du devoir, c'est le respect, principe fondamental, qui différencie l'homme des autres membres de la création qui
motive l'être humain accompli.
Ce respect est celui du devoir et c'est donc le devoir qui doit primer pour accorder
l'homme avec sa nature profonde.
Problématisation :
On a généralement tendance à penser que la morale constitue la part austère de l'existence et dans l'inconscient
collectif, il faut bien avouer que l'homme de vertu n'est pas un homme qui fait la fête.
Il semblerait donc que la
morale soit quelque chose de sérieux qui s'oppose au bonheur.
Cependant, on est en droit de se demander pourquoi
la morale existerait si celle-ci ne constituait pas un moyen supérieur de parvenir au bonheur ? Toute vie humaine
n'est-elle pas motivée uniquement par la recherche du bonheur ? Se pourrait-il que quelque chose préoccupe plus
l'être humain que son bonheur personnel ?
Proposition de plan :
1.
La recherche du bonheur comme fondement de la morale.
-
Pour de nombreux philosophes de la Grèce antique, il est nécessaire de ne pas rompre avec
les tendances naturelles de l'homme pour parvenir au bonheur.
-
En l'occurrence, la tendance qui prédomine chez l'homme est la raison, qui est la plus
excellente de ses qualités : « l'intellect est la meilleure partie de nous-mêmes » écrit ainsi Aristote
dans le livre X de l'Ethique à Nicomaque.
Aussi pour parvenir au bonheur faudrait-il développer
cette qualité.
-
Il se trouve par ailleurs qu'en se conduisant selon sa raison, l'homme serait naturellement
poussé à adopter une vie de vertu, car tout dans la raison nous mènerait vers les chemins de la
vertu.
-
Les stoïciens disaient ainsi que c'est la tendance naturelle qui « recommande » l'homme à la
moralité.
Pour eux, l'excellence morale est condition nécessaire et suffisante du bonheur.
-
Ainsi donc, pour ces penseurs, on peut poser que la vertu réalise la fonction humaine de
raison et que l'accomplissement de cette fonction est le bonheur..
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